Sondages obligent, on a beaucoup ergoté sur le désolant vide idéologique qui a permis à l’Action démocratique du Québec de se donner des airs d’alternative valable aux « vieux » partis sclérosés. Au lendemain de la dérouillée qu’a infligée la formation de Mario Dumont à ses adversaires le 17 juin dernier, on ne manquera pas de multiplier les pronostics sur l’éventualité d’une victoire de l’ADQ au prochain scrutin général et les conséquences de celle-ci. Le début d’un temps nouveau en politique québécoise ? Dans le brouhaha ambiant, méfions-nous des chimères.
Il a suffi que Louise Gendron, nouvelle directrice des programmes à Télé-Québec, exprime le désir de mettre à l’antenne un magazine littéraire l’automne prochain pour que le sempiternel débat soit relancé : littérature et médias de masse peuvent-ils vraiment faire bon ménage ? Et si oui, dans quelle formule ?
Lors d’un congrès d’écrivains tenu à Montréal récemment, j’animais une table ronde portant sur l’horreur réelle et littéraire, ou plus précisément sur les répercussions des abominations du quotidien sur l’écriture de mes panélistes. Inévitablement, parce que le programme du congrès l’identifiait comme une piste de discussion envisageable, nous avons abordé la question des lendemains du 11 septembre, qu’on peut désormais considérer comme un poncif de notre époque.
« Profondément convaincu du rôle essentiel de la création artistique et de l’importance de la culture, pilier de la société québécoise, un gouvernement libéral entend accroître le soutien aux artistes et créateurs, source de la vitalité de la culture québécoise. » Voici les propos que tenait fièrement Mme Line Beauchamp, alors députée de Sauvé à l’Assemblée nationale et porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière de culture et de communications, en mars dernier.
Alors que la table semblait mise pour célébrer avec la fierté qui s’impose le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti, première république noire et plus pauvre pays d’Amérique, le constant climat d’insécurité qui n’a cessé d’empirer sous le règne controversé du président Jean-Bertrand Aristide nous pousse à craindre que le long et pénible apprentissage de la démocratie ne soit pas près de se terminer pour les arrière-petits-enfants de Toussaint-Louverture.
« Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené, écrivait Albert Camus le 8 août 1945, en conclusion d’un éditorial vigoureux condamnant l’usage par les Américains de la première "arme de destruction massive" sur Hiroshima. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »
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