Comment le régime syrien tient-il encore ? Pendant deux ans, après avoir fait face à un soulèvement populaire il affronte désormais une sanglante révolution armée. La première des explications est, sans doute, son appui sur la minorité alaouite détenant les rênes de l’institution militaire et des services de sécurité. Mais aussi le soutien fourni par de nombreuses minorités ethnico-religieuses voire certains membres de la majorité sunnite du pays. À cela s’ajoute l’aide inconditionnelle de l’Iran et de ses alliés ainsi que le support de la Russie. Sans oublier le rôle déterminant des États-Unis et du monde occidental qui, s’accordant sur la position israélienne, vise à prolonger la durée du conflit afin d’atteindre plusieurs objectifs :
1) anéantir la Syrie par l’épuisement de ses richesses, la ruine de son économie, la destruction de ses infrastructures, l’appauvrissement de sa population… ;
2) déchiqueter le tissu social et ériger des murs de haine entre les différentes communautés alimentant des conflits civils permanents. Effusion de sang, instabilité politique, gaspillage de potentiel humain… La somalisation de la Syrie est fort bien engagée ;
3) démanteler l’armée syrienne en l’impliquant, jusqu’à l’effondrement, dans des conflits internes sans fin. Elle sera ainsi la dernière armée conventionnelle présentant une quelconque menace contre Israël après l’isolement de l’armée égyptienne par le traité de Camp David en 1978 et la liquidation de l’armée de Saddam Hussein au lendemain de l’occupation américaine de l’Irak en 2003 ;
4) briser définitivement le croissant chiite, s’étendant de l’Iran au Liban à travers l’Irak et la Syrie. Il s’agit d’impliquer le régime des mollahs iraniens et le Hozbollah libanais dans une guerre d’usure entre sunnites et chiites sur le sol syrien d’abord, avant d’étendre la ‘’fitna’’ à l’ensemble du monde arabo-musulman.
À qui profite l’embrasement de cette partie du monde ? Bien malin qui pourra tirer son épingle du jeu !