Guerre

La situation en Afghanistan est incertaine et dévastatrice. Aux lendemains de la prise de Kaboul par les talibans le 15 août dernier, ma collègue militante afghane, franchement épuisée, signifiait la lourdeur de « se réveiller chaque matin et de voir la même situation, encore et encore ». Et pour cause : le corps des femmes afghanes se trouve, une fois de plus, à l’intersection des patriarcats locaux, tribaux et internationaux. En dépit de leur déclaration affirmant la volonté de respecter les droits des femmes – tout comme en 1996 – les talibans ne changeront pas : la répression des corps et (...)

Des Organisations de droits humains exigent que les Etas Unis, la Grande Bretagne et la France arrêtent de jouer le rôle de gendarme du monde et qu’ils assument leurs responsabilités pour la paix et la sécurité et le respect de la Charte des Nations Unies

En diplomatie, l’argument de celui qui tient un revolver est toujours le meilleur. Pour dissuader il faut être armé. Cette doctrine fait le miel des fabricants d’armements depuis l’artisan qui bricole des mitraillettes dans les souks de Peshawar, jusqu’aux géants de l’industrie américaine.

La guerre au Yémen dont personne ne veut parler a commis depuis le début de l’intervention de la coalition en mars 2015, plus de 8000 morts. Toutes les médiations des Nations Unies et pas moins de sept accords de cessez-le-feu ont échoué à mettre fin au conflit. Et il y a plus, le choléra, réapparu en avril 2017 dans ce pays pauvre de la péninsule arabique d’environ 27 millions d’habitants, a fait déjà plus de 1800 morts. Un Yéménite sur 54 aurait développé le choléra. Pour Iolanda Jaquemet, porte-parole de la Croix-Rouge au Moyen-Orient : « Dans l’ombre du conflit, une épidémie sans précédent (...)
Mardi le 1er novembre 2016, des militants et sympathisants de la dynamique populaire du Rojava (partie nord de la Syrie) ainsi que de la lutte kurde se sont regroupés dans un grand nombre de villes à travers le monde. Nous aussi, à Montréal, avons choisis d’exprimer notre soutien indéfectible, non seulement à la cause kurde en Syrie, mais à tous les peuples de cette région en lutte pour exercer leur souveraineté locale à travers les principes de la démocratie directe, de la justice sociale, de l’antiracisme, du féminisme et de l’écologie. Parce que ce mouvement progressiste incarne une (...)
Reprenant les politiques classiques de l’Etat turc, le gouvernement AKP de R.T. Erdogan s’est engagé dans une guerre totale contre les Kurdes. Les bombardements des villes et villages kurdes, les arrestations massives de politiciens kurdes et les massacres de civils ont atteint un niveau sans précédent. Parallèlement aux attaques militaires, le gouvernement turc a amplifié ses opérations contre les élus et les municipalités kurdes, manifestant par là son mépris absolu à l’égard de la volonté politique du peuple kurde. Plusieurs municipalités kurdes ont été occupées par la police, de nombreux (...)
Le 24 août 2016, un accord de paix a été conclu entre le gouvernement colombien, dirigé par le président Juan Manuel Santos, et la plus ancienne guérilla de Colombie et d’Amérique latine, les Forces révolutionnaires de Colombie (FARC). Cet accord est d’une importance majeure parce que la guerre de 52 ans entre le gouvernement et la guérilla a créé des victimes au sein des deux armées ainsi que dans les populations rurales où la guérilla a séjourné. Les populations ont souffert du harcèlement des militaires et paramilitaires qui ont laissé d’innombrables victimes, orphelins, veuves, causant les (...)
