Billet

Bush condamné à être pendu

jeudi 30 novembre 2006, par Francis Dupuis-Déri

Début novembre, l’ex-président Saddam Hussein de l’Irak a été condamné à être pendu. À en croire les réactions, c’est la preuve que le droit et la justice parviennent à prévaloir sur la force brutale. Cela veut-il dire que nous lirons dans les journaux, un jour prochain, que...« L’ex-président George W. Bush a été condamné à être pendu à titre de commandant en chef de l’armée, à la suite d’un procès pour divers massacres perpétrés en Afghanistan et en Irak. Cette condamnation à mort vient clore un procès portant sur des massacres de civils provoqués par des bombardements aériens ainsi que des combats terrestres impliquant des soldats des États-Unis.

« Le président a également été reconnu coupable de crime contre l’humanité. Sa responsabilité criminelle quant aux traitements de prisonniers dans des centres de détention en Afghanistan, en Irak, à Guantanamo et dans des prisons secrètes en Europe et aux États-Unis, a aussi été soulignée par le juge, qui a évoqué une “claire transgression du droit international”. Des prisonniers ont en effet été détenus sans accusation, privés du service d’avocats indépendants et soumis à divers sévices relevant de la torture psychologique et physique. Le secrétaire général de l’ONU a salué le verdict de condamnation et qualifié le procès de “jalon significatif dans les efforts de l’humanité pour remplacer la loi de la force par la loi de la justice”. Un avocat représentant des familles de victimes a déclaré que “le verdict rend enfin justice à tous ceux qui ont subi l’injustice du président des États-Unis. Il marque la fin d’une période noire de l’histoire contemporaine et ouvre celle de l’égalité et de la justice entre les peuples”.

« En Afghanistan et en Irak, des manifestants dansaient dans les rues, laissant exprimer leur joie à la suite de l’annonce du jugement. “Je n’osais espérer que justice soit faite même dans mes rêves les plus fous, car je croyais que le président des États-Unis était au-dessus du droit en raison de sa puissance. Mais aujourd’hui, je suis heureux qu’il ait été reconnu coupable, plus encore qu’il soit pendu”, a déclaré dans un café de Bagdad un jeune homme qui a refusé de révéler son nom de peur des représailles de la part des milices proaméricaines sévissant en Irak.

« L’ex-président des États-Unis, Bill Clinton, a expliqué pour sa part “qu’ayant subi moi-même des attaques juridiques pour avoir fait l’amour, je me réjouis de voir qu’un président des États-Unis peut aussi être poursuivi pour avoir fait la guerre et tué des gens”.

« À Montréal, les communautés afghanes et irakiennes ont également exprimé leur joie dans les rues de la métropole.

« Cela dit, pour un professeur en science politique de l’Université Notre-Dame, aux États-Unis, “cette condamnation fait partie d’un complot antiaméricain, alors que Bush était un symbole des valeurs libérales occidentales attaquées de toutes parts dans le monde et, même en Occident, par les forces pacifistes antipatriotiques”. Pour sa part, Amnistie Internationale a publié un communiqué exigeant que la condamnation à la peine de mort soit commuée en peine de prison, rappelant que l’organisation milite contre la peine de mort partout dans le monde.

« Plus de près de nous, un procès s’ouvrira d’ici quelques semaines mettant en accusation l’ex-premier ministre Stephen Harper, qui risque lui aussi la peine de mort pour son implication dans la guerre en Afghanistan, où l’armée canadienne a tué de nombreux civils. L’avocat de Stephen Harper a toutefois déjà déclaré que “c’est la reine Elisabeth II qui est officiellement chef de l’armée. À ce titre, c’est donc elle qui devrait être pendue si un jugement de culpabilité est rendu”. »

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