International

Depuis son déclenchement fin 2019, la pandémie de Covid-19 a donné lieu à une gestion d’apparence désordonnée, voire chaotique, de la part de l’ensemble des gouvernements, quelles qu’aient été leurs options, d’ailleurs changeantes, en la matière. Cette allure est généralement mise sur le compte, selon le cas, de leur inexpérience, de leur amateurisme, de leur imprévoyance, de leur incurie voire de leur cynisme, tous facteurs qui se sont en effet conjugués à des degrés divers la plupart du temps. Cependant, la généralité même de cette situation conduit à soupçonner la présence de facteurs plus (...)

Il y a vingt ans, les questions environnementales étaient au cœur de la vie politique étasunienne. Mais après le 11 septembre, explique l’historien Romain Huret, le pays s’est lancé dans une course morbide à la militarisation et au développement effréné de leurs industries extractives — gaz de schiste notamment.

Nous commémorons ce 11 septembre un anniversaire tragique. 20 ans après, l’heure du bilan a sonné. Angela Davis, Françoise Vergès, Andreas Malm, Cornel West, Maboula Soumahoro... Ce manifeste est signé par plus d’une centaine d’intellectuels en France et à l’international.

Professeur de philosophie à l’Université de Strasbourg et membre du Collège international de philosophie, auteur de nombreux essais sur l’art et la littérature, la communauté ou encore le corps, Jean-Luc Nancy s’est éteint le lundi 23 août, à l’âge de 81 ans.

Défenseur·es des droits, de l’environnement, scientifiques, politiques, artistes… les voix opposées au pouvoir sont toujours plus menacées au Brésil. Au point de choisir de fuir pour continuer la lutte. Récits d’exil. Après son élection, Jair Bolsonaro avait promis aux « gauchistes hors-la-loi » qu’ils devraient choisir « entre la prison ou l’exil » et qu’ils seraient « bannis de son pays » dans « une purge comme jamais le Brésil n’en a connu »… Ce 7 septembre, presque un an avant la prochaine élection présidentielle brésilienne, les partisans du président d’extrême droite manifestent contre les (...)

Le texte suivant reproduit des posts mis en ligne par Mahmoud Muna sur sa page Facebook au fil des derniers jours.

Boaventura de Sousa Santos analyse dans cet article la situation de révolte populaire, mais aussi de répression (avec plusieurs dizaines de morts) et de militarisation que vit la Colombie depuis le 28 avril dernier. Une répression qui s’est encore accrue depuis la rédaction de cet article. Cali, la troisième ville du pays, est devenue l’épicentre de la confrontation de classe dans le pays. Les organisations sociales ont déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation, le mercredi 12 mai 2021.

Ce terrible 1er mai, le jour de la fête du travail en Colombie, se produit alors que le pays traverse une triple crise humanitaire qui a largement appauvri les secteurs déjà précarisés de la population : la crise migratoire, celle liée à la pandémie, mais aussi, la recrudescence des violences politiques liées au conflit armé interne. D’ailleurs, si la Covid-19 a causé plus de 74 000 décès en Colombie, les politiques du gouvernement Duque sont clairement le « virus » qui affecte le plus la population de ce pays déjà trop marqué par la violence. Ce qui devait être une grève nationale contre la (...)
L’artiste brésilienne Usha Velasco a publié sur Instagram sa nouvelle création artistique intitulée « Doente de Brasil » (Être malade à cause du Brésil). Sur l’un de ses collages, on peut lire « eu não aguento mais » (je n’en peux plus) à côté d’un fragment du drapeau d’un Brésil qui semble vidé de ses couleurs et de son sens, d’autant plus en ces temps de pandémie-génocide dont le Brésil subit les ravages. Il s’agit d’une création qui nous captive et nous incite à réfléchir sur ce qui se passe au Brésil : au milieu du nombre démesuré de morts dû à la Covid-19, le bolsonarisme et ses projets politiques (...)
J’ai traversé le poste-frontière d’Erez pour la première fois en 2006. L’architecture ultra sophistiquée de ce complexe fait de béton, d’acier, de fils de fer et de verre blindé rappelle un décor kafkaïen, à la fois inquiétant et indéchiffrable. Je me souviens encore de la sourde déflagration ressentie alors que j’approchais la sortie vers Gaza. « C’est un bang sonique, rien à craindre », avait voulu me rassurer une journaliste canadienne qui traversait au même moment. Plus tard, on me raconterait le traumatisme vécu par de jeunes enfants qui, à force d’entendre ces bombes sonores, finissaient par (...)

