Théâtre

Tout comme elle

vendredi 27 janvier 2006, par François L’ÉCUYER

« Que fais-tu de ma douleur ? »

« Je suis sans réponse face à la douleur. »

Cet échange contient sans doute l’essentiel de la prose poétique portée à la scène dans le spectacle Tout comme elle. Ce n’est sûrement qu’en admettant à la fois cette question et sa réponse qu’une mère et sa fille peuvent s’aimer sans ravage.

Louise Dupré nous offre un texte qui nomme des états que doivent vivre toutes les filles, et toutes les mères de filles, à divers degrés. Une femme sera toujours la fille d’une autre femme, et une mère qui met au monde une fille se projette invariablement dans cette enfant qui deviendra femme et ce, quel que soit le type de relation qui les unira. Le récit est une suite de perceptions précises, douloureuses, obsédantes, imagées, amoureuses, haineuses, comme un long périple qu’une mère et sa fille doivent vivre pour enfin s’aimer « dans un amour désormais libre de toute éternité ».

Brigitte Haentjens a choisi de faire porter cette parole par cinquante comédiennes, un chœur féminin dans lequel le spectateur peut reconnaître tantôt sa mère, sa soeur ou sa fille et dont les mots s’échangent comme s’il s’agissait d’un seul souffle. Toujours présentes sur scènes, les actrices s’unissent et se désunissent, créant des images qui nous font voyager du collège de filles modèles à la clinique de maternité, d’un enterrement à des retrouvailles, grâce à un jeu tout en retenue et en tension. La mise en scène exploite les (très) nombreux corps avec grâce et puissance, et aussi avec un ludisme qui fait sourire, et même rire par moments.


Tout comme elle. À l’Usine C, jusqu’au 4 février

Vous avez aimé cet article?

  • Le Journal des Alternatives vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.

    Je donne

Cet article est classé dans :

Partagez cet article sur :

  •    
Articles de la même rubrique

Volume 12 - No. 05

«  Je reviendrai, et nous serons des millions  »

Articles du même auteur

François L’ÉCUYER

L’heure des bilans

Articles sur le même sujet

Culture

Slaxx ​— un film délirant et macabre, tout comme la fast fashion

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca