Égypte

Nawal El Saadawi, éminente féministe égyptienne, s’est éteinte le 21 mars 2021 (premier jour du printemps qui coïncide avec le jour de la fête des mères dans le monde arabe), laissant derrière elle un héritage intellectuel immense. Militante tenace, elle a longuement plaidé pour un féminisme socialiste et intersectionnel et qui se dresse avec force contre ce qu’elle a appelé le « patriarcat capitaliste ». Plus récemment, elle a participé aux soulèvements qui avaient eu lieu sur la place Tahrir en Égypte depuis 2011 et a été alors saluée comme étant « la mère de la révolution », réitérant une fois (...)

Les Arabes ne sont pas las de réclamer leurs droits humains et politiques fondamentaux. L’Algérie et le Soudan sont en train de briser ce mythe.

Accusés de soutenir le terrorisme et d’entretenir le désordre, les journalistes indépendants égyptiens sont pris pour cibles par le pouvoir de M. Abdel Fatah Al-Sissi, au même titre que les opposants politiques. Une atmosphère plus répressive encore que sous les gouvernements précédents. « Que tombe le règne de l’armée ! Nous n’avons pas peur et nous ne baisserons pas la tête ! » Au soir du 5 mars 2015, dans le centre-ville du Caire, les slogans des manifestants répondent à la violence du pouvoir militaire. Sur la place Talaat-Harb, devant le bureau d’Air France-KLM, leurs cris de protestation se (...)
Quelques heures avant, l’avion qui m’amena vers le Caire était si vide que j’avais senti le besoin de m’informer auprès du personnel d’Egypt Air. Pourquoi ? « Nous sommes le 25 janvier monsieur » me fis-je répondre, « 3e anniversaire de la révolution. Et avec les bombes de la veille, beaucoup de gens ont annulés » Quel timing en effet… Et les raisons d’être inquiet sont réelles en Égypte car le pays traverse une période des plus préoccupantes depuis juillet dernier alors que l’armée et le désormais Maréchal Abdel Fattah Al Sisi déposaient puis emprisonnaient Mohammed Morsi, Président issue de la (...)
Depuis le 25 Janvier 2011, des milliers de jeunes femmes égyptiennes se mobilisent dans les rues de l’Égypte pour demander la liberté et l’égalité de toutes et de tous. Après presque trois ans de soulèvements, le Journal des Alternatives leur a demandé si elles croyaient que leur message s’était fait entendre. Nous avons interviewé huit jeunes hommes et huit jeunes femmes de 21 à 24 ans qui fréquentent l’université des Sciences Modernes et des Arts, en périphérie du Caire, afin de comprendre où se situe, aujourd’hui, la lutte des femmes pour la reconnaissance et l’égalité. Des visions du (...)
Entrevue avec Ehab Lotayef de la Coalition égyptienne canadienne pour la démocratie Une réalisation de Santiago Bertolino
Le véritable risque pris par l’opposition en accompagnant ce coup d’Etat est de rendre l’Egypte ingouvernable et instable politiquement sur la durée. Pour beaucoup d’observateurs et d’analystes, l’Egypte a vu sa révolution « confisquée par les islamistes », une fois au pouvoir, ces derniers cherchaient à réinstaurer la dictature, islamiste cette fois-ci. En face, une opposition civile et démocratique en phase avec l’opinion, obligée de faire appel à l’armée pour virer le nouveau régime. La réalité est bien plus complexe. De l’usage des mots et son importance Il convient déjà de rappeler une (...)