La Covid-19 nous a plongés dans une fatigue collective.

Hier [N.D.L.R. : 22 mars 2021], les travailleurs d’Amazon en Italie ont organisé la première grève nationale de l’histoire de la société de Jeff Bezos, qui a depuis longtemps recours à la sous-traitance, à l’embauche temporaire et à un dédale de contrats pour diviser sa main-d’œuvre. Cette fois, le personnel syndicalisé des entrepôts a su faire cause commune avec les livreurs externalisés.

Tout a commencé par une accusation de viol et menaces de mort faite par une employée d’un salon de beauté, à l’encontre d’Ousmane Sonko, député et président du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF), le 2 février 2021. Figure importante et fougueuse de l’opposition, candidat de la dernière présidentielle, Sonko semble très populaire. Il se présente comme un candidat anti-système et son discours de rupture rejoint particulièrement les jeunes. Je ne connais pas son programme, certains me disent que c’est un rigoriste et je n’ai pas d’avis sur ses intentions, mais toujours est-il qu’il porte dans son discours un anti-occidentalisme (un peu primaire), la lutte à la corruption et la critique de la dépendance du pays aux intérêts étrangers.

La comparaison entre les hauts faits du duvaliérisme et les actions de Jovenel Moïse fait émerger des ressemblances troublantes.

Il fait un temps accablant, une tempête menace, pourtant même s’il pleuvait de manière torrentielle, comme le 8 août 2018, le vote au Sénat ne serait pas le même. « Nous sommes revenus pour être meilleurs », tel est le slogan du gouvernement d’Alberto Fernandez [qui a succédé à Mauricio Macri le 10 décembre 2019] et il semble qu’il ait également évoqué la promesse de sa campagne électorale pour l’obtention du droit à l’avortement légal : le Sénat l’a adopté par 38 voix pour, 29 contre et une abstention. Pour ce qui est du mouvement féministe, le « nous sommes revenus » était synonyme d’extension – et (...)

Julian Assange échappe pour l’instant à l’extradition vers les USA. Un tribunal britannique vient de rejeter le transfert de l’Australien, connu pour son implication dans Wikileaks, parce que son départ aux USA nuirait lourdement à sa santé mentale, déjà très dégradée. Mais le verdict est moins satisfaisant qu’il n’y paraît.

La sortie du documentaire sur la vie du mercenaire québécois Raymond Boulanger diffusé sur Crave [N.D.L.R : à la mi-août ] arrive lors d’une période extrêmement difficile pour la Colombie : l’intensification sans précédent, depuis 2016, des massacres de masse. Ainsi, un 5e épisode pour la série serait de mise sur les conséquences du commerce international des drogues et des armes sur la population colombienne. En pleine pandémie mondiale, le 21 août 2020, le pays s’est réveillé avec la nouvelle d’un quatrième massacre en moins d’une semaine : 5 mineurs ont été assassinés à Llano Verde (Cali, (...)

En décembre 2014, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé dans sa Résolution 68/237 la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024). Cette Décennie aurait dû avoir pour but d’encourager les États à éradiquer les injustices sociales produites par l’histoire et de lutter contre le racisme basé sur la race, les préjugés et les discriminations raciales dont les personnes d’ascendance africaine et les Africains sont toujours victimes. Cela aurait aussi été l’occasion de mettre en discussion et en acte la question des réparations. Mais une fois de plus, cela a été impossible ; pourtant, en décembre dernier, certains Etats semblaient prêts à proposer une résolution sur les réparations. Pour l’instant, rien n’a bougé [1]…

