
En 1999, l’auteur algérien Boualem Sansal nous avait offert le magnifique et troublant Serment des barbares. Voilà qu’il récidive avec Harraga, quatrième roman publié chez Gallimard. Cette fois c’est dans la peau d’une femme, celle de Laima, que se glisse le narrateur. Une femme libre, pédiatre, célibataire vivant seule à Alger et qui a fait de sa solitude son rempart, sa meilleure amie, son antre de quiétude, où les rêves peuvent venir l’habiter. Une femme libre et seule de surcroît, quoi de pire dans ce monde machiste ou règne l’obscurantisme des intégristes religieux ?
Harraga est inspiré d’une histoire vraie. Harraga signifie « brûleurs de routes » ou « clandestins ». C’est la route que prend Sofiane, le frère de Lamina, le seul membre de sa famille qui lui reste.
Boualem Sansal manie la langue magnifiquement bien, nous menant par des chemins de traverse là où ne savions pas pouvoir nous rendre.