Campagne - Printemps 2004

Paix et reconstruction au Rwanda et à travers le monde

Un appel de solidarité de Gil Courtemanche

Thursday 15 April 2004, by Gil COURTEMANCHE

Cette année marque le dixième anniversaire de l’un des événements les plus horribles de l’histoire de l’humanité. Je vous écris aujourd’hui afin de commémorer cet anniversaire.

Alternatives au Rwanda et ailleurs dans le monde, pour la reconstruction, la paix et la démocratie

Il y a dix ans aujourd’hui, 800 000 innocents ont été massacrés dans l’espace d’une centaine de jours. Ces terribles événements ont eu lieu au Rwanda, où je me trouvais alors, avant et après le génocide. J’ai écrit un livre sur ce sujet.

Le monde entier a été pris d’un sentiment d’horreur lorsque les nouvelles ont commencé à percer ; des hommes et des femmes tués à coup de machette, des enfants massacrés sans merci. Et lorsqu’on épargnait ces derniers, on leur coupait les pieds, afin de s’assurer qu’ils ne pourraient jamais combattre dans le camp des ennemis.

Je suis retourné au Rwanda lorsque tout était fini, après le carnage. J’avais sur moi une liste de trente personnes que je désirais retrouver à tout prix, des personnes qui m’avaient aidé et que j’avais aidées pendant mes années au Rwanda.

Je m’en étais fait des amis et bien sûr, je m’inquiétais à leur sujet. Je ne savais pas si j’allais les retrouver en vie ou non. Les nouvelles étaient encore pires que ce que je redoutais. Sur mes trente amis, vingt-sept avaient trouvé la mort.

Les trois autres ? J’ai appris avec horreur qu’ils avaient pris part au massacre. Ils étaient devenus des meurtriers. Peut-être était-ce dans le but de sauver leur propre vie ? Je ne le saurai jamais.

L’un d’entre eux, un membre du personnel soignant, était un homme gentil et compatissant. On m’a dit qu’il avait, par la suite, tué ses propres patients.

Cette lettre n’a cependant pas pour but de raviver les événements sordides qui ont eu lieu au Rwanda. En fait, nous n’arriverons certainement jamais à comprendre pleinement la cause de ce génocide - nous n’arriverons jamais à expliquer pourquoi tant de vies ont été sacrifiées ; pourquoi si peu de gens connaissaient l’ampleur de cette tragédie ; et pourquoi si peu ont décidé d’intervenir.

Non, je n’écris pas cette lettre pour raviver ces souvenirs mais plutôt pour solliciter votre aide, afin que des événements aussi horribles ne se reproduisent jamais.

Je vous écris aujourd’hui au nom d’Alternatives, un organisme auquel nous apportons notre soutien, vous et moi. Unissons nos forces ! Faites un don exceptionnel pour aider Alternatives, qui continue sa mission au Rwanda. Aidez-nous à reconstruire ce pays, à poser les fondements d’une société nouvelle, juste et pacifique.

Comme vous le savez, Alternatives est également présent en Irak, en Afghanistan, au Soudan et en République démocratique du Congo... dans plus de 30 pays de par le monde.

Comme vous le savez également, de nombreux pays connaissent encore les affres de la guerre au moment même où j’écris cette lettre. Alors que d’autres pays sont tout juste en train d’en sortir (après vingt longues années dans le cas du Soudan) et recommencent le lent et long processus de la reconstruction.

J’ai énormément appris pendant mes années au Rwanda ; j’ai appris, entre autres, que l’indifférence est notre pire ennemi ! Je le
répète : notre pire ennemi ! Il est de notre devoir d’aider ceux dont les droits ont été bafoués et à qui on a dénié la justice.

Ce devoir nous incombe particulièrement, à nous, citoyens d’un
des pays les plus paisibles au monde, loin des émeutes et de la violence qui affligent tant d’innocents.

Il est difficile d’imaginer, pour la plupart d’entre nous, la répression, la cruauté et les horreurs que doivent subir des millions de gens dans le monde.

Après tout, nous, citoyens canadiens et québécois, vivons dans un des pays les plus sûrs du monde, et nous nous inquiétons rarement de savoir d’où viendra notre prochain repas. Pour tant d’autres, par contre, chaque jour représente un nouveau combat pour survivre.

Ce sont ces personnes qui ont désespérément besoin de votre soutien aujourd’hui. C’est pourquoi je fais appel à votre générosité et vous demande de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin en faisant un don à Alternatives.

Comme vous le savez, la mission d’Alternatives est bien plus qu’une simple tentative de « réconciliation ». Notre but est avant tout, de reconstruire les fondements d’une société et d’un pays. Grâce à votre don, vous donnerez à de simples citoyens les outils nécessaires pour subvenir à leurs besoins, vous participerez à la construction d’écoles et vous apporterez votre soutien à des publications locales consacrées aux droits civils et aux droits de la personne.

Nous recevrons votre don avec grand plaisir, quel qu’en soit le montant.

Un don de 20$ serait grandement apprécié ! Il en serait de même pour un don de 50$, 100$, 200$ ou 500$. Quel que soit le montant de votre contribution, vous nous aiderez à faire une différence.

Je sais que vous apportez déjà votre soutien aux entreprises d’Alternatives, entreprises qui ont toutes un impact profond sur la vie de milliers de personnes. Je sais également que, dans le passé, nous avons pu compter sur votre appui. Je tiens à vous en remercier sincèrement.

J’ai eu l’occasion, depuis plus de quarante ans maintenant, de découvrir un grand nombre de pays. J’ai pu constater, de première main, les miracles accomplis grâce à votre soutien. Vous faites figure d’espoir. En fait, votre don d’aujourd’hui est porteur d’un message.

La nourriture et les médicaments que nous distribuons, les écoles que nous construisons, les groupes communautaires que nous créons grâce à votre générosité constituent la preuve pour les habitants de ces pays que le reste du monde ne les a pas oubliés,
qu’ils ne sont pas seuls, et qu’ils ne devraient, en aucun cas, perdre espoir.

On me demande souvent : « Qu’est-ce qui s’est passé là-bas ? Qu’est-ce qui s’est passé au Rwanda ? Comment les choses ont-elles pu dégénérer à ce point ? » Je ne me l’explique que d’une seule façon : le refus de voir la réalité en face.

Des particuliers, des gouvernements, des pays entiers qui auraient pu intervenir, qui auraient pu empêcher le génocide, ont refusé de voir la réalité en face, refusé de se rendre à l’évidence, refusé d’admettre le tragique de la situation.

Votre don à Alternatives prouve que vous gardez les yeux grands ouverts. Il se peut que la violence n’ait pas encore éclaté dans certaines parties du monde ; néanmoins, vous sentez qu’elle couve. C’est l’occasion où jamais d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

Il existe une seule façon de vaincre la violence - même une violence à l’échelle de celle qui a éclaté au Rwanda il y a dix ans : l’établissement d’une société gouvernée par la justice.

Et ceci - en résumant de manière très simple - est exactement la mission d’Alternatives : la création de sociétés gouvernées par la justice.

Aidez-nous dans nos efforts de reconstruction. Vous pouvez nous apporter votre soutien, dès maintenant. N’hésitez pas. Merci.

Solidairement vôtre,

DONNEZ GÉNÉREUSEMENT


Gil Courtemanche
Auteur, journaliste, fier de soutenir l’action d’Alternatives

P.S. Une contribution mensuelle modeste de 10$ rendrait votre participation encore plus efficace. Vous ferez ainsi partie du Fonds de solidarité d’Alternatives
et deviendrez un de ses bienfaiteurs.

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