Plusieurs groupes d’exilés birmans ont tenu des manifestations, mercredi, devant plusieurs ambassades françaises à travers le monde afin de protester contre les investissements du géant pétrolier Total en Birmanie (repabtisée Myanmar par la junte militaire au pouvoir).
Les manifestants accusent le gouvernement français de supporter activement l’implication de Total dans ce pays du sud-est asiatique. Ils affirment également que la France s’oppose aux sanctions imposées par l’Union européenne à la Birmanie afin de protéger les intérêts de la pétrolière.
Total est le plus important investisseur corporatif en Birmanie. L’entreprise a dirigé l’exploitation des champs gaziers de Yadana, qui rapportent au gouvernement birman entre 200 et 450 millions de dollars américains annuellement.
« Nous voulons que le gouvernement français agisse afin que Total retire ses investissements de la Birmanie puisque cet argent ne fait qu’aider le régime birman à acheter des armes », affirme Soe Aung,, une porte-parole du Conseil national pour l’union de la Birmanie (NCUB), basé en Thaïlande. Cette coalition regroupe trente organisations militant en faveur de l’instauration d’un gouvernement démocratique, dont certaines sont des associations représentant des groupes ethniques. Les manifestations ainsi que l’envoi de lettres de protestation ont été coordonnés par les organisations « US Campaign for Burma », « UK Campaign for Burma » ainsi que le NCUB.
Des actions de protestation sont actuellement menées partout à travers le monde devant les ambassades françaises d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Afrique. Des lettres ont également été envoyées aux diplomates français partout sur la planète. L’organisme américain de soutien aux activistes qui tentent de mettre un terme au régime militaire birman « US Campaign for Burma » écrit dans une lettre : « Le 14 juillet, la France célèbre l’anniversaire de la prise de la Bastille et l’esprit de la Révolution française, basé sur des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Cependant, les politiques françaises par rapport à la Birmanie supportent les intérêts de la dictature birmane ». La pétrolière Total « finance des tyrans qui nient les droits humains fondamentaux du peuple birman », ont déclaré les représentants de « US Campaign for Burma » dans un communiqué de presse.
Le communiqué accuse notamment le régime de Rangoon d’être responsable de massacres ethniques, de recruter des enfants dans l’armée nationale et d’utiliser le viol comme une arme de guerre contre les femmes et les enfants.