L’apparition de l’épidémie de la COVID-19 à Wuhan en Chine, puis sa transformation en pandémie, a transformé les pratiques de relations sociales à travers des États et territoires où vivent peuples, citoyens et sujets. De pareils phénomènes sanitaires circonscrits dans certains pays d’Afrique ont déjà produit ses effets dévastateurs, comme la flambée d’Ebola, ou en Haïti qui a été gravement affectée par l’épidémie du choléra ayant modifié complètement les habitudes de l’utilisation et la consommation de l’eau dans ce pays. En Haïti, la COVID-19, causée par le virus du SRAS-CoV-2, aurait pu enclencher un (...)
Chaque soir pendant l’épidémie de la COVID-19 et en particulier durant les premières semaines de confinement, des représentants très appliqués du ministère de la Santé, des journalistes des chaînes d’info en continu ont égrené le nombre de décès provoqués par le virus en France et ailleurs dans le monde. Le 23 mai, le nombre de ces décès était de 338 249 à l’échelle mondiale soit à peu près 0,005% de la population. Si on compare cette comptabilité macabre à d’autres, celle des guerres et autres maux bien plus meurtriers, qui trouvent leurs sources dans les ambitions et désirs de puissance de quelques (...)
Même si et surtout si la crise globale provoquée par la pandémie de Covid-19 devait finalement se solder par un retour au statu quo ante, ce qui pour l’instant n’est pas certain, elle nous aura livré des enseignements quant aux nécessités (impératifs et urgences) et quant aux possibilités (potentialités et opportunités) recelées par le stade actuel de développement du mode de production capitaliste. Des enseignements qui doivent nourrir la réflexion critique des forces sociales qui disposent encore des moyens d’ouvrir d’autres voies, dont celle pouvant mener vers son dépassement (...)

Avec plus d’un million et demi de cas et plus de 100 000 décès recensés, les États-Unis paient un lourd tribut à la COVID-19. Mais la crise sanitaire révèle surtout un pays miné par les inégalités, profondément ségrégué, où le rêve américain ne semble plus qu’un lointain souvenir. Et si la première puissance mondiale entrait dans une phase d’appauvrissement généralisé sans précédent ?

La liberté de presse se porte de moins en moins bien à l’échelle de la planète selon les derniers classements de Reporters sans frontières (RSF). Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette dégradation généralisée. À l’ère de la COVID-19, les lois dites « anti-désinformation » semblent jouer un rôle important. Les scores diffusés annuellement par RSF résultent de questionnaires remplis par des experts concernant 180 pays. Des questions comme : « La presse écrite dispose-t-elle de moyens d’impression et de diffusion adéquats et abordables ? » et « Globalement, les médias sont-ils libres de faire (...)

Le rôle des révolutionnaires du monde numérique est de tout remettre en question, sauf l’institution centrale de la vie moderne qu’est le marché.

Le gouvernement de Bolsonaro encourage les grands propriétaires terriens et les compagnies minières à piller les ressources des terres indigènes. Aujourd’hui, les populations autochtones du Brésil doivent en plus affronter l’épidémie. Elles comptent sur le travail de leurs élues et représentants communautaires sur le terrain.

Il y a à peine quarante jours, nous étions au bord d’un soulèvement transféministe décolonial, qui a été stoppé net par la crise du Covid-19. Le monde capitaliste s’est arrêté, nous laissant une formidable opportunité de métamorphose politique et sociale, telle que l’enseigne le chamanisme amérindien.

La Tunisie se prépare au déconfinement avec un système social à bout de souffle. Certes le gouvernement a réussi à contenir l’épidémie et ses conséquences avec des mesures d’urgence. Mais les infrastructures publiques et de santé sont fragilisées par la politique menée sous Ben Ali, particulièrement dans les régions de l’intérieur et les quartiers populaires. Face aux inégalités sociales comme territoriales, un nouveau mouvement de contestation pourrait voir le jour.

La COVID-19 n’ a pas d’idéologie, de couleur politique ni de dogme en matière d’économie ou de finance, invisible la maladie parcourt la fourmilière humaine et bouleverse tout sur son passage. Elle met les usines à l’arrêt, ferme les aéroports, sème l’émoi chez ceux qui prétendent diriger le monde et confine à domicile une large partie des forces vives de la planète. 
Les caissières de grandes surfaces, les livreurs et les soignants des hôpitaux publics deviennent héros de la nation et l’on découvre qu’il aurait été plus facile à la « première puissance économique mondiale » d’envoyer un porte-avion (...)
Lorsque j’essaie d’interpréter, de comprendre et d’analyser le flux quotidien des informations, j’ai tendance à situer ce qui se passe dans le contexte de deux modèles distincts, mais qui s’entrecroisent du fonctionnement du capitalisme. Le premier niveau est une cartographie des contradictions internes de la circulation et de l’accumulation du capital alors que la valeur monétaire circule à la recherche de profit à travers les différents « moments » (comme l’appelle Marx) de production, réalisation (consommation), distribution et réinvestissement. Il s’agit d’un modèle de l’économie capitaliste (...)

Le virus nous communise, car nous devons faire front ensemble, même si cela passe par l’isolement de chacun. L’occasion d’éprouver vraiment notre communauté.

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