Plus d’une soixantaine de personnes étaient à Montréal le 6 juin dernier pour la première Assemblée des mouvements sociaux sur les changements climatiques prévue dans le cadre du processus du Forum social des peuples d’aout 2014. Cette rencontre préparatoire de la grande Assemblée des mouvements sur les changements climatiques du 23 aout prochain a pu regrouper des représentantEs de groupes écologiques, d’associations citoyennes, de communautés autochtones et, signe clair que l’enjeux climatique traverse dorénavant tous les secteurs, des représentantEs syndicaux, de groupes de femmes et d’associations d’étudiants. La Colombie Britannique, l’Alberta, l’Ontario, le Québec et huit communautés/groupes autochtones y furent représentés.
La rencontre se tenait en alliance avec le passage à Montréal de la Marche des peuples pour la Terre-mère, un projet de 700 km (de Cacouna à Kanesatake) visant à mobiliser les communautés locales qui seront touchées tant par la Ligne 9 que le projet Energie Est.
Une volonté sans précédent de travailler ensemble
Appelée initialement par Alternatives et le Conseil des Canadiens, cette première assemblée a finalement mobilisé une quinzaine d’organisations pour préparer cette seule rencontre préparatoire. L’urgence et l’opportunité de travailler ensemble, dans le respect des particularités de chacun, mais en solidarité et en complémentarité les uns avec les autres pour obtenir des gains significatifs contre les politiques anti-climat et pro-hydrocarbures du Gouvernement fédéral actuel furent des éléments fédérateurs de ce groupe initial qui tint des discussions à trois niveaux pour dégager des premiers consensus.
Trois enjeux prioritaires
Principaux projets canadiens responsables de la croissance des émissions de gaz à effet de serre impactant les changements climatiques, l’Assemblée des mouvements sociaux sera contre le développement des projets d’exploitation des hydrocarbures.
Elle traitera aussi de la très nécessaire transition verte, des énergies renouvelables, des emplois verts, de la décroissance.
L’Assemblée des mouvements sociaux sur les changements climatiques fera la promotion du concept de la justice climatique et donc du respect des droits des communautés autochtones.
Converger, coaliser, coordonner !
L’Assemblée veut faire davantage ensemble que la somme de toutes ces parties. L’art engagé, l’action directe et la désobéissance civile furent les premiers moyens retenus. Des campagnes de désinvestissement, des camps de formation, des déclarations communes sont aussi au programme.
Une Assemblée pérenne
L’Assemblée des mouvements sociaux sur les changements climatiques, contrairement à l’industrie extractive, se veut durable ! Elle se dotera d’une structure inclusive, horizontale et participative basée sur la Charte du Forum social des peuples pour débattre et mettre de l’avant des plans d’actions et de communications communs.
Au Forum social des peuples, et après
Plus de 10 000 personnes sont attendues au Forum social des peuples qui se tiendra à Ottawa du 21 au 24 aout 2014. Ce sera une rencontre historique : la toute première fois où autant de militantEs et d’organismes progressistes du Québec, du Canada anglais et des Premières nations se réuniront pour discuter de l’avenir que nous voulons. La question de la façon dont nous protégeons notre climat sera fondamentale.
L’Assemblée des mouvements sociaux sur les changements climatiques veut justement les freiner. Indépendamment de qui gouvernera ce pays après 2015, nous savons que les politiques et les actions de notre gouvernement et de l’industrie sont hautement responsables et que l’opposition parlementaire ne propose que peu de changements importants.
En regroupant les forces de partout à l’échelle du territoire canadien : groupes écologistes, autochtones, associations citoyennes, jeunes, scientifiques, travailleurEs, étudiantEs et davantage, l’Assemblée proposera de faire de la lutte aux changements climatiques un levier pour donner un nouveau souffle aux luttes actuelles et au combat historique de la société civile en faveur de la justice climatique et sociale.