16 mai - C’est le premier anniversaire des attentats de Casablanca. Il est 11 heures, place Mohammed V. Déjà, quelques milliers de personnes se sont regroupées. Plus tard dans la journée, ils seront une centaine de milliers et choisiront de prendre la rue pour dire très haut, à l’attention de tous les extrémismes, que le Maroc choisit de construire plutôt que de détruire. L’événement est impressionnant et vient conclure une semaine d’activités de toutes sortes à l’échelle du pays.
Mais bien au-delà des manifestations, les signes d’une prise en charge communautaire visant à combler le vide manifesté par les attentats sont évidents !
À Casablanca par exemple, le RESAQ (Réseau des associations de quartier) fédère une cinquantaine d’associations du Grand Casablanca. Il ne cesse de grandir et de s’étendre, ayant pour objectif la professionnalisation du secteur associatif. Aujourd’hui, le RESAQ veut passer à la vitesse supérieure en créant un portail Internet pour les associations de quartier, d’abord, puis pour l’ensemble du mouvement associatif marocain.
Mais le RESAQ est loin d’être seul. Le même jour, la revue Tel quel publiait son top 50 des meilleurs projets de quartier mis de l’avant par les associations casablancaises.
Réhabiliter les parcs, organiser des projections itinérantes de cinéma en plein air, apprendre ou enseigner l’informatique et d’autres métiers, alphabétiser, rattraper les enfants en perdition scolaire, créer des bibliothèques, des ateliers culturels, de l’animation théâtrale, former des cadres associatifs féminins ou jeunes, soigner les personnes âgées, mobiliser les jeunes, rappeler aux élus locaux leurs responsabilités... De façon étonnante, la moitié des projets présentés proviennent de Sidi Moumen, le bidonville en bordure de Casa la Blanche qui a vu grandir les kamikazes du 16 mai 2003.
C’est aussi dans cet esprit que sera organisé, les 11, 12 et 13 juin prochains, un forum associations-entreprises. Toutes les associations membre du RESAQ y tiendront des kiosques et y présenteront leurs idées à l’attention des supporteurs ou bailleurs de fonds potentiels. Un seul constat : le choc du 16 mai 2003 a paradoxalement donné un nouveau souffle à l’action associative marocaine.