Le 17 avril dernier, le Pérou a été secoué par la mort abrupte de l’ex-président Alan Garcia. Accusé de corruption dans le cadre du scandale Odebrecht, l’ex-chef de l’Alianza Popular Revolucionaria Americana - l’Alliance populaire révolutionnaire américaine, APRA s’est suicidé au moment où la police allait l’arrêter afin de le mettre en détention provisoire. Le contexte politique entourant sa mort laisse entrevoir un pays aux prises avec une difficile lutte contre la corruption et de grands enjeux démocratiques.
De l’eau, oui, des entreprises minières non ! clament les milliers de manifestants sur les places de Tacna, Moquegua, Sicuani, Puno, villes du sud du Pérou. Grève générale, rues transformées en champs de bataille, concerts de casseroles, blocage des routes, état d’urgence décrété le 1er novembre, tirs de l’armée… Bilan : deux dirigeants emprisonnés, deux personnes tuées par balles et un bébé mort par asphyxie, des dizaines de blessés, et des centaines d’arrestations.
Tout comme le Mexique, le Pérou est également secoué par des conflits sociaux opposant l’industrie minière et la population locale. Même si le contrôle et la gestion des ressources naturelles sont au centre de ces conflits, les enjeux concernent principalement les droits des gouvernements locaux et de la population de pouvoir participer au processus décisionnel sur les projets majeurs qui concernent l’avenir de leur région.
Dans les Andes, le Machu Pichu, la célèbre « cité perdue des Incas », a échappé à la cupidité des Conquistadors espagnols. Il a résisté à des siècles d’abandon et aux assauts répétés de la jungle. Il a même tenu tête au terrible tremblement de terre du 16 août 2007. Mais pourra-t-il survivre au tourisme de masse ?
Le 9 avril prochain, 17 millions de Péruviens retourneront aux urnes pour élire un nouveau président, les membres du Congrès et les représentants au Parlement andin. Nouveau venu en politique, le candidat du Parti nationaliste péruvien, Ollanta Humala, s’est imposé au cours des derniers mois comme un sérieux concurrent, et se retrouvera probablement au second tour. Avec l’appui des secteurs les plus marginalisés de la société péruvienne, Humala propose un retour à une politique économique nationaliste et une profonde remise en question des politiques néolibérales mises de l’avant par l’ancien président Fujimori.
Après une ascension fulgurante vers le pouvoir, le président Alejandro Toledo risque de ne pas pouvoir mener son mandat à terme, sa politique étant minée par le mécontentement généralisé du peuple péruvien. Comme en témoignent les résultats des élections régionales de mi-novembre, la popularité de Toledo s’effrite tandis que la baisse soutenue de l’appui national envers sa gestion ternit son mandat d’une « illégitimité démocratique ».
Profitant de la souplesse des normes sociales et environnementales de pays pauvres avides d’investissements étrangers, nombre de multinationales siphonnent les richesses de ces régions. Parmi elles, le capital minier fait particulièrement triste figure. Radiographie d’un conflit opposant une compagnie minière canadienne au village péruvien de Tambogrande
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