
• Le Soudan est une dictature militaire (islamique), gouvernée par
le Conseil de commandement de la révolution. Depuis 1994, le
pays forme une sorte de fédération apparemment décentralisée
composée de 26 États appelés wilaya.
• Il y a 360 sièges au Congrès (Parlement), et les principaux partis
sont : l’Alliance nationale démocratique (AND, rebelles du Nord) ;
le Mouvement de libération des peuples du Soudan (MPLS) ; le
Front national islamique (FNI) ; le Mouvement pour l’indépendance
du « Sud-Soudan » (MISS) ; l’Oumma ; le Parti communiste
soudanais (PCS) ; le Parti unioniste démocratique (PUD) ;
le Rassemblement national démocratique (RND) ; l’Union des
partis sudistes (UPS).
• Sa capitale est Khartoum et sa superfi cie est de 2 505 810 kilomètres
carrés.
• Le pays connaît de nombreux confl its depuis 40 ans, opposant
le Nord et le Sud.
• Ce sont les questions d’ordre linguistique et religieux qui enveniment
la vie politique soudanaise. Ces questions attisent les tensions
entre le Nord et le Sud, et sont devenues l’une des causes
du sous-développement économique.
• Plusieurs tentatives de négociation ont achoppé sur la question
de l’arabisation et de l’islamisation. La rébellion sudiste exige
l’abolition de la loi islamique (la charia) et de l’arabisation, tandis
que les nordistes, par la voix du Front national islamique, réclame
sa stricte application.
Quelques chiffres :
• La population soudanaise est estimée à 38,1 millions d’habitants.
• Elle est répartie entre deux principaux groupes : les Africains
(Béjjas, Dinkas, Noubas, Nuers, Anuaks...) représentent 60 %,
et les Arabes, 40 %.
• Le Nord représente les deux tiers de la superfi cie du pays et est
majoritairement arabophone et musulman. Le Sud est majoritairement
peuplé d’Africains, chrétiens et animistes.
• L’espérance de vie moyenne est de 55 ans. Le taux d’alphabétisation
est de 58,8 %, et la croissance démographique annuelle de
2,2 %.
• La langue offi cielle est l’arabe, tandis que les autres langues
sont : l’anglais, le dinka, le nuer, le shilouk.
• Les ressources principales sont l’agriculture : canne à sucre,
sorgho, arachides, céréales ; l’élevage ovin (5e rang mondial),
l’élevage bovin (6e rang mondial) ; et le pétrole.
Retour historique :
• En 1898, le Soudan devient une colonie britannique. L’Empire
britannique administra les deux régions comme deux entités distinctes.
• Les Britanniques gérèrent le Nord selon le modèle du Direct Rule.
Ils mirent en place une structure centralisée et unifi catrice, notamment
dans l’administration et la formation des cadres locaux.
Ils se désintéressèrent du Sud, n’assurant qu’un minimum d’ordre
au moindre coût possible, selon le modèle de l’Indirect Rule.
• La colonisation britannique fut essentiellement militaire. Le pouvoir
était exercé par le Soudan Political Service. Lequel s’est essentiellement
appuyé sur les petits chefs locaux pour mener sa politique.
• Le Soudan accéda à l’indépendance le 1er janvier 1956. L’élite
nordiste s’empara du pouvoir et de l’administration et imposa ses
politiques et son « idéologie unitaire ». Soit l’arabisation et l’islamisation
de toute la société soudanaise. Le Sud, quant à lui,
souhaite le pluralisme culturel et religieux du Soudan, l’abolition
de la charia, et un système fédéral dans un État laïc.
• La dictature militaire du régime du général Abboud (1958-1964)
imposa l’arabisation et l’islamisation dans tout le Sud. La répression
systématique envers le Sud aggrava les tensions qui
se transformèrent en véritables confl its armés qui durent depuis plus de 40 ans.