L’armée libanaise ressert l’étau sur le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared au nord du Liban, officiellement pour en éradiquer un groupuscule aux motivations obscures, Fatah-Al Islam. Mais dans les faits, il y a des mois que les protagonistes libanais de la guerre de l’été 2006 s’apprêtaient à en découdre.
Depuis des semaines, Beyrouth vit dans un labyrinthe de tensions et de rumeurs. Des manifestations immenses se succèdent, les unes organisées par les partisans du gouvernement, les autres par l’opposition, dont le pôle dominant demeure le Hezbollah. Devant le siège du Parlement, des milliers de personnes réclament en permanence la constitution d’un gouvernement d’unité nationale.
Fort des gains récents aux élections municipales, on s’attendait à voir le Hamas faire son entrée au Conseil législatif palestinien (CLP). La victoire du Mouvement de résistance islamiste aux élections du 25 janvier dernier a cependant pris le monde entier par surprise, y compris le Hamas lui-même. Comment interpréter cette victoire inattendue ? Doit-on y voir une radicalisation de la société palestinienne, ou encore un repli vers l’islamisme prôné par le Hamas ? Plusieurs voix, en Palestine comme en Israël, s’élèvent pour affirmer le contraire.
Le 24 mars prochain, des mouvements sociaux du monde entier se réuniront au Pakistan, dans le cadre du Forum social mondial polycentrique. Après Bamako et Caracas, la grande famille altermondialiste s’arrête à Karachi pour faire le point. Pour le comité pakistanais qui organise le FSM, le défi est de taille. Le Pakistan est en effet au cœur d’une crise sans précédent.
Le 16 septembre, devant les Nations unies, le président irakien, Jalal Talabani, avouait avoir désespérément besoin de l’aide de la communauté internationale, affirmant que l’Irak n’était pas à la veille d’une guerre civile, mais en plein dedans. De fait, les attentats se multiplient à l’approche du référendum sur la Constitution, devant avoir lieu le 15 octobre. Pour Gilbert Achcar joint à Berlin, spécialiste du Moyen-Orient, une seule chose pourra réussir à stabiliser l’Irak : le retrait complet des troupes américaines.
Le Moyen-Orient s’enfonce dans une crise sociale et politique sans précédent,
selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement
(PNUD) publié au printemps 2005. Pour remédier à cette situation et
empêcher les attaques terroristes, les États-Unis veulent remodeler la région.
Il s’agit d’un ambitieux projet, le « Grand Moyen-Orient », dans lequel
Washington propose aux pays arabes de s’arrimer à son système et à ses
valeurs. Mais le projet passe mal. Les régimes sont méfiants, l’opposition aussi.
En 2000, Gilles Kepel, professeur à Paris Sciences-Po, grand spécialiste du monde arabe et musulman, faisait paraître chez Gallimard un livre qui allait faire sensation, ne laissant personne indifférent : Jihad, Expansion et déclin de l’islamisme. De passage à Montréal en janvier, dans le cadre d’une conférence organisée par l’Institut d’études internationales de Montréal, Gilles Kepel a accordé une entrevue à Alternatives. Il explique comment du déclin est né le 11 septembre, puis la guerre au cœur même de l’islam.
Quelques rappels et définitions : L’examen du « paysage islamique français » (PIF), au sens des mouvements qui interviennent explicitement au nom de valeurs musulmanes, au sein de la société française, est nécessaire puisque ces mouvements s’inscrivent dans la réalité de notre société. Nous ne parlons pas ici des organisations laïques (nombreuses en France) dans lesquelles se retrouvent des Musulmans (ou composées essentiellement de Musulmans) sinon dans leur rapport à ce « paysage islamique » spécifique.
À en croire Kaveh Ehsani et Ali Rezaei, l’avenir politique de l’Iran serait plus sombre que jamais. Les deux membres chevronnés du Mouvement de la réforme iranien prenaient la parole à un colloque organisé par le Comité pour la paix et la résolution des conflits, à l’Université Concordia de Montréal, le 4 novembre.
Vingt-cinq ans après le renversement du régime pro-américain du chah Mohammed-Reza Pahlavi, la révolution islamique a cédé sa place au despotisme clérical. Le meurtre de Zahra Kazemi, la photographe canadienne d’origine iranienne, n’a fait que révéler les failles du système à l’opinion internationale. La colère gronde et certains demandent même la démission de l’actuel président.
Les hirondelles de Kaboul porte un regard féroce sur cette dérive impitoyable des êtres vers la folie et la barbarie. À travers une écriture lyrique, mais sans excès, Yasmina Khadra décrit un monde « en état de décomposition avancée ». Kaboul suffocante, livrée aux corbeaux, où « les prières s’émiettent dans la furie des mitrailles » et où le rire est devenu péché. Avec ce roman, son dixième, l’auteur quitte son Algérie natale pour imaginer une histoire d’amour impossible au pays des taliban.
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