Colombie

Boaventura de Sousa Santos analyse dans cet article la situation de révolte populaire, mais aussi de répression (avec plusieurs dizaines de morts) et de militarisation que vit la Colombie depuis le 28 avril dernier. Une répression qui s’est encore accrue depuis la rédaction de cet article. Cali, la troisième ville du pays, est devenue l’épicentre de la confrontation de classe dans le pays. Les organisations sociales ont déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation, le mercredi 12 mai 2021.

Ce terrible 1er mai, le jour de la fête du travail en Colombie, se produit alors que le pays traverse une triple crise humanitaire qui a largement appauvri les secteurs déjà précarisés de la population : la crise migratoire, celle liée à la pandémie, mais aussi, la recrudescence des violences politiques liées au conflit armé interne. D’ailleurs, si la Covid-19 a causé plus de 74 000 décès en Colombie, les politiques du gouvernement Duque sont clairement le « virus » qui affecte le plus la population de ce pays déjà trop marqué par la violence. Ce qui devait être une grève nationale contre la (...)
« Nous lisons à propos des vies perdues et on nous donne souvent les chiffres, mais ces histoires se répètent tous les jours, et la répétition semble interminable, irrémédiable. Il faut donc se demander ce qu’il faudrait non seulement pour appréhender le caractère précaire des vies perdues pendant la guerre, mais aussi pour que cette appréhension coïncide avec une opposition éthique et politique face aux pertes que la guerre entraîne [1]. » Judith Butler, Frames of War (p.13) Et si, pour analyser le processus de paix en Colombie, nous remettions le corps au centre des réflexions ? Le corps, (...)
La sortie du documentaire sur la vie du mercenaire québécois Raymond Boulanger diffusé sur Crave [N.D.L.R : à la mi-août ] arrive lors d’une période extrêmement difficile pour la Colombie : l’intensification sans précédent, depuis 2016, des massacres de masse. Ainsi, un 5e épisode pour la série serait de mise sur les conséquences du commerce international des drogues et des armes sur la population colombienne. En pleine pandémie mondiale, le 21 août 2020, le pays s’est réveillé avec la nouvelle d’un quatrième massacre en moins d’une semaine : 5 mineurs ont été assassinés à Llano Verde (Cali, (...)
Les antiféminismes sont un contre-mouvement d’action et de pensée qui s’opposent aux féminismes [1]. Ils visent à déformer des concepts et des théories, à délégitimer les mouvements féministes et leurs revendications et cherchent à bloquer les avancées vers l’autonomie et la liberté pleines des femmes [2]. Si dans le milieu universitaire européen et nord-américain, spécifiquement le québécois, les discussions sur les antiféminismes sont déjà largement abordées, l’analyse de ce phénomène en Amérique latine a été délaissée en faveur d’autres concepts. Cependant, il nous semble que la notion (...)
Au cours du mois de novembre 2019, des milliers de Colombiens, surtout des jeunes, participent aux mobilisations quotidiennes de la nation caféicole. Tout a commencé par une grève nationale majeure le jeudi 21 novembre, ce qui ne s’était pas produit depuis 1977. Parmi les organisateurs de ces marches et de la grève figurent des syndicats, des organisations étudiantes, des organisations de femmes, des peuples indigènes, des écologistes et des groupes politiques opposés au gouvernement d’Iván Duque [qui est membre du parti de droite radicale Centre démocratique et proche d’Alvaro Uribe ; il (...)
Ces derniers temps, est apparu avec force le terme de « judicialisation » de la politique aussi appelé la « lawfare », un phénomène de portée mondiale qui s’inscrit dans le cadre de la guerre de quatrième génération et des mécanismes dits de coups d’État doux. Dans le jeu de la politique, le capitalisme financier mondial a réussi à trouver de nouvelles méthodes lui permettant d’avancer sur des scénarios dans lesquels l’organisation populaire mettait un frein à ses plans économiques, sociaux et politiques. De quoi parlons-nous avec le Lawfare ? Ce terme d’origine militaire décrit des méthodes de (...)

