
Sous la direction des revues Mouvements et Transversales. Textes de Christophe Aguiton, Miguel Benasayag, Bernard Cassen, Nadia Demond, Gustave Massiah, Philippe Merlant, Bruno Rebelle, Patrick Viveret, Gilbert Wasserman, Chico Whitaker.
De l’antimondialisation en 1999 à Seattle à l’atermondialisation d’aujourd’hui, le mouvement s’est transformé, se dotant d’un espace bien à lui pour faire évoluer ses stratégies : le Forum social mondial (FSM) qui en était à sa quatrième édition en janvier 2004 à Mumbai (anciennement Bombay).
Si les dernières années ont été un laboratoire des luttes, l’expérimentation de nouvelles pratiques de luttes sociales, mondiales, décentralisées, plurielles, on sent que le moment des bilans et de l’introspection se fait maintenant sentir, notamment, par la multiplication des ouvrages collectifs qui posent plusieurs questions sur le mouvement et tentent quelques réponses.
C’est dans la perspective de mieux comprendre les composantes de ce mouvement en vue de le renforcer, que les revues françaises Mouvements et Transversales ont eu l’initiative de réunir des intellectuels, militants, artisans du FSM et du Forum social européen (FSE) pour répondre à huit questions. Le mouvement altermondialiste est-il à même de formuler une perspective émancipatrice, et laquelle ? Comment inventer une nouvelle culture démocratique et de nouvelles pratiques politiques ? Le mouvement contre la guerre est-il aujourd’hui à même de se transformer en mouvement pour le droit international ? Sa priorité doit-elle aller à l’élargissement ou à la radicalisation ? Comment faire en sorte que le mouvement soit progressivement approprié par les pays du Sud ? N’est-il pas encore trop un mouvement de couches moyennes intellectuelles et comment peut-il être pris en charge par les catégories populaires ? Faut-il davantage prendre en compte la réalité institutionnelle de l’Europe et comment ?
La formule question-réponse permet d’exposer de façon dynamique, une diversité de points de vue qui reflètent bien les débats ayant cours au sein du mouvement. Si certaines réponses brèves nous laissent parfois sur notre faim, elles ont le mérite d’éveiller en nous et pour notre travail plusieurs questions ainsi que l’envie de poursuivre les réflexions et le débat.