Alternatives, organisation alliée dans la lutte contre le racisme systémique

© Clay Banks (Unsplash)
Alternatives, organisation alliée des luttes et des revendications menées par les personnes racisées et les peuples autochtones pour la défense de leurs droits
L’assassinat de Georges Floyd aux États-Unis par un policier le 25 mai 2020 a retenti comme un cri de ralliement contre le racisme et la violence systémique partout dans le monde.
Au Québec et au Canada, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer haut et fort les iniquités structurelles et les pratiques qui instaurent, perpétuent et aggravent les inégalités de classe et de race dans tous les domaines : le travail, la santé, la justice, la sécurité et l’éducation. Nous saluons les mouvements comme Black Lives Matter et Idle No more qui portent avec courage et détermination ces messages forts de justice et d’égalité.

Devant la montée de l’intolérance, de la droite identitaire, de la xénophobie et de l’islamophobie, nous ajoutons notre voix à celle de nombreuses associations citoyennes pour exprimer notre solidarité envers toutes les victimes du racisme systémique, de violence et de discrimination au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde.

Nous reconnaissons aussi que les luttes pour la justice raciale portée par les populations non blanches sont intrinsèquement liées à celles des peuples autochtones et à leur combat pour l’autodétermination et la protection de leur territoire et de leurs ressources. Récemment, la mort tragique de Joyce Echaquan dans des circonstances troubles à l’hôpital de Joliette a illustré une fois de trop l’ampleur du racisme systémique que vivent les peuples autochtones. Les injustices dont sont victimes les personnes racisées et les peuples autochtones s’inscrivent dans le prolongement de structures sociales, culturelles et politiques qui ne parviennent pas à s’affranchir des logiques racistes du colonialisme.

Conscient·es d’avoir atteint un point de bascule, nous faisons fermement écho à l’appel lancé au gouvernement du Québec par les mouvements antiracistes à reconnaître l’existence du racisme systémique au Québec.

Nous réclamons aussi, des dirigeant·es du Québec et du Canada, des changements en profondeur et des moyens conséquents pour agir contre le racisme systémique et les différentes formes d’exclusion qui affectent les populations racisées et les peuples autochtones.

Nous relayons également l’appel lancé par plusieurs groupes citoyens du pays à régulariser toutes les personnes migrantes, sans exception, pour leur assurer un meilleur accès aux soins de santé, d’autant plus essentiel en cette période de pandémie. Comme le soulignait la Déclaration de Durban en 2001, les politiques migratoires constituent l’une des grandes sources du racisme contemporain. Aujourd’hui, au Québec et au Canada, des centaines de milliers de personnes migrantes sont exclues de l’espace public et confinées à des emplois précaires et dangereux.

Alternatives a vu le jour en 1994, au milieu de la mobilisation contre l’apartheid en Afrique du Sud, la montée de mouvements xénophobes en Asie du Sud et l’occupation du peuple palestinien. C’est dans la trajectoire de ces luttes, au Québec, au Canada et partout dans le monde, que s’inscrit aujourd’hui notre engagement contre le racisme systémique et la discrimination.

Conscient·es aussi de nos privilèges à partir de notre position au Nord global, nous reconnaissons la responsabilité qui nous incombe d’agir sur ces rapports à double vitesse entre le Nord et le Sud, ainsi que déconstruire les modèles politiques, sociaux et économiques hérités d’un lourd passé colonial et qui se perpétuent dans un néocolonialisme fondé sur l’exploitation et la dépendance économique.

En tant qu’organisations de solidarité internationale, nous nous engageons donc à poursuivre notre travail auprès de nos partenaires, afin de bâtir un monde plus humain, plus solidaire et équitable et de continuer de nous poser comme allié·es des luttes et des revendications menées par les personnes racisées et les peuples autochtones pour la défense de leurs droits politiques, sociaux, culturels, économiques et environnementaux.