Le Maroc doit poursuivre son engagement dans la voie de la démocratisation tout en s’attaquant aux impératives questions sociales : pauvreté, exclusion, marginalisation, etc... Pour répondre à ces deux problématiques, le projet du FAM au Maroc vise un renforcement du dialogue stratégique entre les Jeunes acteurs sociaux de la société civile et l’État. Ultimement, le projet permettra la création d’un Conseil Consultatif de la Jeunesse permettant la participation des jeunes marocains et marocaines aux débats sur les problématiques auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Ce projet s’inscrit dans notre secteur d’intervention « Gouvernance locale et citoyenneté » du chantier Bonne gouvernance de notre programme triennal.
Renforcement du dialogue stratégique entre les jeunes acteurs sociaux de la société civile et l’État
Le FAM a lancé au cours de l’année 2003-2004 un cycle de séminaires sur le thème « le dialogue entre les acteurs socio-politiques et associatifs » », à Rabat, Bouizakarn et Zagora.
Les participants-es des séminaires, issus de différents secteurs de la société civile, se sont questionnés sur les modalités et les mécanismes à mettre en place pour créer une atmosphère de confiance et de responsabilité partagée entre les différents acteurs et permettant la création d’un espace de dialogue avec l’État. Le projet permettra d’axer les consultations initiées sur le thème de la participation des jeunes au processus démocratique.
Création d’un Conseil Consultatif de la Jeunesse
Les jeunes représentent le tiers de la population marocaine mais leur réalité reste inconnue des décideurs. Suite aux attentats de mai 2003, l’heure est maintenant à la consultation populaire et à l’organisation de tribunes publiques pour donner la parole à ces jeunes, particulièrement ceux des milieux défavorisés. La question est d’autant plus importante que les communales du 12 septembre dernier ont connu pour la première fois la participation des jeunes de 18 à 20 ans. Il est donc temps de redéfinir de nouveaux termes pour un dialogue et des débats politiques, sociaux et économiques auxquels les jeunes seront des acteurs à part entière.
La Création d’un « Conseil Consultatif de la Jeunesse » permettra de donner la parole à ces jeunes afin qu’ils puisse formuler des propositions sur les problématiques auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Le Conseil Consultatif de la Jeunesse se veut un espace permanent de consultation, d’échanges, de dialogue et de proposition, au sein duquel seront délégués des jeunes de tous les secteurs de la société civile : jeunesse des associations et groupes communautaires, des associations étudiantes, des syndicats, des partis politiques, des jeunes entrepreneurs des milieux urbains, périurbains et ruraux. Les objectifs de cette composante sont :
– Créer un espace permanent de consultation, de convergence, de concertation et de proposition par et pour les jeunes ;
– Favoriser l’adhésion consciente de la jeunesse au processus d’émergence d’une citoyenneté active basée sur le respect des droits et l’exercice des pouvoirs des jeunes citoyens à travers la participation directe et en privilégiant d’autres formes de représentation sociale basées sur le dépassement des schémas traditionnels ;
– Favoriser la participation citoyenne des jeunes à la gestion des affaires publiques ;
– Créer un espace de dialogue entre les jeunes et les instances publiques, gouvernementales, les structures associatives et académiques ainsi que le secteur privé ;
– Créer des synergies entre les jeunes issus de tous les secteurs de la société civile ;
– Renforcer les capacités organisationnelles des jeunes acteurs de la société civile par le biais d’outils pédagogiques et d’un programme de formation en techniques de plaidoyers, résolution de conflits, communication et dialogue, planification stratégique, mobilisation sociale etc.
Bénéficiaires
Le renforcement du dialogue jeunes-État doit en bout de piste profiter à l’ensemble de la population marocaine. On peut aussi mentionner aussi que l’amélioration des capacités au niveau d’une structure jeunes devra aussi avoir des conséquences réelles sur les bénéficiaires des activités sociales de cette institution. Les bénéficiaires indirects sont donc les membres de ces organisations. Les communautés locales sont donc aussi les bénéficiaires indirectes de ce projet.
Égalité entre les sexes
Plus souvent qu’à leur tour, les femmes et les filles marocaines sont les victimes de sérieuses violations des droits de la personne : mariages forcés et/ou précoces, violences sexuelles et domestiques, mutilations génitales, et marginalisation des services d’éducation et de santé. Alors que le chômage touche 20% de la population, les femmes, en particulier les plus jeunes, y sont également surreprésentées.
Les inégalités socioéconomiques entre les femmes et les hommes, mais également celles qui traversent l’ensemble de la société marocaine, sont en partie responsables de cet état de faits. La faible niveau de démocratie au Maroc n’est pas étranger non plus aux profondes inégalités entre les femmes et les hommes.
Notre programmation au Maroc entend appuyer des initiatives de démocratisation, en favorisant le dialogue stratégique amorcé par la société civile, notamment les organisations de jeunes, fortement touchées par le chômage, l’exclusion, la pauvreté et les violations de leurs droits. Nos activités visent à renforcer les acteurs sociaux du Maroc dans leurs initiatives de dialogue avec l’État marocain, afin que celui-ci puisse adopter des politiques de développement et de lutte à la pauvreté qui répondent aux demandes du secteur associatif du pays.
La création d’un Conseil consultatif de la jeunesse permettra aux jeunes de prendre la parole et de formuler des propositions d’action sur les problématiques auxquelles ils sont confrontés. Dans cet exercice, Alternatives et ses partenaires marocains veilleront à ce que les organisations représentants les femmes et les filles puissent trouver un espace équitable et recevoir les outils de sensibilisation et de plaidoyer nécessaires afin de faire valoir leurs droits et leurs demandes. Ainsi, nous viserons à ce que les femmes aient une possibilité accrue d’exercer l’intégralité de leurs droits fondamentaux et une réduction des inégalités entre les femmes et les hommes quant à l’accès aux ressources et aux bénéfices du développement.