
La revue Alternatives Sud a su, au cours des années, se distinguer des autres publications par le fait qu’elle publie uniquement des textes de chercheurs du Sud. Son dernier numéro est consacré exclusivement à la Chine. Contradictions sociales et résistances, l’envers caché du développement économique débordant dont on parle tant. Des sociologues, des syndicalistes, des féministes et des politicologues décrivent les impasses du cocktail explosif qui mêle ultralibéralisme et autoritarisme.
Le livre est composé de deux sections. La première s’attarde à la place occupée par la Chine rurale dans le discours de modernisation, et soulève les nombreuses problématiques issues d’un développement inégal entre villes et campagnes. La deuxième, intitulée « Modernisation et société chinoise », fait le constat des contradictions entre libéralisation économique et répression des mouvements de démocratisation des dernières années.
De l’héritage de la révolution de 1948, il reste un esprit de fronde, une pensée critique, une capacité de résistance qui s’exprime à travers des « petites » et des « grandes » résistances locales qui mobilisent parfois des dizaines de milliers de ruraux et d’urbains.
Ces débats, rarement évoqués dans le discours médiatique, révèlent une société qui s’interroge, qui interpelle, qui cherche des alternatives. Le mouvement altermondialiste mondial parviendra-t-il à établir un dialogue avec les rebelles chinois ? Quelque chose d’extraordinaire pourrait ainsi se produire.