Nous avons demandé au Dr. Nabil Antaki si les informations rapportées depuis une semaine dans les pays francophones sur la situation à Alep correspondaient à ce qu’il constate sur place. Voici sa réponse. Au sujet des récents événements, je constate que les médias continuent de mentir par omission. Depuis le début de la guerre à Alep il y a 4 ans, ils ne rapportent pas du tout les faits dans leur ensemble. Alep est bombardée tous les jours depuis 2012 par des groupes terroristes causant des morts et des blessés. Personne n’en a jamais eu cure ; si ce n’est pour se féliciter du « bon boulot (...)
Suite au terrible attentat à Ouagadougou, qui a fait 30 morts, les médias ont unanimement fait écho aux propos de Madame Camille Carrier, mère de l’une des six victimes québécoises. Elle décriait en ces termes la promesse électorale de Justin Trudeau (non encore appliquée) de mettre fin à la participation canadienne aux bombardements aériens coordonnés par les États-Unis en Irak et en Syrie : « Heille, il y a six Québécois de touchés. Pis de savoir qu’il ne participe pas aux combats (…) Il veut envoyer des couvertes… qu’il aille donc les abattre, ces gens-là ». Des éditorialistes et autres (...)
Si la crise qui s’est aggravée entre l’Iran et l’Arabie saoudite compliquera les efforts internationaux pour l’ouverture de négociations sur la Syrie, l’un des principaux obstacles reste la division de l’opposition dont ont témoigné les trois conférences qui se sont tenues à Damas, dans le Kurdistan syrien et à Riyad. La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée pour la première fois à l’unanimité vendredi 18 décembre après presque cinq ans de guerre en Syrie — et qui prévoit une laborieuse feuille de route pour une sortie de crise par étapes de paix avec le régime — a vu le jour (...)
Revendiqués par l’organisation dite État islamique (EI), des attentats horribles ont foudroyé Paris, vendredi le 13 novembre, faisant 130 morts et 367 blessés. Des milliers de parents et de proches ont été touchés en plein cœur. Une onde de choc a secoué et secoue encore Paris et toute la France. Un sentiment de révulsion et de solidarité s’est manifesté plus largement en Occident et ailleurs dans le monde. Court-circuitant toute réflexion sérieuse sur des événements aussi violents et dramatiques, de nombreux dirigeants politiques – notamment en France, aux États-Unis et ici même au Québec – ont (...)
Des puits de pétrole, des gisements gaziers, des mines de phosphate, des champs de coton, des cultures de céréales… Autant de ressources sur lesquelles l’Etat islamique a mis la main grâce aux territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie. Malgré l’embargo dont il fait l’objet, une partie de ces produits sont écoulés sur les marchés, vers les pays voisins, et servent à financer sa guerre sans fin. Comment les entreprises des secteurs concernés, les négociants de matières premières, les banques et les institutions internationales s’assurent-ils qu’ils ne contribuent pas à remplir les caisses de (...)
Avec l’intervention de la Russie, la crise syrienne est entrée dans une nouvelle phase. Les évolutions les plus récentes montrent qu’il s’agit bien d’une crise stratégique globale. Et si l’on veut bien réfléchir à ses causes réelles on constate aisément que la problématique n’est pas seulement syrienne mais plus globalement arabe. Une crise de tout le monde arabe. Les conséquences immédiates de la confrontation donnent une idée du caractère exceptionnel de cette crise : 240 000 victimes ; 11 millions de réfugiés et déplacés (soit environ la moitié de la population du pays), des centaines de (...)
