L’impasse de la globalisation
Michel Freitag. Éditions Écosociété, 2008, 415 pages.
Cet entretien avec le sociologue Michel Freitag présente une lecture impressionnante du capitalisme globalisé tel qu’on le connaît aujourd’hui. Cet ouvrage colossal qui s’absorbe à petite dose représente une véritable césure avec l’interprétation froidement économique suggérée par certains analystes de la mondialisation. Soucieux de comprendre cette suprématie de l’économie sur le politique, le professeur prend bien soin de visiter la genèse du capitalisme pour en dégager les grandes lignes de sa critique et de son développement historique.
Questionnant l’interprétation post-moderniste des transformations du capitalisme, et en désaccord avec ceux qui conçoivent la globalisation comme le prolongement naturel de « la dynamique de la modernité », Freitag considère que la rupture, que le changement de paradigme dans la modernité a été « minutieusement programmé » par les transnationales et les États-Unis. Pour l’auteur, le pouvoir de changer les choses repose sur la volonté ou non d’agir dans les espaces politiques déjà existants.
Si le sociologue refuse heureusement toute approche programmatique, il n’en avance pas moins des idées qui abordent ouvertement « l’autodestruction du capitalisme ou sa réforme radicale avant la destruction du monde ». Pour le réformiste, il ne fait pas de doute que l’humanité est à la croisée des chemins. Par conséquent, il est nécessaire de questionner des concepts comme le développement (même durable), le travail et l’argent comme éléments indispensables au bonheur.
Lire cet entretien avec ce sociologue très peu connu du grand public demeure quelque chose de riche et d’indispensable pour ceux et celles qui souhaitent mieux comprendre pour mieux agir !