Il y a un an, le gouvernement colombien signait la paix avec les FARC-EP. Mais les paysans des régions où se déroulait la guerre voient leurs terres spoliées par les entreprises agro-industrielles soutenues par le gouvernement. Ils luttent en créant des « zones de biodiversité », racontent les auteurs de cette tribune.

Le 24 août 2016, un accord de paix a été conclu entre le gouvernement colombien, dirigé par le président Juan Manuel Santos, et la plus ancienne guérilla de Colombie et d’Amérique latine, les Forces révolutionnaires de Colombie (FARC). Cet accord est d’une importance majeure parce que la guerre de 52 ans entre le gouvernement et la guérilla a créé des victimes au sein des deux armées ainsi que dans les populations rurales où la guérilla a séjourné. Les populations ont souffert du harcèlement des militaires et paramilitaires qui ont laissé d’innombrables victimes, orphelins, veuves, causant les (...)
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, a décidé la fermeture de points de passages majeurs le long de la frontière colombienne, et les deux pays sont entrés dans un conflit diplomatique. Comment comprendre ces tensions ? Il faut mettre en perspective ce moment de crise entre les deux pays car en réalité cette question de la frontière entre la Colombie et le Venezuela est un sujet de crispation récurrent depuis bien longtemps. Cette frontière poreuse à tous les trafics et à toutes les formes de criminalité organisée a notamment cristallisé, dans les années 2000, toutes les tensions entre (...)
À Bogotá, Colombie, un tribunal des peuples condamnait publiquement une pétrolière canadienne le 18 août. Ce verdict venait clore le Tribunal populaire contre les politiques extractives en Colombie, un tribunal éthique et politique visant à créer un espace de visibilité et de mobilisation autour d’un modèle de développement extractif brimant les droits des collectivités et des travailleurs. Le jugement rendu blâme la multinationale canadienne Pacific Rubiales Energy (PRE), enregistrée à la Bourse de Toronto et présentement en pleine expansion en Colombie, pour diverses violations de droits (...)
La compagnie pétrolière multinationale Pacific Rubiales Energy (PRE) est invitée à se présenter devant le tribunal populaire qui se tiendra le 13 juillet 2013 à Puerto Gaitan en Colombie. Le principal syndicat colombien du secteur pétrolier, Union Sindical Obrera (USO), accuse PRE de pratiques antisyndicales et de non-respect des droits humains et environnementaux, du droit d’association et du droit à la syndicalisation. Du 13 juillet au 5 août, des journalistes, des professeurs universitaires, des défenseurs des droits humains et des membres de la société civile colombienne et canadienne (...)
Le mouvement des femmes du Québec se pose de sérieuses questions sur les agissements des compagnies minières canadiennes ici et ailleurs, vu leur puissance grandissante au Canada et dans les pays en développement, et compte tenu de leurs impacts négatifs sur l’environnement, les populations et surtout les femmes. En tant que porte-parole de la Marche mondiale des femmes, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a participé en août 2010 à la Rencontre internationale des Femmes et Peuples des Amériques contre la militarisation en Colombie. Il y a été notamment question de la présence (...)
Les 12, 13 et 14 avril s’est tenu le 5e Sommet des Peuples à Carthagène, au nord de la Colombie. Impulsée par les mouvements sociaux, cette rencontre s’oppose au système économique défendu pendant le Sommet des Amériques et se veut le porte-voix des peuples américains. Debout sous un large ventilateur silencieux, Enrique Laza considère gravement l’assemblée assise devant lui. « Deux cents ans après notre indépendance, camarades, nous ne sommes pas totalement émancipés… Notre pays est depuis trop longtemps une colonie des États-Unis ! Camarades, nous sommes la vraie voix des Amériques ! » (...)
Divers collectifs et organisations ralliées à travers le réseau colombien contre l’exploitation minière transnationale, la Red Colombiana Frente à la Gran Minería Transnacional, célèbrent leur succès dans la campagne d’opposition au projet de l’entreprise canadienne Greystar Resources Ltd à Angostura, en Colombie. Sous le slogan « Non à la mine, oui à la vie » le mouvement exigeait du gouvernement colombien le refus de la licence environnementale dont la compagnie aurait eu besoin pour construire la première mine d’or à ciel ouvert dans les hauts plateaux colombiens. Mais finalement, la (...)