Le processus de transition qui a fait suite au « printemps » de 2011 avait un temps érigé le Yémen en modèle. Porté à bout de bras par l’ONU, il est moribond et a laissé place à un entrelacement de conflits et d’inimitiés qui, bien que prévisibles, frappent par leur brutalité. Face à une telle illisibilité, la communauté internationale est tentée de plaquer quelques grilles de lectures binaires (Nord/Sud, sunnite/chiite) qui risquent pourtant, comme en Libye, de précipiter encore plus le pays dans la guerre. Et l’implication directe de l’Arabie saoudite risque d’aggraver la situation1. L’épisode (...)
Après cette terrible semaine, mes pensées, comme celles de beaucoup, sont pour tous ceux qui sont morts, pour leurs familles, leurs amis et collègues. Pour ceux qui ont été tués, victimes et terroristes. Oui, je ne peux pas ne pas aussi penser à eux, à leurs familles et amis, à ceux qui les ont connus [1]. Pour ce que ce pays est devenu et est en train de devenir. Pour la désignation, urbi et orbi, à la vindicte publique de personnes qui se battent pour une réelle justice sociale et contre l’expression de toutes les formes de racisme, dont le racisme anti-noir, antimusulman mais aussi le (...)
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux » (Benjamin Franklin) S’enfoncer dans la quête sécuritaire, c’est assurément s’y perdre, et se tromper de combat. Il n’y aura pas de Patriot Act à la française, promet Manuel Valls. Mais face à la « menace qui est aussi intérieure », il faut « des mesures exceptionnelles ». L’immigration n’est pas liée au terrorisme, affirme Nicolas Sarkozy. Mais « elle complique les choses », car « elle crée la difficulté de l’intégration, qui crée le communautarisme ». Valse habituelle des (...)
Que se passe-t-il vraiment en Ukraine ? Pourquoi ce pays dont on n’entendait jamais parler est devenu subitement le centre des grands débats, le prétexte des sanctions contre la Russie et le foyer d’une guerre civile qui a déjà fait plus de 4000 morts et de 9000 blessés ? Le Président, légitimement élu, a été chassé du pouvoir par une révolution couleur menée par des groupes nazis, largement soutenus financièrement et militairement par Washington et les pays de l’OTAN. On se souviendra de cette conversation téléphonique entre l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine et l’assistante du secrétaire (...)
Nous, les 60 femmes de 18 pays d’Europe, réunies à Donastia au Pays Basque à l’occasion de la Coordination européene de la Marche Mondiale des Femmes, nous saluons la résistance des femmes kurdes de Kobane (Rojava), à la frontière de la Turquie et de la Syrie - où se développent entre Kurdes, Syriens, Arméniens, Yesidis, Arabes et Chechens des alternatives concrètes au système capitaliste, colonial et patriarcal dans une coexistence pacifique entre plusieurs religions et dans le respect d’un partage démocratique du leadership à tous les niveaux. Ce modèle alternatif est défendu par la (...)
Deux ans après l’indépendance, le Sud Soudan au seuil de la guerre civile C’est un scénario que les stars d’Hollywood, Don Cheadle, Matt Dillon et surtout Georges Clooney, qui avaient passionnément milité en faveur de l’indépendance du Sud Soudan, n’avaient pas prévu : une « armée blanche » composée de 25.000 hommes armés de bâtons et de machettes, le visage couvert de cendres pour se protéger des insectes et effrayer les ennemis, marche sur Bor, la capitale de l’Etat de Jonglei, soutenant le vice président Riek Machar, en rupture avec le chef de l’Etat Salva Kiir. Cette attaque sur Bor est le (...)

