Plus de 4,6 millions de Vénézuélien·es ont fui leur pays au cours des dernières années en raison des crises politique, sociale, économique et humanitaire qui sévissent dans la république bolivarienne. Face à cet exode sans précédent, des pays de la région sud-américaine ont récemment imposé des conditions d’entrée plus strictes aux ressortissant·es vénézuélien·nes.
Résumé des événements de ces dernières 48 heures au Venezuela, après la micro-tentative de coup d’Etat, mardi à Caracas, de Juan Guaidó accompagné de son mentor politique Leopoldo López et de quelques déserteurs de l’armée et du renseignement (en tout, entre 20 et 70 hommes selon les différentes sources). Comment ont-ils pu croire qu’ils allaient prendre le contrôle du pays avec une force aussi réduite ?
Explication.
Le Venezuela est en crise et le bellicisme de Trump aggrave les choses. Comment devrions-nous réagir à la situation tendue que connaît le pays ? La question est au centre de débats agités à gauche, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde. La récente intensification des manœuvres états-uniennes pour chasser Nicolás Maduro, par la force si nécessaire, rend cette question d’autant plus urgente. Aucune réponse ne va de soi. Mais à la réflexion, trois principes devraient nous servir de boussole : le non-interventionnisme, l’auto-détermination et la solidarité avec les opprimés.
Si les discussions sur la mondialisation du tournant des années 2000 et les prises de position qu’imposent aujourd’hui la répression internationale de la révolution bolivarienne et contre le peuple vénézuélien nous ont appris quelque chose, c’est qu’il est impossible de critiquer le capitalisme sans prendre en compte la forme concrète sous laquelle il existe à l’échelle mondiale : l’impérialisme.
Note de Venezuelainfos.
Dicton populaire vénézuélien : « la politique bouge tellement qu’il est ennuyeux d’aller au cinéma ». Depuis que l’ex-procureure générale Luisa Ortega a fui la justice de son pays, il n’est de semaine sans qu’on découvre de nouveaux réseaux de corruption sur le point de pousser l’industrie publique du pétrole (PDVSA) à une faillite généralisée comme point d’orgue de la déstabilisation. Alors que les cours pétroliers remontent fortement, le président Nicolas Maduro a décidé de stopper une fois pour toutes la saignée quotidienne de millions de dollars par jour – hypothèque de la filiale CITGO à des fonds vautours, surfacturations ou contrats-fantômes, vols d’infrastructures, bateaux bourrés de pétrole vendus en secret par des tiers. L’enquête menée par le nouveau procureur général Tarek William Saab frappe fort, jusqu’aux plus hautes sphères de l’« État dans l’Etat ». Ce 30 novembre l’ex-ministre du pétrole et l’ex-président de PDVSA ont été arrêtés à Caracas, imputés pour divers délits de corruption, comme avant eux une soixantaine de hauts fonctionnaires. L’enquête s’étend à d’autres dossiers explosifs comme le CADIVI-CENCOEX (octroi de devises d’État au secteur privé), Odebrecht (méga-contrats avec le géant brésilien de la construction) ou la compagnie de l’électricité : on peut s’attendre à d’autres surprises dans les semaines qui viennent.
Pendant ce temps, une droite très divisée, socialement affaiblie depuis l’échec de son insurrection violente d’il y a quelques mois, a fini par s’asseoir à la table des négociations avec le gouvernement bolivarien, sous l’œil de médiateurs internationaux comme l’ex-président espagnol Rodríguez Zapatero. Dans quelques jours auront lieu les élections municipales et en 2018, les présidentielles. L’Amérique Latine, loin d’une « fin de cycle », compte sur un important potentiel électoral important pour poursuivre la transformation sociale et politique.
Thierry Deronne, Caracas, le 30 novembre 2017
Alors que la vague de violence déclenchée par une opposition décidée à le renverser a provoqué la mort de plus de cent dix personnes depuis début avril, le président « chaviste » Nicolás Maduro a réussi son pari : faire élire une Assemblée nationale constituante le 30 juillet. Malgré une situation extrêmement tendue et les menaces proférées contre les électeurs par les groupes de choc d’extrême droite, plus de 8 millions de citoyens (41,5 % de l’électorat) se sont déplacés et ont choisi leurs représentants.
Largement traitée par des médias totalement acquis à l’opposition, la grave crise que traverse le Venezuela comporte une dimension systématiquement passée sous silence : comme dans le Chili de Salvador Allende, une sournoise mais féroce « guerre économique » déstabilise le pays.
Nous n’avons pas la prétention de dire qu’il s’agit d’une position exhaustive, mais le texte suivant donne une note différente du son de cloche répété par les médias. Nous comprenons qu’une telle position peut créer un certain malaise quand la seule information dont on dispose est celle véhiculée par les médias de droite alimentés par les sources américaines et autres sous-traitants de l’information. Toujours et partout depuis des décennies, les services secrets US restent très actifs en Amérique latine. Rappelons-nous les dictatures au Chili, en Argentine, au Guatemala, au Brésil et ailleurs ; le rôle actif des services de renseignements américains est très bien documenté au sujet de leurs manœuvres pour déstabiliser les forces progressistes dans cette A.L. que les Etats-Unis considèrent comme leur « jardin ».
Stéphane Pageau,
stagiaire à Sanare, au Venezuela
Le Venezuela possède une grande richesse musicale, même si elle n’obtient pas la même reconnaissance que ses voisins, la Colombie et le Brésil. De nombreux styles, dont certains régionaux, définissent la musique vénézuelienne : le joropo pour la région de Los Llanos (Reynaldo Armas, Jorge Guerrero, Scarlet Linares), le gaita pour la région de Maracaibo (Maracaibo 15, Cardenales), ainsi que le golpe tocuyano et le tamunangue pour l’État de Lara (Los Golperos de Tocuyo). Il ne faut surtout pas oublier Ali Primera, une figure incontournable de la musique vénézuelienne – la ville de Maracay a même érigé une statue en son honneur. Chanteur folk engagé, il évoque un Brassens vénézuelien. Enfin, à en juger par la phénoménale quantité d’albums piratés en vente dans les rues de chaque ville, les autres musiques latines connaissent beaucoup de succès au Venezuela, comme le vallenato colombien, le reggaetón portoricain, la salsa, le merengue, etc.
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