Le Comité pour les droits humains en Amérique Latine (CDHAL) et la Coalition québécoise sur les impacts socio-environnementaux des transnationales en Amérique latine, entre autres, ont commencé un mouvement d’ opposition au projet d’exploitation minière Angostura, en Colombie. Ils ont organisé, le 25 février dernier, une manifestation devant le Consulat de la Colombie à Montréal. Ils ont également lancé une pétition au gouvernement colombien pour le pousser à refuser la licence environnementale dont la compagnie Greystar Resources Ltd aurait besoin. La compagnie canadienne présente un projet (...)
En ce 7 août 2010, la Colombie fête le départ du “meilleur président que le pays ait jamais connu”, comme se plaisent à marteler tous les médias sur tous les tons. C’est une date que sûrement l’histoire effacera même si pour l’heure la fête nationale du 7 août semble, elle, s’effacer devant les hourras qui accompagnent la retraite de l’enfant prodigue. Il est pourtant un autre anniversaire, hasard du calendrier, que votre serviteur préfère vous rappeler. C’est avec émotion mêlée de rage que l’on commémore un bien plus triste événement, celui de l’assassinat il y a onze ans de Jaime Garzón, humoriste (...)
"Pour contrôler le Venezuela, il est nécessaire d’occuper militairement la Colombie" : Paul Coverdale, Sénateur Républicain des États-Unis, Premier rapporteur du Plan Colombie pour le Sénat des États-Unis, 1998. “Bien que beaucoup de citoyens craignent un autre Viêt-Nam, cela semble nécessaire, parce que le Venezuela a du pétrole. le Venezuela a une aversion contre les États-Unis, ceux-ci doivent intervenir en Colombie pour dominer le Venezuela. Et après, l’Équateur semble aussi vital, et les indiens de là-bas sont dangereux, les États-Unis doivent là aussi intervenir dans ce pays. (...) Si (...)
Le président bolivien Evo Morales, a affirmé que l’installation de bases militaires étasuniennes en Colombie est une provocation ouverte contre l’Amérique latine et, notamment contre les pays qui se sont engagés à rendre la dignité à leur peuple et à leur gouvernement. Selon PL, Evo a déclaré que les bases nord-américaines en Colombie représentent un danger pour les mouvements sociaux révolutionnaires de la région et les gouvernements de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), et la Colombie elle-même, du fait de la totale impunité dont jouiront les soldats (...)
Le gouvernement colombien a pris la décision de céder l’usage de sept bases militaires colombiennes aux forces armées des États-Unis dont la finalité avouée serait de lutter contre le trafic de drogue et le terrorisme. Cet accord militaire a déclenché une crise diplomatique majeure en Amérique latine. Loin de n’être qu’une crise de plus, elle pourrait bien être celle de trop. Rappelons que la décision de M. Zelayas (Président légitime de la République du Honduras) de transformer la base militaire de Soto Cano en aéroport civil a joué le rôle de détonateur dans le coup d’État militaire qui a (...)
Toute personne moyennement informée comprend aussitôt que l’Accord complémentaire pour la coopération et l’aide technique en matière de défense et de sécurité, signé entre les gouvernements de la Colombie et des Etats-Unis le 30 octobre et publié le 2 novembre dans l’après-midi, équivaut à l’annexion de la Colombie aux États-Unis. L’accord gêne théoriciens et politiciens. Il n’est pas honnête de se taire maintenant et de parler ensuite de souveraineté, de démocratie, des droits de l’homme, de liberté d’opinion et d’autres merveilles, quand un pays est dévoré par l’Empire aussi aisément qu’un lézard (...)
Eduardo Camacho a fui la Colombie il y a trois ans, fatigué de la guérilla, des paramilitaires, et de la violence. La somme de toutes ces peurs l’a conduit jusqu’ici. Le Canada terre d’asile ? Pour les 245 000 immigrants de l’Amérique latine enregistrés par Statistiques Canada, oui. Selon les organismes spécialisés en immigration, plus d’un demi-million de latinos vivraient au Canada dont près de 100 000 au Québec seulement. Dans sa petite ville d’Ibagué, dans l’état de Tolima au centre-ouest du pays, Eduardo était président du syndicat de l’Université de Tolima. Au début des années 2000, il a (...)

