Les manifestant(e)s ont réclamé au gouvernement du Canada qu’il retire son soutien aux États-Unis dans la guerre contre l’Irak et qu’il exige la levée des sanctions économiques imposées à toute la société irakienne. De plus, ils ont demandé que le Canada exige avec plus de vigueur le respect des résolutions de l’ONU (fin de l’occupation israélienne, droit de retour des réfugiéEs palestinienNEs, démantèlement des colonies, etc).
Plusieurs personnalités telles Christiane Gagnon, députée fédérale de Québec, Michel Chossudovsky, économiste et professeur à l’université d’Ottawa, Serge Roy du Forum social régional de Québec, ont pris la parole lors de la manifestation pour exprimer leur opposition à la guerre. Selon eux, des bombardements en Irak ne seraient pas justifiés. Ils et elles exigent plutôt une solution pacifique et juste.
Michaël Lessard, porte-parole de la Coalition Québec en solidarité avec le peuple irakien (Québec-Irak) ajoute que : « Dans le contexte actuel de crise humanitaire provoquée par 12 années de sanctions économiques, l’ONU estime que de 4,5 à 9 millions de gens risquent de tomber en situation de famine si les États-Unis attaquent. Et cela est sans compter les dizaines de milliers de gens qui risquent de mourir lors d’une invasion de Bagdad, ville où habitent des millions de gens. Somme toute, les gens en Irak sont complètement ignorés dans les plans de Bush ». Notons que M. Lessard a été en Irak l’an passé dans le cadre d’une mission de paix internationale.
Pas de sang pour du pétrole
Alors que les États-Unis représentent 4,6 % de la population mondiale, ses citoyens consomment 25 % de l’énergie de la planète. L’administration Bush, originaire des lobbys pétroliers et militaro-industriels, mène une politique d’augmentation de la consommation d’énergie non-renouvelable, catastrophique du point de vue écologique. Pour garantir leur approvisionnement, l’administration Bush a indiqué qu’il fallait que leurs multinationales puissent s’assurer le contrôle de ces ressources. L’Irak ayant la deuxième réserve de pétrole de la planète, les États-Unis souhaitent contrôler les prix du pétrole en imposant un autre régime anti-démocratique, mais qui leur serait, favorable. Michel Chossudovsky, économiste invité à la conférence qui a précédé la manifestation, a souligné que « le gouvernement états-unien ne prépare pas la guerre en Irak pour la démocratie, mais pour faire dominer ses intérêts économiques et militaires ».
L’embargo en Irak tue 5 000 enfants tous les mois (selon l’UNICEF)
Les sanctions économiques imposées à l’Irak depuis la Guerre du Golf en 91 provoquent d’innombrables décès chez les plus pauvres en Irak, surtout des enfants. Selon Sébastien Bouchard, porte-parole de la Coalition Québec-Irak « le Canada est complice d’un crime contre l’humanité qui touche les populations civiles ».
Le peuple palestinien en danger
Il est impossible de dissocier le projet américain de guerre contre l’Irak de la question palestinienne. En effet, l’occupation de la Palestine depuis 1967 a pris une forme encore plus brutale depuis les deux dernières années. Une guerre contre l’Irak permettrait à l’armée israélienne d’accentuer ses attaques contre les Palestinien(ne). Comme l’expriment, de plus en plus ouvertement certains politiciens israéliens, la couverture médiatique intensive d’une guerre contre l’Irak permettrait à l’armée israélienne de se livrer à l’expulsion des PalestinienNEs sans que la communauté internationale en soit réellement informée. Une « expulsion » qui serait synonyme de nettoyage ethnique, à peine déguisé. « Il nous faut rester vigilants pour empêcher un tel désastre et pour nous opposer à l’occupation armée des territoires palestiniens », a déclaré Taïeb Moalla, porte-parole de la Coalition Québec-Palestine.
Enfin, les organisateurs se disent satisfaits de la présente mobilisation et préparent déjà des actions futures pour poursuivre le mouvement d’opposition à la guerre.
Cette manifestation organisée par la coalition Québec en solidarité avec le peuple irakien et la Coalition Québec-Palestine.