J’aime dire que je me suis trouvé une nouvelle famille intellectuelle. Des gens d’action qui valorisent l’appropriation des grands enjeux sociopolitiques du Québec actuel et de celui dans lequel nous vivrons en 2020. Comme 1000 autres personnes, je suis membre de l’Institut du Nouveau Monde (INM) depuis deux ans. D’ailleurs, je siège au conseil d’administration de cet organisme non partisan depuis juin dernier. Un privilège et un engagement exigeants. Les débats y sont costauds, stimulants, généreux. Et pas qu’au CA.
Toute la réflexion politique et sociale générée par l’INM est mue par le désir de mousser le renouvellement des idées au Québec et de favoriser l’engagement éclairé du plus grand nombre. Des idéaux qui m’habitent depuis 30 ans. Au fond, l’INM veut promouvoir l’idée qu’il y a un vrai plaisir à participer à la construction de sa société, ce qu’on dit trop peu. Un travail que l’INM fait auprès des jeunes par son École d’été et celle d’hiver. Mais plus que tout, l’INM veut favoriser l’échange entre experts et citoyens de tous milieux et de toutes les générations. Le vrai bouillon de culture citoyenne.
Sa mission se résume en trois verbes d’action : informer, débattre, proposer. René Lévesque le répétait : être libre, c’est être informé. Et seule une information solide permet de battre en brèche les idées reçues et la pensée minute. L’INM produit une information remarquable, notamment avec son Annuaire du Québec, (Fides, 456 pages, 29,95 $). Celui de 2007, Le Québec en panne ou en marche ? sous la direction de Michel Venne et Myriam Fahmy, offre, entre autres, 75 regards par autant d’analystes reconnus sur la marche actuelle du Québec, avec des données clés sur la démographie, l’emploi, la santé, les régions et la culture. Plus récemment, glissé dans Le Devoir du 20 janvier, l’INM a produit un cahier spécial que vous avez sans doute conservé : Que devient la culture québécoise ? Que voulons-nous qu’elle devienne ?
Voilà la question posée et débattue ce week-end dans 11 villes du Québec. Autre chose que l’INM fait bien, je dois le souligner, ce sont ses grands Rendez-vous stratégiques. Il y a eu celui sur la santé (2005) et sur l’économie (2006). Ne ratez pas celui sur la culture dont le premier volet (de trois) débute vendredi et samedi, 2-3 février. Après qu’on nous ait récemment cassé les oreilles avec des données de sondage bâclé, des forums télévisuels où il était difficile de faire la part des choses tant valsaient clichés, humeurs et faits de société, ce Rendez-vous stratégique sur la culture tombe à merveille. Il offre un cadre pour un échange réfléchi, sans doute pour le plus grand débat autour de l’avenir du Québec.
La culture québécoise : culture commune ou mosaïque d’identités ? Comment évoluent les valeurs culturelles du Québec ? Quelles sont les caractéristiques québécoises en matière d’intégration ? Où va la culture québécoise sous l’influence du pluralisme et de la mondialisation ? Comment se vivent les relations entre majorité et minorités ? Voilà quelques questions qui seront abordées par un panel d’experts à Montréal. (Chaque région module à sa façon la question Que devient la culture québécoise ? mais
en cherchant à répondre à : Culture commune ou mosaïque d’identités ?)
À Montréal donc, c’est sous la coprésidence de Dany Laferrière (écrivain et cinéaste) et de Louise Sicuro (présidente-directrice des Journées de la culture) que l’événement se déroule. Les invités du vendredi soir qui mettront la table pour les débats en atelier du lendemain (dont quelques-uns bilingues) sont Guy Rocher (sociologue), Marc Gold (avocat et membre du comité exécutif de la Fondation de la tolérance), Vania Jimenez (médecin et écrivaine), Micheline Labelle (sociologue). J’aurai le plaisir d’animer cette soirée de discussion entre experts et citoyens. Lieu : UQAM, pavillon Sherbrooke, 200 rue Sherbrooke Ouest.
Je vous invite à faire circuler l’information pour ce Rendez-vous citoyen de Gatineau à Carleton-sur-Mer. Pour consulter le programme et s’inscrire : www.inm.qc.ca