Le bruit des os qui craquent
À Montréal, au Théâtre d’Aujourd’hui, à partir du 31 mars.
La pièce raconte la fuite de deux enfants-soldats. La mise en scène de Gervais Gaudreault situe l’action dans deux espaces-temps différents. D’un côté, Elikia et Joseph fuient le camp des rebelles dans la forêt. De l’autre, Angelina, l’infirmière, témoigne de la réalité des enfants-soldats devant une commission.
De rigoureuses recherches sur le sujet ont conduit l’auteure à passer cinq semaines en République démocratique du Congo en 2006. Suzanne Lebeau a rencontré Amisi et Yaoudé à l’Espace Masala, un centre de solidarité pour les enfants-soldats situé à Kinshasa. Elle s’inspire de leurs récits pour créer les personnages fictifs d’Elikia et de Joseph, leur fuite dans la forêt, les horreurs vécues par la guerre et aussi leur grande force morale.
La structure de la pièce permet de raconter cette histoire selon un regard intérieur et extérieur : celui des enfants qui subissent la guerre et celui d’un adulte qui essaie de comprendre la guerre et de la raconter. Tout comme le personnage de l’infirmière, Suzanne Lebeau a besoin de savoir pour dénoncer. « J’ai besoin d’essayer de comprendre comment des adultes peuvent prendre des enfants et les armer. »
Dans une optique où « le théâtre n’a pas à être plus réel que le réel », Gervais Gaudreault a conçu une mise en scène sobre qui mise davantage sur l’ambiance et la création d’atmosphères. « Tout l’univers est en blanc, noir et gris, il n’y a pas la couleur. » Étant donné que la fuite des enfants se déroule dans le passé, l’espace-temps qui leur est réservé représente davantage « la réminiscence, l’histoire qui resurgit, les fantômes qui ressortent ».
Suzanne Lebeau a eu l’idée d’écrire Le bruit des os qui craquent après avoir visionné un documentaire sur les enfants-soldats. Avec Gervais Gaudreault, cofondateur de la compagnie de théâtre Le Carrousel, elle nous présente une histoire qui pourrait être celle vécue par les 250 000 enfants-soldats répartis à travers le monde...