Pauvreté

Avec plus d’un million et demi de cas et plus de 100 000 décès recensés, les États-Unis paient un lourd tribut à la COVID-19. Mais la crise sanitaire révèle surtout un pays miné par les inégalités, profondément ségrégué, où le rêve américain ne semble plus qu’un lointain souvenir. Et si la première puissance mondiale entrait dans une phase d’appauvrissement généralisé sans précédent ?

L’année qui s’achève est celle des vingt ans d’Alternatives. Au cours de son histoire, l’organisation a réalisé systématiquement des dizaines de projets avec des partenaires locaux dans plus de 35 pays. Plus d’un millier de stages ont été réalisés partout dans le monde. Non seulement la solidarité internationale s’est ainsi traduite par de telles réalisations, mais elle s’est aussi exprimée ici, dans des engagements citoyens et des actions concrètes de solidarité, en alliance avec des acteurs sociaux et des partenaires. Les défis d’Alternatives aujourd’hui concernent sa mission et ses moyens d’agir. (...)
Jamais le monde n’a produit autant de richesses qu’à l’heure actuelle. Si cette richesse était répartie de manière égale entre tous et partout dans le monde, une famille avec trois enfants disposerait d’un revenu de 2.870 euros par mois et d’un patrimoine (épargne, valeur du logement…) de 125.000 euros. Nous parlons bien ici de tous les gens sur la planète : Africains, Asiatiques, Européens, Américains, etc. 2.870 euros par mois et un patrimoine de 125.000 euros, voilà qui est étonnamment élevé. Ce n’est certes pas assez pour vivre dans le luxe, mais bien suffisant pour que tous les êtres (...)
Année après année, la population paysanne mondiale diminue. L’exode rural était devenu une réalité palpable au cours du XXe siècle, ce qui a provoqué un changement radical des paysages et de l’agriculture paysanne traditionnelle. En 2007, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la majeure partie de la population mondiale vivait déjà dans des villes. L’Etat espagnol n’a pas fait exception. L’agriculture y est passée du statut d’une des principales activités économiques à une pratique quasiment résiduelle. Si, dans les années 1970, 25% de la population active travaillait encore dans le (...)
La pauvreté est « le plus grand des maux et le pire des crimes » écrivait George Bernard Shaw. Il est, en effet, criminel de maintenir des êtres humains dans la pauvreté et de ne pas tenter de sortir ses semblables de la précarité. La ministre Agnès Maltais a motivé sa réforme de l’aide sociale par son désir de « renforcer l’incitation au travail ». Il serait donc légitime que le gouvernement favorise l’insertion au marché du travail de ceux qui en sont exclus, leur permettant ainsi de s’extraire de la pauvreté. Cependant, la nouvelle réglementation ne favorise d’aucune manière « l’incitation au (...)
Nos gouvernements fédéral et provincial ne se sont pas consultés. Mais voilà que devant les mêmes soi-disant difficultés financières, ils adoptent la même solution de facilité : faire payer les pauvres. Le gouvernement fédéral propose une réforme de l’assurance-chômage (je refuse d’employer le terme « assurance-emploi », qui ne fait aucun sens). Les chômeurs devront ainsi accepter des emplois de nature différente de ceux qu’ils occupaient, payés jusqu’à 70% de moins, situés jusqu’à 100 kilomètre de leur lieu de résidence. N’étant pas de reste, notre gouvernement provincial vise quant à lui l’aide (...)
Le 27 février nous apprenions dans la Gazette officielle de l’Assemblée nationale la volonté de votre gouvernement de resserrer les règles d’obtention d’aide supplémentaire à certaines catégories de bénéficiaires de l’aide sociale. Le projet de règlement prévoit ainsi réduire les prestations d’aide sociale des 55 à 58 ans, des familles avec enfants de moins de 5 ans et des bénéficiaires de services en toxicomanie. Ce choix du gouvernement, car il s’agit bien d’un choix, et non d’une obligation imposée par le dieu tout puissant des contraintes économiques, vous déshonore et nous avilit tous. Il nous (...)
Attention ! Vous entrez dans une zone fictive. Le Journal des alternatives a reçu un conte d’anticipation et vous le présente... Il sera une fois la reconnaissance de paternité du plus vieux vagabond du monde, le Vent. Celui qui n’a de cesse de courir les chemins fait, à la croisée d’entre eux, un constat bouleversant : là, au milieu de cette vie humaine qu’il rythme par ses caprices, des êtres partagent ses traits. Qu’ils soient adoptés par la rue ou élevés par la campagne, ils sont tout autant que lui invisibles, dépouillés et libres. Leurs semblables les qualifient de laissés-pour-compte, (...)
De nombreux économistes, philosophes, politiques, imaginent et préconisent diverses solutions susceptibles d’améliorer le sort des pauvres, en dénonçant avec force la politique conduite par nos chers dirigeants. Étonnés, parfois scandalisés par les conséquences de certaines réformes ou mesures entreprises, ils mettent souvent en garde contre celles-ci, qui à leurs yeux vont favoriser l’extension de la misère et permettre l’enrichissement de ceux qui sont déjà riches. Ces gens-là parlent d’erreurs politiques, d’aberrations économiques, d’absence de morale ou d’aveuglement, et s’instaure peu à peu (...)

