Le décès tragique d’un diplomate canadien à Kandahar a rappelé à tout le monde la gravité de la situation qui sévit dans ce pays d’Asie centrale, près de cinq après sa « libération » par l’armée américaine. Depuis le renversement du régime taliban en effet et dans le sillon de la guerre en Irak, le Canada et l’Union européenne se sont empressés d’intervenir dans un pays affecté par un ensemble de crises complexes et profondes.
Le professeur Tom Flanagan est un éminent professeur de l’université de Calgary. Il s’est fait remarquer depuis quelques années en tant qu’intellectuel « organique » de la droite canadienne à travers son travail pour le Parti Conservateur et ses prédécesseurs, l’Alliance canadienne et le Reform Party. Plus encore, le professeur Flanagan s’est également fait connaître pour ses essais et écrits sur les autochtones canadiens. Puisqu’il fait partie du « cercle rapproché » de Stephen Harper et qu’il pourrait être appelé à jouer un rôle important dans un gouvernement conservateur, il est important de rappeler ce qu’il a dit sur le sujet.
Le Canada pourrait prochainement élire un gouvernement conservateur et ainsi rejoindre les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, l’Australie et d’autres pays qui ont voté à droite dans la période récente. S’agit-il d’une « tendance lourde » qui touche la planète (à part l’Amérique du Sud) ou plutôt d’un simple « retour du balancier » puisque les citoyens sont souvent attachés au concept d’alternance ?
Un rapport publié aujourd’hui par le Conseil des Canadiens révèle que les Canadiens sont généralement méfiants des liens de plus en plus étroits de leur pays avec les États-Unis. Le rapport, intitulé « Nouvelles Frontières : Commission d’enquête citoyenne sur les relations Canada-Etats-Unis », est le résultat de dix audiences publiques tenues à travers le Canada en 2004 et 2005.
Le maintien d’une politique autonome face aux pressions qui émanent de l’intégration continentale et l’établissement d’une stratégie réellement souveraine à l’intérieur et à l’extérieur du Canada préoccupent les citoyens et les gouvernants du pays depuis des générations. En d’autres mots, comment gérer la relation avec les Etats-Unis ? Depuis quelques années, le débat est encore plus controversé.
Depuis le début de la campagne électorale, les débats sont rarissimes sur les enjeux de la politique extérieure canadienne. C’est inquiétant, compte tenu de l’environnement « mondialisé » dans lequel on vit. Au moins, Paul Marin a défendu la souveraineté canadienne contre les déclarations plutôt agressives de l’ambassadeur américain au Canada et rappelé que les intérêts du Canada passaient au-dessus les volontés états-uniennes. C’est quand même mieux que Stephen Harper qui prétend que le Canada devrait au contraire se rapprocher de Washington. Il faut se souvenir que, depuis la fameuse invasion américaine de l’Irak, le contentieux canado-américain s’est aggravée. L’administration Bush n’a pas « digéré » l’opposition de l’ex-premier Ministre Jean Chrétien à ses plans de « réingénierie » du Moyen-Orient. Néanmoins en constatant le comportement du gouvernement canadien sur quelques questions importantes, on peut se demander si le Parti Libéral reste déterminé à tenir tête aux ambitions hégémoniques des Etats-Unis.
Récemment, le ministre du commerce extérieur du Canada Jim Peterson a évoqué la possibilité pour le Canada d’augmenter ses exportations pétrolières vers l’Asie. La question a été soulevée dans le cadre des tensions commerciales croissantes entre le Canada et les Etats-Unis où sont présentement orientées 95% de nos exportations de pétrole.
Les médias tentent de comprendre le « nouveau » phénomène de l’abstentionnisme électoral. Les citoyens et les citoyennes ne sont pas intéressés, constatent-ils. Les jeunes surtout sont pointés du doigt, comme quoi ils sont trop individualistes pour s’intéresser à la chose publique. D’autres notent la « fragmentation » de la citoyenneté en une foule de « groupes d’intérêts » qui s’intéressent à tant de causes tout en délaissant le bien commun. En tout et pour tout bref, on a souvent tendance à blâmer les gens.
En janvier 2003 quelques mois avant la guerre, Bush et son ami Tony Blair annonçaient avoir trouver des « preuves indubitables » que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Les Etats-Unis pressaient l’ONU d’appuyer leur guerre et voulaient aussi que les alliés traditionnels comme le Canada se rangent derrière eux.
Stephen Harper annonce qu’un prochain gouvernement dirigé par le parti Conservateur réinvestirait dans l’armée pour « protéger le Canada ». Il se plaît à décrire l’armée canadienne comme une force délabrée qu’il faut urgemment équipée de nouveaux gadgets militaires. En réalité, le problème n’est pas là où il pense.
Au tournant des années 80, le mouvement souverainiste québécois a effectué un grand virage. Traditionnellement critique face aux Etats-Unis du moins dans plusieurs aspects de leur politique « impériale » dans le monde, le PQ avait attiré l’ire de Washington à quelques reprises en dénonçant le coup d’état de Pinochet au Chili, en s’affichant pour le droit à l’autodétermination des Palestiniens et en appuyant les mouvements anti-apartheid. Mais peu à peu une autre logique s’est imposée. Le leadership a évolué autrement, en partie parce qu’une certaine « realpolitique » s’est imposée au fur et à mesure que le mouvement d’abord soudé autour d’une cause s’est transformé en « parti de pouvoir ».
Depuis le début de la campagne électorale, peu d’attention a été accordé à la politique extérieure, un peu comme si le Canada vivait dans une bulle. Pourtant à tout bout de champ, les gouvernements et les partis nous rappellent que notre sort et notre avenir sont déterminés par la mondialisation. Qu’ils ne peuvent pas dévier d’un certain nombre de prescriptions déterminées « ailleurs » (le G-8, l’OCDE, le FMI, etc.). Il y a donc là une certaine ambiguïté pour ne pas dire une hypocrisie du système.
Le Canada sera bientôt en période d’élection et Stephen Lewis, envoyé spécial des Nations unies pour le VIH-sida en Afrique, exhorte la population canadienne et les dirigeants politiques à appuyer les objectifs de la campagne Abolissons la pauvreté visant à éliminer la pauvreté dans le monde. Il demande à tous les partis politiques de « s’engager clairement dans leur programme électoral vers l’atteinte de l’objectif de 0,7 p. 100 dans un proche avenir ».
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)Paris, Port-au-Prince, le 8 novembre 2005 - A un mois de la tenue annoncée du premier « round » des élections générales en Haïti, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) publie un rapport d’enquête sur les deux ans d’administration du gouvernement de transition et de présence de la Mission des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) à partir de faits recueillis entre août 2004 et août 2005.
En chassant le président Aristide du pouvoir le 29 février 2004, les États-Unis, la France et le Canada ont perpétré un double coup d’État aux conséquences explosives : d’abord envers un gouvernement lavalas légitimement élu - malgré un taux de participation inférieur à 15%... - mais également envers un mouvement populaire et démocratique qui, en prenant la rue de façon quotidienne dès l’automne 2003, demandait la démission du gouvernement Aristide et une démocratisation en profondeur de la société haïtienne. En occupant militairement le pays l’an dernier, c’est à l’ensemble de ce mouvement populaire qu’on a coupé l’herbe sous des pieds.
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