Il y dresse le bilan d’une révolution conceptuelle ayant abouti avec la fin du XXe siècle et d’où résulte une remise en cause de nombreuses idées reçues. Cette nouvelle lucidité permet une redéfinition du rôle de l’homme autant dans l’univers que dans son environnement immédiat et vise un partage plus équitable des ressources et responsabilités entre tous les humains.
Les principaux éléments de cette révolution conceptuelle sont la prise de conscience que le futur n’est pas écrit dans la connaissance du passé et du présent, que la logique possède des limites, que les progrès peuvent être à la fois une avancée mais aussi un énorme risque (comme le rappelle la création de la bombe atomique) et que l’idée de compétition n’est nullement une nécessité imposée par la nature. Au passage, l’auteur explique également que la Terre est notre demeure définitive et comment il nous faut prendre ce fait de façon positive et non fataliste, afin de protéger ce « bien commun de l’humanité ».
Bien structuré, ce livre présente une réflexion détaillée menant au constat que l’humanité est à un carrefour et que tous les hommes doivent prendre conscience du pouvoir créateur, positif, de la communauté. Cela, afin de participer activement à la nouvelle révolution : celle des choix, de l’acceptation de l’autre, d’une société mondialement équitable. Albert Jacquard nous rappelle ainsi que « l’important aujourd’hui n’est pas d’accélérer les avancées techniques, mais de les orienter en fonction d’objectifs éthiques ». Il souligne également la nécessité pour les hommes d’utiliser leur conscience, première caractéristique distinctive entre l’humain et les autres créations du cosmos, pour renverser les idées dominantes où seules l’économie, la compétitivité et l’augmentation de la production sont garantes d’une réussite et d’un équilibre.
Court et rempli de repères historiques, De l’angoisse à l’espoir propose des réponses à de nombreuses questions et concepts popularisés, mais non expliqués par les médias de masse. Bien qu’initialement destiné aux jeunes architectes italiens, ce livre s’adresse aussi bien à tous les Occidentaux. Comme quoi une mondialisation positive des biens non commercialisés, telle la connaissance, est possible et enrichissante.