La planète entière est réunie à Copenhague, du 7 au 18 décembre, à la recherche d’un traité visant à contrer les changements climatiques. Les enjeux sont immenses. Les 2 000 scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur le Climat (GEIC) prédisent une véritable catastrophe d’ici la fin du présent siècle si nous ne limitons pas l’augmentation de la température terrestre à 2 degrés. Or, cet automne, les scientifiques du GIEC et du Climate Project ont prévu une situation plus grave, estimant que la température globale augmentera de 4 ou même 6 degrés avant la fin du siècle. Un tel réchauffement provoquera une fonte des banquises qui, chez nous, noiera les îles de la Madeleine et la basse ville de Québec. Même le port de Montréal se retrouvera sous l’eau à la marée haute.
L’augmentation moyenne de la température mondiale s’approche déjà à un degré, et les premiers effets se font sentir. Des événements météorologiques extrêmes se multiplient. Des sécheresses s’intensifient dans certaines régions du globe pendant que d’autres, telle le Québec, reçoivent des précipitations plus abondantes. Il y a des situations critiques. Certains petits pays du Pacifique sont littéralement en train de disparaitre sous la mer, et des pays comme le Bangladesh risquent de voir la majorité de leur terre arable submergée sous l’océan. Le réchauffement amène la disparition rapide des glaciers, source d’eau pour des millions de personnes.
La tête dans le sable…..
Malgré cela, un accord à Copenhague, étape critique pour stopper le réchauffement, est loin d’être acquis. Le GIEC insiste pour que, d’ici 2020, les pays industrialisés assurent une réduction de 25 à 30 % des émissions des gaz à effet de serre (GES), par rapport au niveau de 1990. C’est l’année de départ prévue dans l’accord de Kyoto.
Une réduction des GES de cette ampleur représente une menace pour de grandes puissances industrielles qui reposent sur l’exploitation du pétrole, de la forêt et des terres. Ultimement, c’est le fondement même de la mondialisation capitaliste qui est remise en cause, en raison de sa dépendance aux combustibles fossiles.
L’accord de Copenhague est donc menacé par un puissant lobby visant à ralentir les négociations, qui nie l’ampleur, voire même l’existence du problème. La campagne de publicité radiophonique pancanadienne des « Amis de la science » qui a eu lieu en novembre est un exemple patent de ce travail de sape : on y affirme que ce n’est pas l’homme le responsable, mais bien le soleil. Ces publicités, un appui ouvert aux pétrolières et autres producteurs de sables bitumineux, sont la version canadienne d’une campagne internationale visant à accroître le scepticisme et ultimement entraîner l’inaction des acteurs politiques et des gouvernements.
Or, ce sont les gouvernements qui signeront, ou non, un accord à Copenhague. Les États-Unis doivent participer à l’effort. Sans eux, tout accord semble impossible. Le président Obama semble tantôt enthousiaste, tantôt tiède. Le Sénat et la Chambre des représentants ne l’ont pas aidé à date, proposant des réductions ramenant le plus important émetteur des GES à son niveau d’émissions de 1990, rien de plus.
Quant au Canada, il fait un véritable travail de sape. Signataire de l’accord de Kyoto, le Canada n’a strictement rien fait pour diminuer les émissions de GES qui ont, au contraire, augmenté de 25 % ! M. Prentice, ministre de l’environnement dans le cabinet conservateur, se présente à Copenhague sans cibles de réduction crédibles, sans plan ni règlements pour l’industrie, le transport routier, l’agriculture, etc. Nous n’avons pas de plan pour convertir nos sources d’énergie aux énergies renouvelables non plus.
C’est le temps d’agir !
Les citoyenNEs du Canada qui souhaitent la conclusion d’un tel accord peuvent appeler MM. Harper et Prentice cette semaine, laisser des messages dans leurs boîtes vocales, participer à des manifestations.