Québec Alternative : une exposition de périodiques radicaux des années 70. Au quatrième étage de la bibliothèque McLennan de l’Université McGill, 3459 rue McTavish. Jusqu’au 30 mars.
L’exposition montre le foisonnement de publications alternatives qu’a connule Québec dans les années 1970. Avec une démocratisation des médias de masse durant cette période, la radio et l’écrit étaient des terrains propices à la parole citoyenne en Occident
Le Québec n’a pas échappé à cette vague et une foule de journaux, revues et autres magazines indépendants voient le jour pour promouvoir le changement social.
L’exposition de l’Université McGill présente ces publications qui abordent des questions comme le statut de la femme (La Vie en Rose), la vie de quartier (Le Va Vite, St-Louis sud), la littérature (Les Herbes rouges), l’activisme étudiant (Quartier Latin) et évidemment le nationalisme et la lutte des classes (La Masse, Point de Mire, Bulletin populaire, En Lutte !). Évidemment, chacune des publications abordait plus d’une question à la fois, comme c’était aussi le cas d’une des plus connues à l’époque, Le Temps fous.
En plus du bouillonnement d’idées, de faibles coûts de production (encre, papier) ont permis l’émergence de ces périodiques. Ils sont souvent en noir et blanc, avec un graphisme simple. Plusieurs étaient même distribués gratuitement.
La majorité des publications sont évidemment francophones, mais les sœurs anglophones sont aussi là, comme Our Generation ou The Last Post. Cette exposition montre même un exemplaire d’une revue américaine, Scanlan’s Monthtly, qui écorchait les politiciens et les chefs syndicaux étatsuniens. Les responsables de ce magazine n’arrivaient pas à faire imprimer ce numéro portant sur les techniques de guérilla, prônées notamment par les Black Panthers. Ils se sont alors tournés vers le Québec, considéré comme progressiste. Et c’est à Saint-Jean, sous la loi martiale imposée lors de la Crise d’octobre, qu’a été imprimé ce numéro !