À vous tous et toutes, qui aspirez à nous représenter au sein du Parlement, nous commençons par poser une question fondamentale en démocratie : que signifie cette « représentation », quand sur les grands enjeux qui préoccupent la majorité des citoyens et des citoyennes – dégradation environnementale, financement public inadéquat des programmes sociaux, fossé grandissant entre riches et pauvres et guerre en Afghanistan – les décisions politiques font évoluer les choses dans le sens contraire de ce que nous, la majorité, souhaitons ?
La guerre en Afghanistan est scandaleusement révélatrice à cet égard. La prolongation de la participation canadienne à cette guerre jusqu’en juillet 2011, votée en mars dernier par la Chambre des Communes, bafouait ouvertement la volonté de la majorité de la population canadienne. Il faut savoir qu’à l’exception des États-Unis, c’est également à l’encontre de la volonté de leur population que tous les pays occidentaux qui contribuent le plus d’effectifs à cette guerre – Royaume-Uni, Allemagne, France, Canada, Italie, Pays-Bas, Pologne (pays membres de l’OTAN) et Australie – continuent de s’y impliquer. C’est contre la volonté des populations que des jeunes de tous ces pays tuent et se font tuer et que des sommes colossales y sont englouties.
Si vous êtes éluEs le 14 octobre prochain, nous vous demandons de respecter la volonté de la majorité et d’exiger le rapatriement immédiat des troupes canadiennes.
Suite aux pressions étasuniennes de la soi-disant « guerre contre le terrorisme », la politique étrangère du Canada a pris une tournure nettement militariste et le rôle de l’armée canadienne en Afghanistan est devenu strictement offensif. Tout cela s’est fait sans débat public. Bien loin d’écouter la population qui s’oppose à la guerre, le gouvernement conservateur a récemment voulu garantir – à ses amis de Washington et de l’industrie de l’armement – ce virage guerrier pour les prochaines décennies. Son plan, nommé « Stratégie de défense : le Canada d’abord », prévoit des dépenses militaires de 490 milliards de dollars pour les vingt prochaines années. Ici encore, les premiers sondages sur ce sujet indiquent que la population canadienne est majoritairement opposée à ces dépenses astronomiques.
Si vous êtes éluEs le 14 octobre prochain, nous vous demandons d’exiger un débat public approfondi sur le rôle de l’armée canadienne, les équipements que ce rôle nécessite et les budgets requis.
Votre silence, pendant la campagne électorale, sur la participation canadienne à la guerre en Afghanistan et sur le virage militariste de la politique étrangère du Canada est inquiétant. Sachez que nous n’accepterons pas que nos éluEs continuent à poser en partenaires fiables de la Maison-Blanche, des généraux de l’OTAN et des grands milieux d’affaires pro-guerre plutôt que de servir la volonté de la population canadienne. Nous nous engageons à faire entendre notre voix pour que cette volonté soit respectée et que le Canada retire ses troupes d’Afghanistan maintenant.