Près de deux ans après le début des contestations liées au Printemps arabe, des luttes continuent de se dérouler sur fond de fortes contradictions. Les premières élections libres ont porté au pouvoir des partis dont les revendications s’opposent à celles des manifestants qui s’étaient mobilisés pour réclamer un changement social. Pour plusieurs spécialistes, les aspirations des forces progressistes qui ont initié les révolutions se heurtent aujourd’hui aux mouvements islamistes et à l’ingérence des puissances étrangères qui tentent de maintenir leur contrôle sur la région. De la contestation du (...)
Presque deux ans après le surgissement de la révolution en janvier 2011, les derniers événements de cette fin de mois de novembre et de début décembre 2012 montrent un pouvoir de Morsi et des Frères Musulmans fortement contesté par la rue et par une large fraction de l’appareil judiciaire, laissant place au sommet à un chaos politique manifeste. Ces événements entrent en résonance au même moment avec ceux de Tunisie, où les manifestants réclamant des emplois à Siliana exigent pour cela la démission du gouverneur d’Ennahda, après la chute récente de celui de Sidi Bouzid pour les mêmes raisons. (...)
Le deal entre les Frères musulmans et les États-Unis confirmé par Morsi Les événements qui se succèdent en Égypte ont fait la lumière sur une série de vérités et de données qui auront une grande influence sur les événements dans le monde arabe. Il est clairement apparu que les Frères musulmans en Égypte, qui représentent le cœur de cette confrérie transnationale, ont établi leur plan de prise du pouvoir sur la base d’un deal avec les États-Unis et Israël pour renouveler la fonction politique et sécuritaire qui avait été confiée au régime de Hosni Moubarak et d’Anouar Sadate, conformément aux (...)
Un an après le début des manifestations sur la place Tahrir au Caire, en Égypte, les Frères musulmans obtiennent pour la première fois le contrôle de l’Assemblée du peuple. Le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Saad al-Katatni, a reçu 399 des 496 voix de l’assemblée. Al-Katatni dirigera la première assemblée législative élue directement par les Égyptiens, sans intervention de l’armée, depuis la prise de pouvoir des Officiers libres en 1952. Mais qu’est-ce que ce nouveau pouvoir réserve réellement aux Égyptiens avides d’une liberté nouvellement acquise, mais mitigée ? (...)
Début août, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont réinvesti les rues du Caire et de la célèbre place Tahrir. Cette mobilisation, la plus importante depuis la chute de Moubarak, marquait une nouvelle étape du processus révolutionnaire. Le 11 février dernier, le soulèvement du peuple égyptien mettait fin à 30 ans de dictature d’Hosni Moubarak. Le début d’une grève générale a porté le coup de grâce au régime. Lors de ces mouvements de masse, l’état-major de l’armée a décidé de rester neutre, de peur de provoquer une scission au sein des troupes. Puis il a pris le parti des manifestants, pour les mêmes (...)
éditeur e-joussour En arrivant à l’aéroport du Caire en début de semaine, la première fois que je revenais en Égypte depuis la « révolution du 25 janvier », quelque chose m’a fait penser que tout n’était plus comme avant. À la douane, nos sacs ont été ouverts : ils contenaient un grand nombre de documents d’Amnesty International en arabe sur la situation des droits humains en Égypte. Il y avait des rapports, des communiqués de presse et des brochures décrivant de graves violations commises à l’époque de l’ancien gouvernement mais aussi plus récemment, depuis la démission de Moubarak. Autrefois, (...)
L’Égypte, en pleine ébullition, est entrée vers la fin janvier dernier, dans un vaste processus de démocratisation. Les violentes manifestations qui débutèrent le 25 janvier 2011 aboutirent à la démission du Président Hosni Moubarak 17 jours plus tard. Ces manifestations, initiées par la jeunesse égyptienne, se sont rapidement transformées en révolution. En quelques jours à peine, Le Caire et les grandes villes d’Égypte se sont soulevés et ont pris part à ce qui n’aurait pu être qu’un feu de paille. Il va sans dire que la situation socioéconomique de l’Égypte avait les allures d’une bombe à (...)
Le soulèvement populaire en Égypte a eu lieu il y a moins de trois semaines. Nous ne savons toujours pas comment il se terminera – si le parti au pouvoir fera quelques concessions et s’accrochera au pouvoir au sein du nouveau gouvernement – ou si une opposition unie balayera l’appareil de Moubarak. Et nous ne savons pas quel régime en sortira. Les révolutions qui ont renversé le système soviétique dans l’Europe de l’est n’ont pas toujours mis au pouvoir les dissidents qui ont pris le plus de risques dans leur combat pour la liberté. D’anciens policiers et leurs alliés du crime organisé se (...)
Les dettes égyptienne et tunisienne doivent être annulées pour que les peuples dans les rues du Caire et de Tunis puissent prendre le contrôle de leurs économies et faire en sorte que les pays occidentaux rendent des comptes. Dans la meilleure tradition des dictateurs, Hosni Moubarak a pillé l’économie égyptienne et est parti en ayant détourné le montant astronomique de 70 milliards de dollars pendant qu’il léguait 30 milliards de dollars de dette au peuple égyptien. Zine el Abidine Ben Ali a laissé une dette de 15 milliards au peuple tunisien alors qu’il gardait pour lui la somme plus modeste (...)
Le soulèvement égyptien a bénéficié du soutien des Frères musulmans. Mais il ne laissera pas les Frères musulmans inchangés. Pour Khaled Hamza, rédacteur en chef du site des Frères en anglais, Ikhwanweb, la révolution de janvier consacre l’arrivée d’une nouvelle génération politique, en rupture profonde avec le positionnement des dirigeants actuels de la confrérie. Religioscope s’entretient avec lui sur les transformations en cours au sein de la confrérie. Religioscope - Comment s’est organisée la mobilisation des Frères dans la dynamique de contestation que l’Egypte a connue ces deux dernières (...)
Comme s’ils en avaient été dépossédés durant trop longtemps, les Egyptiens sont redevenus amoureux de leur pays et la place Tahrir est le lieu des retrouvailles et des étreintes. Au lieu de plier bagages dès le départ du président Moubarak vendredi soir, les dizaines de milliers de citoyens qui occupèrent les lieux durant les « 18 Glorieuses », ces journées héroïques entrées dans l’histoire, se sont incrustés, rejoints par des nouveaux venus débarquant de la province. Anciens comme novices, tous prennent part au pèlerinage patriotique le long de la place. Ils photographient ici une dalle où les (...)
La chaîne satellitaire Al-Arabiyya, concurrente d’Al-Jazira et proche de l’Arabie saoudite, publie une étonnante nouvelle : l’ancien ministre de l’intérieur, l’homme responsable depuis des années de la répression, des arrestations et de la torture en Egypte, Habib Al-Adly, est soupçonné d’être derrière l’attentat contre l’Eglise à Alexandrie le 31 décembre dernier (« Probe starts on Adly’s reported role in Alex church attrack. Ex-minister suspected behind Alex church bombing », 7 février). « Selon des sources diplomatiques britanniques, l’ancien ministre de l’intérieur a établi depuis six ans une (...)

Pour ceux qui ont le coeur et l’esprit en Égypte

« Quand trop de sécheresse brûle les cœurs ; Quand la faim tord trop d’entrailles ; Quand on rentre trop de larmes ; Quand on bâillonne trop de rêves ; C’est comme quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher ; A la fin, il suffit du bout de bois d’un esclave ;Pour faire, Dans le ciel de Dieu Et dans le cœur des hommes le plus énorme incendie ». Mouloud Mammeri Cette année 2011 est décidément une année arabe. Pour la première fois depuis plus d’un siècles les peuples arabes s’émancipent la fois de leur dirigeant qui n’ont pas su et pour certains pas pu les mener à bon port en les projetant dans le (...)
Après la chute de Ben Ali en Tunisie, la révolution est en cours en Egypte contre Moubarak, et gagne d’autres pays arabes. Ces soulèvements populaires exigent en premier lieu la justice. Ce sont des luttes pacifiques pour le développement économique et social par le biais de la démocratie. Aux aspirations légitimes du peuple égyptien, Moubarak répond par la provocation, la violence et le mensonge, soutenu d’une manière inadmissible par les gouvernements des pays d’Europe, du Canada et des Etats-Unis. C’est inacceptable, ce sera contre-productif. Nous appelons la totalité du monde libre à (...)
Fouad Ben Eliezer (Parti travailliste) ne comprend pas ce qui est arrivé, et sur toutes les stations de radio il étale son embarras. Qu’est-il arrivé à son ami Hosni Moubarak ? Pourquoi n’a-t-il pas donné l’ordre aux militaires de tirer sur les masses et ainsi de mettre fin aux « émeutes » ?, tels sont ses propres mots. Compte tenu de sa relation amicale avec le dictateur égyptien, Ben Eliezer est devenu ces derniers jours un analyste éminent des affaires égyptiennes, seulement cette fois, il avoue, par une modestie qui lui est peu coutumière, que tout simplement il ne comprend pas : quelques (...)
Dans la succession d’informations qui déferlent à propos des évènements en Tunisie et en Egypte, tentons de voir clair : 1er constat : comme la plupart des dirigeants du monde arabe, l’autoritaire président Mubarak s’accroche à son trône de manière pathétique. Sa position n’a rien de surprenant et ne fait que confirmer que ceux-là n’ont toujours rien compris aux changements profonds qui secouent les sociétés de par le monde. Je l’ai dit et répété à plusieurs reprises : les moyens de communication modernes changent radicalement les données. Ne pas le voir, ne pas le comprendre révèlent l’incompétence (...)
Les organisateurs de la caravane d’aide VIVA PALESTINA qui tente d’arriver à Gaza, ont accepté de remonter par la Syrie pour se rendre en Egypte. Ils ont accepté après qu’un médiateur turc soit parvenu à un accord avec le consul égyptien à Aqapa, port jordanien sur la mer Rouge. La caravane va maintenant prendre la direction du port syrien de Latakia pour y embarquer vers le port égyptien d’El Arish, puis se rendre ensuite à Gaza. La caravane Viva Palestina, qui fut bloquée à Aqaba ces cinq derniers jours, est dirigée par George Galloway, député britannique. La Turquie a dépêché un (...)

Des centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte permettant à une partie des 1,5 million d’habitants du territoire palestinien d’être approvisionnés en nourriture et en carburant.

The April 6 and May 4 general strikes in Egypt revealed an important new political phenomenon in Egypt: the use of information technology for human rights advocacy by young Egyptians. Newcomers such as Facebook, Youtube and Twitter have joined SMS, e-mail, and blogs as the new squares for political mobilization, both by President Mubarak’s dissidents and his supporters. With more than 64,000 Facebook users in Egypt, it is clear that cyberspace activists have become a growing threat for the Egyptian government who impose severe punishments against the upstarts, including (...)

En collaboration avec le FMAS et les partenaires d’AlterInter, Alternatives appuie la mise en place du Portail Internet E-Joussour.net pour contribuer à la participation accrue des mouvements sociaux des régions Maghreb/Machrek lesquels proposent des analyses et alternatives citoyennes sur les phénomènes politiques qui les concernent.

En Égypte, le régime autoritaire du président Moubarak est à bout de souffle. La rue aux accents libéraux et démocrates, qui l’a bien compris, n’a plus peur et se manifeste, avec à ses côtés les Frères musulmans. Le raïs n’est pas encore mort mais n’en a plus pour longtemps... Rien ne va plus, mais les jeux ne sont pas faits.

Des réfugiés soudanais sont tués dans un parc du Caire. On est frappés par l’ampleur du massacre, on est scandalisés du comportement des policiers égyptiens. On se demande ce qui se cache derrière ces évènements en apparence incompréhensibles. Que faire devant une situation complexe qui croise de multiples crises égyptiennes, soudanaises, africaines, internationales ?

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