Contrary to repeated mainstream claims that poverty is diminishing fast in the world, the coverage of the basic needs required to escape poverty is slowing down and even regressing in many places, says the 2008 Basic Capabilities Index (BCI) released by Social Watch, a network of more than 400 civil society organizations in 70 countries.

Il y a près d’un an, la Somalie, un coin perdu de l’Afrique de l’Est, était envahi une fois de plus et précipitée dans la guerre. Sous prétexte d’éradiquer des terroristes islamistes, les États-Unis et leur allié éthiopien ont bombardé, déployé des troupes, détruit des quartiers et des villes et installé un gouvernement présidé par un fantomatique personnage, Abdullahi Yusuf, qui, malheureusement, ne représente qu’une poignée de seigneurs de guerre. Son « ministre de la justice », par exemple, vient d’être « démissionné » après avoir été pris la main dans le sac en détournant plus de 800 000 dollars de (...)
Avec son premier long métrage, Le ring, la réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette signe une chronique sur l’univers chaotique de nombreux enfants du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Film ultra réaliste, Le ring raconte l’histoire du jeune Jessy, dont l’univers va bousculer à la suite du départ de sa mère héroïnomane. Entre un père qui tente maladroitement de garder soudée la famille et un frère et une sœur qui lorgnent du côté de la drogue et de la prostitution, Jessy va lui se tourner vers la lutte. Jusqu’à ce qu’il prenne conscience que la vie n’est pas un match de lutte... Entrevue avec (...)

Un collectif composé de huit organisations, dont Alternatives, lance une campagne de mobilisation pour demander le retrait des troupes canadiennes d’Afghanistan.

En 2007, la population des villes aurait pour la première fois dépassé la population des campagnes. Il s’agit d’un événement sans précédent dans l’histoire de l’Humanité, qui en a pourtant vu d’autres.

Nous avons puisé nos exemples aux quatre coins de la planète, au Nord comme au Sud. Nous les avons voulus aussi variés que possible. Les uns touchent des millions de citadins. Les autres concernent seulement quelques centaines de personnes. Et tous ne sont pas parfaits. Avec le recul, certains pourraient même se révéler de cuisants échecs. Mais l’ensemble donne un aperçu des efforts que déploie déjà l’humanité pour rendre les grandes villes plus « habitables ».

Pour l’auteur Mike Davis, l’actuelle explosion de la population urbaine constitue une époque cruciale de l’Histoire, au même titre que la révolution industrielle. Davis rappelle qu’en 2060, la population de la planète devrait atteindre 10 milliards de personnes. D’ici là, 95 % des nouveaux habitants de la planète naîtront dans une ville du Sud, et la majorité d’entre eux grandiront dans un bidonville.

À travers les moments forts du IVe Forum mondial de l’eau, qui se tenait l’an dernier à Mexico, le documentaire Discours d’eau présente la lutte menée par les Mazahuas, paysans autochtones victimes depuis plus de 25 ans d’une gestion hydraulique centraliste et catastrophique.

On s’en doute, la mondialisation ne sert pas l’urbanisation dans les pays du Sud. Dans le numéro du printemps 2007 de la revue trimestrielle Alternatives Sud, six auteurs dissèquent les rapports complexes entre l’urbanisation et la mondialisation débridée dans les mégalopoles des pays en voie de développement.

Après plus de 15 mois de gestion d’une nouvelle équipe à la tête du pays, malgré une accalmie sécuritaire, la république d’Haïti semble plutôt basculer dans une situation de désespoir, caractérisée par une hausse du coût de la vie, notamment des prix des biens essentiels, une augmentation de la pression fiscale, une aggravation de la misère dans les sections communales, des difficultés pour les couches pauvres d’envoyer leurs enfants à l’école, une accélération de la dégradation de l’environnement.

Dans les Andes, le Machu Pichu, la célèbre « cité perdue des Incas », a échappé à la cupidité des Conquistadors espagnols. Il a résisté à des siècles d’abandon et aux assauts répétés de la jungle. Il a même tenu tête au terrible tremblement de terre du 16 août 2007. Mais pourra-t-il survivre au tourisme de masse ?

