Tchad

Le Tchad est sous l’État d’urgence. Des rebelles ont failli renverser le président autoritaire d’Idriss Itno Déby au début février.

MUZBAD & TREGUINE, DARFOUR - À Muzbad, un des bastions de l’Armée de libération du Soudan (ALS, Sudan Liberation Army) au Darfour du Nord, la matinée estivale se déroule tranquillement alors que des gens de la campagne amènent leurs moutons et chameaux boire au puits du village. De jeunes garçons ont apporté sur des plateaux du thé sucré pour les hommes assis à l’ombre, pendant que des camionnettes remplies d’armes entrent et sortent du village. On sent dans l’air l’ennui de la routine, mais aussi une anticipation nerveuse. Malgré leur récente déclaration de paix avec le gouvernement (...)

L’année 2005 fut des plus difficiles pour le président tchadien, Idriss Déby. Les défections au sein de son parti, de son gouvernement et de l’armée se multiplient. Certains d’entre eux ont formé plusieurs groupes rebelles bien armés, stationnés aux limites du Darfour. Et, dernier coup dur, Déby a perdu les derniers versements du projet pétrolier financé par la Banque mondiale, totalisant 124 millions (dollars US), après avoir modifié dans la controverse la loi sur l’utilisation des revenus pétroliers.

New York, 12 juillet 2005 -Près de quinze ans après la chute de Hissène Habré et de son régime, marqué par de massives violations des droits de l’homme, des dizaines de ses complices occupent toujours des positions d’influence au sein du gouvernement et de l’administration tchadienne, dénonce Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. De plus, et malgré leurs efforts, les victimes de Hissène Habré n’ont jamais reçu ni réparation ni même la moindre reconnaissance de leur statut de victime de la part du gouvernement tchadien.

Écoles fermées pour manque de personnel, inflation frisant les 300 %, liberté syndicale abolie, risques environnementaux sous-estimés… La liste de doléances des citoyens tchadiens ne cesse d’augmenter concernant le méga-projet pétrolier Tchad-Cameroun. Exécutée par un consortium dirigé par Esso, la construction de cet oléoduc a pourtant été financée par un programme de « réduction de la pauvreté » de la Banque mondiale. Portrait du plus important projet pétrolier en cours sur le continent africain.

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