Au cours des prochains mois, de nombreuses figures intellectuelles et associatives prendront la plume pour alimenter un blogue collectif publié dans le Huffington Post, dont un extrait sera repris chaque mois dans un billet du Journal Metro.
Les textes aborderont différentes facettes de la construction publique de l’islamophobie. Salam (mot en arabe qui désigne paix ) est une initiative portée par le Centre justice et foi (www.cjf.qc.ca) et Alternatives (www.alternatives.ca) qui veut fournir des outils permettant de mieux saisir les enjeux relatifs à l’islam, à l’actualité internationale et ainsi contrer les discours islamophobes.
Depuis le 11 septembre 2001, on constate en Occident une montée en force de l’islamophobie et la construction du « problème musulman » comme « problème public ». Cette nouvelle forme de racisme contre le musulman (ou celui qui en revêt les traits) gagne une acceptation sociale et donne le ton au débat public.
Dans certains médias, on fait l’amalgame périlleux entre islam, fondamentalisme et terrorisme. Autant de termes employés de façon indistincte. À coup de stéréotypes, on représente l’islam de façon monolithique, péjorative et comme porteur d’une culture archaïque dont la soumission de la femme en constituerait un des éléments centraux. Cette tendance intervient, explicitement ou implicitement, dans l’élaboration de nombreuses lois et mesures sécuritaires qui stigmatisent davantage les personnes associées à l’islam.
Au Québec, ce sont surtout les débats sur la laïcité, les accommodements raisonnables et la Charte des valeurs qui ont exacerbé la discrimination et l’exclusion des musulmans et musulmanes. Encore aujourd’hui, l’accueil des réfugiés syriens de confession musulmane fait couler beaucoup d’encre.
À l’heure où l’information se consomme, la menace terroriste vend. Et la construction d’un tel ennemi contribue à légitimer des politiques guerrières au profit d’intérêts économiques et géostratégiques. Des attaques de l’OTAN en Afghanistan et en Irak, jusqu’aux bombardements contre le groupe État islamique, un récit fondé sur l’incompatibilité des cultures se structure.
C’est dans l’espoir d’infléchir le poids de cette logique guerrière que les deux organismes partenaires de cette initiative mettront à votre disposition une analyse informée en évitant de céder au sensationnalisme. Alors que l’idéologie du « choc des civilisations » domine largement dans les médias, ce billet offrira un regard résolument critique permettant de renforcer la solidarité, la justice sociale et la cohabitation entre les peuples et les cultures.