L’Altermondialisme
Francis Dupuis-Déri, Boréal, Montréal, 2009, 127 pages.
Dans ce court livre de poche, Francis Dupuis-Déri fait le survol de l’altermondialisme de manière claire et synthétique. Il présente ainsi les principales organisations de ce « mouvement des mouvements » (les paysans, les syndicats, la Marche mondiale des femmes, etc.), ainsi que des auteurs marquants comme Naomi Klein, Noam Chomsky ou Walden Bello.
Des clivages marquent évidemment l’altermondialisme. Francis Dupuis-Déri identifie tout d’abord les tiraillements entre les réformistes plutôt sociodémocrates (les syndicats notamment) et les radicaux (anarchistes, etc.) plutôt anticapitalistes. Il explique aussi les tensions entre les tenants du contre-pouvoir (prêts à accéder au pouvoir) et ceux qui prônent l’anti pouvoir (adeptes du « changer le monde sans prendre le pouvoir »). L’opposition entre unité et diversité est autre clivage lié à l’altermondialisme. Sa diversité est sans aucun doute une de ses plus grandes forces, mais cela l’empêche de présenter un projet unifié et d’agir de façon homogène pour prendre le pouvoir. L’auteur croit qu’il est illusoire d’espérer que l’altermondialisme s’unifie sous une même bannière, parce qu’il constitue par définition une convergence de mouvements disparates.
Dans son bilan, l’auteur souligne les gains de l’altermondialisme : remise en cause de la préséance du néolibéralisme et de la légitimité des institutions élitiste comme le G8 ou l’OMC ; ainsi que l’organisation de nombreux événements qui perdurent et qui se renouvèlent comme le Forum social mondial. Malgré tout, il constate que les dominants maintiennent le cap sans être trop dérangés.