Le 9 mars 1998, le dominicain Ramon Mercedes embarque clandestinement à bord d’un navire qui se rend à Port-Alfred, au Saguenay. Vêtu d’un mince coupe-vent, chaussé d’une paire d’espadrilles, le malheureux n’a aucune idée du froid qui va bientôt régner dans la cale du navire, en plein hiver. À son arrivée au Saguenay, neuf jours plus tard, le malheureux est à moitié mort de froid.
Transporté d’urgence à l’Hôtel-Dieu de Montréal, Ramon Mercedes doit être amputé des deux pieds. Mais pour lui, le cauchemar ne fait que commencer. Dix jours après l’opération il est renvoyé, menottés, en République Dominicaine.. Au terme de ce qui reste l’une des pages les moins glorieuses de l’immigration au Canada, il sera même abandonné à lui-même sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Santo Domingo, sans soins, les moignons sanguinolents.
Huit ans plus tard, Ramon Mercedes attend toujours une opération qui lui permettrait de porter des prothèses et de marcher à nouveau. Son histoire scandaleuse a été remise à l’ordre du jour par le documentaire Partir ou mourir, de la réalisatrice Raymonde Provencher.
Une campagne de levée de fond se déroule actuellement pour financer l’opération, les prothèses et la réadaptation de M. Mercedes.