Les pressions exercées par le mouvement syndical canadien et les organisations de la société civile ont forcé le gouvernement Harper à retirer la loi sur le libre-échange avec la Colombie du programme législatif - pour le moment.

Les assassinats de leaders et militants syndicaux et la violence contre le syndicalisme se poursuivent malgré les affirmations contraires des autorités colombiennes. Ramiro Cuadros Roballo, Walter Escobar Marín, José Alejandro Amado Castillo et Alexander Pinto Gómez ont été assassinés au cours du mois de mars, ce qui porte à huit le nombre de syndicalistes assassinés en 2009. Ramiro Cuadros Roballo, un membre du syndicat SUTEV (Sindicato de Maestros del Valle), une filiale de la FECODE (Federación Colombiana de Docentes) active dans le département de Valle del Cauca, recevait des menaces (...)
Jeudi le 26 mars dernier, le gouvernement Harper a déposé au parlement le texte de l’Accord de libre-échange Canada-Colombie ainsi que la loi d’implémentation l’accompagnant. À partir du jour du dépôt en chambre, les députés ont 21 jours pour ouvrir un débat permettant d’empêcher sa ratification... ce qui veut aussi dire qu’il reste moins de 21 jours pour les en persuader ! Le compte à rebours est maintenant commencé ! Le Projet Accompagnement Solidarité Colombie (www.pasc.ca) fournit sur son site web un modèle de lettre à faire parvenir aujourd’hui même à votre député : Demandez à votre (...)

Les femmes de Colombie et du Canada sont à l’avant-plan pour condamner l’accord de libre-échange entre ces deux pays. Dénoncée par à peu près toutes les organisations des droits humains et tous les syndicats canadiens, cette entente est dans la mire d’un regroupement qui a lancé la campagne SOS Colombie.

Les Indiens protestent contre un déni croissant de leurs droits. Les mingas, ou marches, que des milliers d’Indiens ont réalisées en octobre et novembre en Colombie, parcourant 504 kilomètres du Sud-ouest du pays à Bogotá, ont de nouveau mis en relief « l’irrespect ancestral à l’égard des droits des ethnies et le génocide qui, loin de cesser, a connu une recrudescence sous le gouvernement [du président] Álvaro Uribe ». C’est ce qu’a déclaré le sénateur Jesús Piñacué, représentant du département du Cauca au Congrès et membre de l’ethnie paez. « Depuis qu’Uribe est arrivé au pouvoir, 1 253 Indiens (...)

Déjà 38 syndicalistes ont été assassinés cette année en Colombie.

(An earlier version of this piece appeared in the May 12, 2008 issue of Globe and Mail) Canada’s government recently declared that the negotiations with Colombia for a free trade agreement (FTA) have been concluded. The text agreed between both governments will now be submitted to each nation’s parliament for ratification. The expected gains are increased access for agricultural and mining goods from Canada, plus better legal protection for Canadian companies investing in Colombia. Interestingly enough, the economic gains for Colombia are rather small and concentrated on flowers (...)
Le gouvernement canadien a annoncé le 7 juin que les négociations avec la Colombie ont débouché sur une entente de libre-échange. Le texte de cet accord doit maintenant être soumis au parlement de chacun des pays pour ratification. Les avantages comprendraient un meilleur accès des produits agricoles et miniers canadiens en Colombie, ainsi qu’une plus grande protection juridique pour les entreprises canadiennes qui investissent dans ce pays. Ce qui étonne, c’est que les avantages pour la Colombie seraient relativement minimes et concentrés dans les secteurs des fleurs et du textile, car (...)

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