Le 16 mars dernier s’ouvrait en grandes pompes à Mexico le IVe Forum mondial de l’eau. Organisée par le Conseil mondial de l’eau, think tank lié à la Banque mondiale et financé par les transnationales de l’eau, cette grande conférence « privée » se donne toutes les apparences d’une conférence des Nations Unies. Pourtant, le CME a un objectif politique bien précis : faire advenir un monde où la gestion de l’eau, conçue comme un bien économique, serait entièrement prise en charge par le marché.
Depuis le 1er janvier 2006, les services d’eau des municipalités reconstituées de Côte-Saint-Luc et de Westmount sont gérés par la firme Dessau-Soprin. Il s’agit du premier cas de partenariat public privé (PPP) en ce domaine au Québec, rendu possible à la faveur d’importantes modifications législatives s’harmonisant avec la « modernisation » de l’État promue par le gouvernement de Jean Charest. Faut-il s’en inquiéter ?
Les hommes de Blackwater, aux États-Unis, sont arrivés à la Nouvelle-Orléans juste après Katrina. L’entreprise, reconnue pour son travail de sécurité privée auprès des principaux diplomates américains en Irak a battu le gouvernement fédéral et la plupart des organismes d’aide. Environ 150 hommes de Blackwater armés jusqu’aux dents et vêtus de tenues de combat complètes se sont mêlés au chaos en Nouvelle-Orléans. Officiellement, l’entreprise a prétendu que ses forces s’étaient « jointes à l’effort d’aide en lien avec l’ouragan ». Pourtant, sur le terrain, ses hommes racontaient une toute autre histoire.
C’est sans grand éclat que Jubilee South Africa a protesté, en octobre, contre la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale à Washington. À l’évidence, le lien entre les politiques des institutions financières internationales, la dette de l’Afrique du Sud et les coupures de courant n’est pas encore clair dans la tête des gens.
Le premier service public a peut-être été l’armée. Un chef de tribu, un roi primitif constitua un groupe d’hommes armés qui assurait sa sécurité, trucidait les citoyens voyous et protégeait le territoire ou encore conquérait de nouvelles terres qui assuraient l’expansion. C’est probablement à partir de l’armée qu’on édifia les fondements des sociétés modernes. Conquête et expansion, mais aussi organisation du travail social qui avec la croissance devenait complexe. La police a été inventée, puis des magistrats ont été mis en place pour punir les crimes.
Le Parti libéral du Québec passe à l’offensive. Six mois après son élection, le premier ministre Jean Charest nous propose une révision complète du rôle de l’État. Avec le dépôt en rafale de plusieurs projets de loi, les libéraux ouvrent la porte à la déréglementation, la sous-traitance et la privatisation. Cette « réingénirie », que certains surnomment « modernisation », ne vise rien de moins que le démantèlement de l’État québécois.
Quand la compagnie Johannesburg Water a commencé à installer ses compteurs prépayés dans une petite communauté sud-africaine, à quelques jours du Sommet mondial pour le développement durable (SMDD) en septembre 2002, les résidents ont alors goûté à une certaine conception du « développement » : privatisation des services essentiels, politiques de recouvrement des coûts, hausses des tarifs… Pour le 1,5 million de citoyens d’Orange Farm, bidonville situé à 50 km au sud de Johannesburg où le taux de chômage frise les 80 %, ces politiques se traduisent par des coupures de services et des évictions. Une dure réalité pour un nombre grandissant de citoyens de la « nouvelle » Afrique du Sud.
When Johannesburg Water started installing pre-paid water meters in their community in the weeks running up to the World Summit on Sustainable Development (WSSD), residents of Orange Farm in South Africa got a taste of today’s conception of "sustainability:" privatization of basic services, cost recovery policies, and tariff increases. For the one and a half million people living in Orange Farm, an informal settlement 50km south of Johannesburg where unemployment reaches 80 percent, these policies mean cut-offs and evictions. A harsh reality for an increasing number of people in the new, neoliberal South Africa.
On April 6, deputy defence secretary Paul Wolfowitz spelled it out: there will be no role for the UN in setting up an interim government in Iraq. The US-run regime will last at least six months, "probably
longer than that". And by the time the Iraqi people have a say in choosing a government, the key economic decisions about their country’s future will have been made by their occupiers. "There has to be an effective administration from day one," Wolfowitz said. "People need water and food and medicine, and the sewers have to
work, the electricity has to work. And that’s coalition
responsibility."
Depuis quelques années, citoyens, artistes et groupes communautaires se mobilisent contre l’éventuelle privatisation de l’eau au Québec. Plusieurs compagnies font des pieds et des mains pour obtenir les contrats de construction et d’entretien des aqueducs, ce qui risque d’entraîner la hausse des tarifs à l’utilisation.
À l’heure de la globalisation, le contrôle des ressources en eau est devenu un enjeu économique majeur pour les grandes firmes transnationales, comme Vivendi-Générale des eaux et Suez-Lyonnaise, qui se sont accaparés près de 40 % du marché mondial de l’eau, et réalisent des profits énormes sur le dos de plus 200 millions de consommateurs. L’exemple du Niger.
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