6. Glossaire

vendredi 29 juin 2007

Hamid Karzaï : président actuel de l’Afghanistan. D’origine pachtoune, membre de l’influent clan des Popalzaï, Karsaï a soutenu les talibans au milieu des années 90 avant de se retourner contre eux. Devenu la figure clé du nouveau régime afghan, après le renversement des talibans, Kharzaï a été élu président de l’Afghanistan en 2004. Faute de posséder une vaste influence en dehors de la capitale, l’administration Karzaï a multiplié les accommodements avec les anciens seigneurs de la guerre, pour éviter les affrontements directs. Hamid Karzaï a cependant fait remarquer que si tout l’argent dépensé pour la guerre en Irak avait été investi en Afghanistan, « son pays aurait accédé au Paradis en 12 mois ».

Kaboul : capitale de l’Afghanistan. Environ 750 000 habitants en 1979. Plus de trois millions aujourd’hui. Kaboul a été ravagée lors des combats entre les diverses factions de la résistance afghane, au début des années 1990. Plus de 63 000 logements ont été détruits. Pas moins de 60 % du réseau routier a été endommagé. Depuis 2001, la reconstruction s’est accélérée. Mais l’afflux de travailleurs humanitaires, de soldats et de diplomates occidentaux a provoqué une véritable flambée du prix des loyers. Selon les Nations unies, de 2001 à 2003, la hausse aurait atteint 280 %, dans une ville où le salaire moyen voisine deux dollars par jour.

ISI : Inter-Services Intelligence ; les services secrets pakistanais. Durant l’occupation soviétique (1979-1989), l’ISI a joué un rôle de premier plan dans l’approvisionnement en matériel, en argent et en armes de la résistance afghane. Par la suite, l’organisation a soutenu les talibans, dont les principaux dirigeants avaient été éduqués dans des écoles coraniques pakistanaises. Contrainte de rompre officiellement avec ses protégés talibans, en 2001, l’ISI est régulièrement accusée par les États-Unis et par leurs alliés occidentaux de jouer un double jeu.

Talibans : (en pachtoune, « étudiant » ou « chercheur du savoir »). Mouvement musulman sunnite ayant dirigé l’Afghanistan de 1996 à 2001. Issus pour la plupart de l’ethnie pachtoune, les guerriers talibans proviennent souvent des camps de réfugiés afghans au Pakistan. Alors qu’ils dirigeaient l’Afghanistan, les talibans ont imposé une interprétation particulièrement rigoureuse de la chariah, la loi islamique. Bien peu de pays avaient officiellement reconnu leur gouvernement, à l’exception de l’Arabie saoudite, du Pakistan et des Émirats arabes.

Pachtounes : groupe linguistique situé de part et d’autre de la frontière du Pakistan et de l’Afghanistan. Environ 12 millions de Pachtounes habiteraient en Afghanistan, et 28 millions au Pakistan. Les Pachtounes se distinguent par une langue commune et par un système clanique ayant développé un système assez complexe de résolutions des conflits. Le Pakistan a toujours préféré soutenir les groupes intégristes religieux chez les Pachtounes, pour éviter d’être confronté à la montée d’un nationalisme qui revendiquerait leur réunification, par delà les frontières.

Ligne Durand : tracé de la frontière séparant l’Afghanistan et les Indes britanniques, établi en 1893 et baptisé du nom du secrétaire aux affaires étrangères du gouvernement britannique des Indes, Mortimer Durand. La Ligne Durand, dont le but avoué visait à séparer l’ethnie pachtoune en deux, sert encore aujourd’hui à délimiter la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan.

Alliance du Nord : Rassemblement assez hétéroclite, à prédominance tadjik, qui constituait la dernière opposition armée au régime taliban, en 2001. L’Alliance subit un dur coup avec l’assassinat de son chef historique, le commandant Massoud, le 9 septembre 2001. Mais la fortune des armes s’inverse, après les attentats de New York et de Washington. Grâce au soutien aérien des États-Unis, l’Alliance parvient à mener l’offensive jusqu’à la capitale Kaboul et à prendre le contrôle du pays. Souvent accusée de crime de guerre, l’Alliance a déjà été décrite par le président pakistanais Pervez Musharaf comme « un ramassis de criminels endurcis qui ont semé la terreur ».

Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) : force militaire internationale dirigée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). La FIAS, qui regroupe environ 31 000 militaires en provenance de 37 pays, n’est pas une force de l’ONU, même si elle opère en vertu d’un mandat conféré par le Conseil de sécurité. À l’origine, la FIAS était chargée de la sécurité à Kaboul et ses environs. Mais depuis 2003, son autorité a progressivement été élargie à l’ensemble du territoire afghan. La FIAS dirige aujourd’hui 25 équipes de reconstruction provinciale (PRT) à la grandeur du pays. Les PRT sont de petites équipes composées de civils et de militaires, présentes dans les provinces afghanes, où elles doivent assurer la sécurité des travailleurs humanitaires et contribuer aux travaux de reconstruction.

Régions tribales du Pakistan : régions montagneuses de l’ouest du Pakistan, bordant la frontière afghane. Les régions tribales bénéficient d’une large autonomie par rapport au gouvernement Pakistanais, au point d’échapper en bonne partie au contrôle de l’administration d’Islamabad. De nombreux guerriers talibans y ont trouvé refuge après l’invasion américaine de la fin de 2001, peut-être avec la complicité des services de renseignements pakistanais. De 2004 à 2006, des combats très durs y ont périodiquement opposés l’armée pakistanaise à des chefs de tribus locales.

Dossier : L’Afghanistan pour les nuls
 1. Présentation
 2. La guerre
 3. L’opium
 4. Un peu d’histoire
 5. Témoignages
 6. Glossaire

Vous avez aimé cet article?

  • Le Journal des Alternatives vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.

    Je donne

Cet article est classé dans :

Partagez cet article sur :

  •    
Articles de la même rubrique

L’Afghanistan pour les nuls

1. Présentation

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca