L’ouverture des marchés a changé le visage de la capitale de l’un des derniers bastions du communisme. Si la crise asiatique de 1997 a porté un dur coup, le Viêtnam est arrivé l’an dernier tout juste derrière la Chine pour sa croissance économique. Désormais, les portraits d’Ho Chi Minh, le père du communisme au pays, côtoient les centres commerciaux. Les jeunes citadins vêtus à la mode, cellulaires en main, croisent les marchandes qui se protègent sous leur chapeau conique. L’élite des grands centres vit à l’ère du consumérisme à l’américaine pendant que le monde rural infiltre peu à peu la ville, venant y grossir les rangs des travailleurs du secteur informel qui peinent toujours pour faire vivre leur famille. La fracture du choc de la ruralité qui pénètre la ville est palpable. Celle du paradoxe d’une économie de marché à orientation socialiste également. Fragile...
À l’approche du Têt, le nouvel an vietnamien qui sera célébré début février, l’atmosphère n’est pas à ces réflexions. Pour tous, ce sera l’occasion de se réunir avec ses proches pour accueillir l’arrivée de l’année de la chèvre. En espérant qu’elle soit aussi prospère que la précédente.
Chuc mung nam moi !
Alexandra Gilbert, collaboration spéciale