Le Conservatoire du littoral est un organisme « pas tout à fait comme les autres », un modèle international en matière de protection des rivages. L’établissement public français, créé en 1975, membre de l’Union mondiale pour la nature (UICN), mène une politique foncière visant la protection permanente des espaces naturels et des paysages en bord de mer et de lac. À l’heure actuelle, c’est plus de 65 587 hectares sur 485 sites, soit 861 kilomètres de rivages donc plus de 10 % de la côte française, dont le Conservatoire assure la protection. « Il acquiert des terrains fragiles ou menacés à l’amiable, par préemption ou, exceptionnellement, par expropriation. Des biens peuvent également lui être donnés ou légués. »
Cette information, on la retrouve dans le site Internet du Conservatoire. Mais bien plus qu’une simple présentation et description de ce qu’est le Conservatoire, ce site nous convie à une envolée au-dessus des rivages atlantiques et méditerranéens. C’est la découverte de la flore et de la faune maritime, comme la prise en compte des divers problèmes et enjeux environnementaux que confrontent les rivages français... et pas seulement français en fin de compte.
On y trouve toute une série de dossiers sur différentes thématiques, notamment dans la rubrique « dossier du mois », dont le dernier en date est celui Des impôts payés « en nature ». En effet, « le Conservatoire du littoral s’est vu confier par l’État cinq terrains pour une superficie totale de 325 hectares, représentant une valeur d’environ 600 000 euros, en "dations en paiement" de droits de succession de particuliers. Il s’agit de la première application de la Loi de finances votée en 1995 permettant à des particuliers de s’acquitter de certains impôts par le biais de la remise de terrains. » Une idée à laquelle nous pourrions peut-être cogiter de ce côté-ci de l’Atlantique, avant que nos si merveilleux lacs et rivières ne soient plus qu’un vague souvenir.
Les dunes de Mayville dans le Pas-de-Calais en sont un joli exemple. Maintenant qu’elles appartiennent au domaine public, elles ne pourront servir à l’extension d’un terrain de golf et seront protégées d’une fréquentation excessive en étant exclues des circuits touristiques et sportifs.
La rubrique « junior » du site est particulièrement intéressante. Toute en couleur et animation, elle propose une série de jeux interactifs et éducatifs sur l’univers maritime, auxquels prendront autant plaisir les plus moins jeunes que les plus jeunes. Bref, beaucoup d’information intéressante et enrichissante présentée agréablement. On s’y croirait presque en bord de mer !
France-Isabelle Langlois, coordonnatrice et rédactrice, journal Alternatives.