Cette année, Alternatives Sud nous livre une trentaine de courts textes. On y présente, pays par pays, les principales luttes populaires, en y ajoutant plusieurs commentaires sur les tendances régionales.

Sous les huit ponts qui chevauchent la rivière Rouge, habitent des dizaines de personnes issues principalement des communautés cris, métis ou inuits. À -50 degrés Celsius, « plusieurs meurent de froid », affirme Gilbert Vielfore, directeur général du centre Flavie-Laurent, un organisme qui vient en aide aux Winnipegois sans logis.

KANDAHAR - En 2001, l’intervention américaine en Afghanistan, menée sous couvert d’une guerre juste, avait été accueillie d’un bon œil. Hypnotisé par les images de cette « libération », le monde entier y avait cru. Contents de se défaire d’un régime particulièrement tyrannique, les Afghans pouvaient enfin aspirer à la paix et la liberté. Après toutes ces années de guerre, on aurait voulu croire en l’émergence d’une nouvelle société. À l’écart des zones de combat, on était même prêt à pardonner les « dommages collatéraux » et à fermer les yeux sur les visées stratégiques de l’Occident. Mais plus de quatre (...)

Depuis quelques années, le Maroc connaît des avancées démocratiques importantes. Amorcée à la fin du règne du roi précédent, Hassan II, cette transition a permis une libéralisation partielle de l’espace politique et le développement d’une société civile organisée et rebelle. Aujourd’hui, le roi Mohamed Vl semble vouloir accélérer le cours, alors que le problème de pauvreté croissante demeure entier.

Au début des années 1990 en Grande-Bretagne, le gouvernement Thatcher mettait en place de nouvelles mesures économiques qui allaient paver la voie à l’économie ultra capitaliste que le monde entier a le bonheur de connaître aujourd’hui. Désormais, il n’y aurait plus jamais de honte à être prospère. Les grandes entreprises cessèrent de cacher timidement leurs profits et se mirent à glousser de plaisir devant la croissance de leur chiffre d’affaires. Au détriment des êtres humains, la livre sterling remplaça Dieu. On a alors assisté à l’émergence d’une nouvelle race de pauvres. La pauvreté n’est (...)
Selon le ministère de la santé palestinien, le bilan depuis 2000 est plutôt catastrophique. 36 travailleurs de la santé ont été tués et 447 blessés. 375 attaques ont été perpétrées contre des centres de santé, 383 contre des ambulances. 129 patients sont morts en étant bloqués par les checkpoints où les soldats israéliens leur bloquaient le passage. La situation est dramatique, spécialement pour les femmes enceintes. Près de 70 femmes ont donné naissance à ces checkpoints. 39 enfants sont morts dans ces conditions inacceptables. Présentement en Cisjordanie, le territoire est paralysé et bloqué par (...)

Le 24 mars prochain, des mouvements sociaux du monde entier se réuniront au Pakistan, dans le cadre du Forum social mondial polycentrique. Après Bamako et Caracas, la grande famille altermondialiste s’arrête à Karachi pour faire le point. Pour le comité pakistanais qui organise le FSM, le défi est de taille. Le Pakistan est en effet au cœur d’une crise sans précédent.

Les cafouillages observés dans le processus de comptabilisation des résultats électoraux en Haïti s’inscrivent en continuité avec les problèmes chroniques de gestion de la crise haïtienne par la communauté internationale.

Pour près de la moitié de la population en Argentine, la pauvreté et l’exclusion sociale sont des réalités, un espace hostile et étouffant dans lequel il faut trouver chaque jour comment survivre jusqu’au lendemain. L’éclatement, en décembre 2001, d’une profonde crise en Argentine témoigne que ce grand pays d’Amérique du sud ne fait pas exception. Selon l’Institut national de Estadisticas y Censos, entre octobre 1998 et mai 2002, le nombre d’individus dits « pauvres » a augmenté de 7 millions de personnes pour atteindre près de 19 millions de personnes. Celui de personnes dites « indigentes » a quant à lui grimpé à 4,6 millions et ce fléau terrorise plus de 7 millions d’Argentines et Argentins.

Le Brésil avec ses 178 millions d’habitants fait partie de ces « pays émergents » qui pourraient se sortir du sous-développement dans les prochaines décennies. Les indicateurs macro-économiques sont en effet assez positifs : les exportations sont en croissance, l’inflation est maîtrisée, le niveau d’endettement est sous contrôle, il y a une modeste mais réelle création d’emplois. De bien des manières, le Brésil est « l’élève modèle » du développement économique tel qu’il est pensé par les grandes agences internationales. Sur le plan politique, le Brésil est une démocratie stable issue d’une longue lutte (...)

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