Entrevue téléphonique réalisée pour le Mur a Des Oreilles au sujet des pourparlers de paix israélo-palestiens et de la situation en Syrie.

Soutenons le peuple syrien et non la guerre contre ce peuple ! L’Occident, États-Unis en tête, annonce une frappe militaire en Syrie en représailles aux présumées attaques du Gouvernement de Bashar Al-Asad à l’arme chimique contre des civils. Une fois de plus, tout en refusant les contraintes des concertations aux Nations Unies, les gouvernements occidentaux les plus puissants se présentent comme la « communauté internationale », et proposent de résoudre une crise politique et humanitaire par une intervention militaire unilatérale. Bien que le Parlement canadien prorogé ne soit pas en (...)
Comme l’on peut constater, ces derniers temps, dans diverses publications des revues spécialisées, l’administration Obama veut tenir, malgré la situation économique peu satisfaisante, dans le pays, à la position d’hégémonie des Etats-Unis, à l’avenir. Un des résultats en est la confrontation croissante avec la Chine, dans le Pacifique occidental. Contrairement à la stratégie militaire de la précédente administration Bush, qui était, intellectuellement, plutôt simple, et qui est, aujourd’hui, désigné, comme presque archaïque, Obama mise sur la haute technologie, pour poursuivre l’hégémonie (...)
Lincoln est une apologie, pas une leçon d’histoire. L’abolition de l’esclavage résulte d’une lutte des esclaves eux-mêmes, et de tensions économiques entre le Nord et le Sud des États-Unis. (Photo Twentieth Century Fox) Il y a 150 ans, le président Abraham Lincoln abolissait officiellement l’esclavage. Hollywood s’est emparé du sujet. Le résultat, le Lincoln de Spielberg, prend cependant des libertés avec la vérité historique. Lincoln est une apologie, pas une leçon d’histoire. L’abolition de l’esclavage résulte d’une lutte des esclaves eux-mêmes, et de tensions économiques entre le Nord et le (...)
S’opposer aux génocides est devenu une sorte de mini-industrie aux États-Unis. Partout, des programmes « d’études des génocides » surgissent dans les universités. Il y a cinq ans, un improbable « Groupe de Travail sur le Génocide » fut créé, dirigé par l’ancienne secrétaire d’Etat Madeleine Albright et l’ancien ministre de la défense William Cohen, tous deux anciens membres du gouvernement de Clinton. La Bible de toute cette entreprise est le livre de Samantha Power, A Problem from Hell. La thèse de Mme Power est que le gouvernement des États-Unis, aussi bien intentionné soit-il, comme tout un (...)
A l’insu de la vaste majorité de la population canadienne, le gouvernement et les forces armées du Canada sont fortement impliqués dans l’invasion française au Mali et dans l’intervention impérialiste croissante dans l’ouest de l’Afrique, dont le Mali fait partie. Étant conscient qu’il n’y a pas d’enthousiasme dans la population canadienne pour une participation du pays dans une autre guerre impérialiste, le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’est donné beaucoup de mal à présenter le rôle de l’armée canadienne dans la guerre au Mali comme limité et inattendu. Mais ce n’est qu’une (...)
Les rebelles du M23 auraient franchi ce mardi 20 novembre les portes de Goma. Quelle est la stratégie du Rwanda ? Y a-t-il pour les assaillants une ligne rouge à ne pas dépasser ? Explications de Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale pour l’ONG International Crisis Group. Depuis début juillet, les rebelles du M23 se tenaient tranquilles. Pourquoi sont-ils repassés à l’offensive ces derniers jours ? Ils souhaitent forcer le gouvernement congolais à des négociations, des négociations directes avec le président Kabila. Ils ne les ont pas obtenues, et la mise sous pression (...)
Avec Kadhafi parti, une guerre de guérilla érodera inévitablement les nouveaux pouvoirs en place. A chaque fois condamné à mener la dernière guerre, nous répétons la même vieille erreur en Libye. Mouammar Kadhafi disparaît après avoir promis de se battre jusqu’à la mort. N’est-ce pas ce que Saddam Hussein a fait ? Et bien sûr, quand Saddam a disparu et que les troupes américaines ont subi leurs premières pertes face à l’insurrection irakienne en 2003, on nous a dit - par l’intermédiaire du proconsul américain Paul Bremer, des généraux, des diplomates et des « experts » en voie de délabrement des (...)
Des migrants qui sont retournés au Niger pour fuir le conflit en Libye ont dit devoir mendier, voler ou vendre ce qui leur reste de terres ou d’animaux pour survivre. Ils ne veulent pas imposer un fardeau supplémentaire à leurs familles déjà pauvres qui, pour la plupart, sont confrontées à l’insécurité alimentaire. Quelque 66 200 Nigériens ont quitté la Libye pour retourner au Niger depuis la fin février. Selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), la plupart d’entre eux sont arrivés à Dirkou, une ville située dans le nord-est du pays, d’où ils ont ensuite trouvé le moyen de (...)
Le bombardement de la Libye au printemps 2011 par les Etats-Unis pour soutenir les clients-rebelles fait partie d’une politique d’interventions militaires en Afrique ininterrompues depuis au moins le milieu des années 1950. Selon un rapport rédigé par le service de la Recherche du Congrès US (US Congressional Research Service) publié en novembre 2010, Washington a déployé pratiquement tous les ans entre des centaines et plusieurs milliers de troupes, des dizaines d’avions de combat et de navires de guerre pour mettre en place des dictatures clientes ou pour renverser des régimes hostiles (...)
Si la France et la Grande Bretagne ont mené le combat pour que le Conseil de Sécurité obtienne de ses membres le vote de la résolution 1973 c’est, d’une part parce que ses Etats-membres sont affolés de la venue potentielle de milliers de migrants et que la Libye qui faisait fonction des services policiers externalisés de l’Europe ne remplit plus, pour l’heure, ce rôle ; c’est aussi parce que l’Europe, n’arrêtant pas de justifier l’adoption de lois de plus en plus xénophobes et du coup liberticides -au point d’être montrée du doigt par le Conseil des droits de l’homme et d’être dénoncée par de (...)

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