Visiblement, Jean-Pierre Perrin est tombé sous le joug de ce pays de poésie, carrefour de multiples cultures venues de l’Est et de l’Ouest, où un jour il a fait bon vivre. Ainsi, il n’a eu de cesse de traverser de long en large, souvent à pied, ce pays légendaire maintenant réduit à une brutalité qui ne semble plus avoir de fin.
Plus que reporter, il a aussi effectué des missions humanitaires dans des conditions difficiles, presque suicidaires. Il a rencontré des hommes incroyables (peu de femmes), complètement dingues ou d’une humanité incroyable, dont des personnages historiques tels le prince Karzaï, Hekmatyar, Massoud, avec qui il discute poésie, philosophie, littérature française...
De page en page, ce sont « ces » et « ses » Afghanistans, « ces » et « ses » Afghans que Jean-Pierre Perrin partage avec nous, parsemant ici et là son récit de poésie afghane et de passages littéraires d’auteurs qui avant lui ont foulé le sol de ce pays, sinon réellement du moins en imagination : André Breton, Peter Flyming, T. E. Lawrence...
Et toujours la poussière afghane est présente de page en page. On la respire presque. Poussière du temps passé, de la mémoire enfouie que l’on a voulu annihiler, de la guerre, de l’exode... « Partout, la poussière. Âcre, fine comme de l’enduit, épousant la cendre des braises mal éteintes dans le désolant mariage des ruines, elle oblige les paupières à se fermer et colle aux brûlures. »