
Michael Moore est une figure bien connue de la satire américaine. Ces films comme ces livres n’ont de cesse de décrier, avec un humour tout ce qu’il y a de plus américain, les Américains : ils sont analphabètes, ils ont violents, ils sont bêtes, mes semblables, nous dit-il.
Dans son dernier livre, qui vient tout juste de paraître en traduction française, aux éditions du Boréal, Mike contre attaque ! (en anglais, Stupid White Men), Michael Moore ne déroge pas à son habitude et dénonce « l’analphabétisme et l’alcoolisme, le racisme, la libre circulation des armes, la peine de mort, la pauvreté massive, mais aussi l’arrogance et l’irresponsabilité de la politique étrangère de son pays ».
Ce n’est pas ce qu’il y a de plus joliment écrit et, à la longue, l’humour très très américain et un peu égocentrique de Michael Moore tape sur les nerfs. Mais n’empêche, la somme d’informations qu’on y retrouve est incroyable, qualitativement et quantitativement. C’est donc à lire malgré tout.
Le premier chapitre est certainement le plus intéressant. Michael Moore y relate tous les événements, les faits et les magouilles des dernières élections présidentielles, avant, pendant et après. Il n’y a pas de doute, la famille Bush a tout mis en œuvre, sans scrupule, pour voler les élections. Moore demande l’intervention des casques bleus des Nations unies !
Si Bush et ses copains de la Maison-Blanche sont rudement égratignés, et à juste titre, le plus ordinaire des Américains n’est pas épargné non plus. Les Américains sont ignares et racistes, notre auteur est catégorique.
Les films de Michael Moore sont aussi très percutants, Roger and Me et The Big One ont remporté un succès important, et le dernier en liste, présentement en salle au cinéma Ex-Centris, Bowling for Columbine, a été primé au Festival de Cannes, en 2002. Quand à Mike contre-attaque !, il a été interdit pendant quelques semaines aux États-Unis à l’automne 2001, parce que jugé antipatriotique.