Le comité d’orientation du 5e Sommet citoyen de Montréal rassemble présentement la centaine de propositions présentées par des citoyens avant et pendant le Sommet. Elles constitueront le cœur d’un programme citoyen qui sera lancé au début de la campagne électorale montréalaise cet automne. « À partir de cet agenda, nous allons organiser un débat avec les candidats à la mairie, ainsi que des débats locaux », explique Luc Rabouin, le directeur général du Centre d’écologie urbaine de Montréal, qui a organisé le Sommet citoyen.
Ce programme compte aborder la question de l’impact sur les quartiers et les citoyens de grands projets économiques ou d’infrastructure. Comme le déplore Luc Rabouin, « les impacts sociaux et environnementaux sont toujours un peu accessoires par rapport aux considérations économiques de ces projets ». Il espère un juste retour du balancier en faveur des préoccupations citoyennes. Plusieurs autres questions seront incluses dans le programme citoyen, dont l’accès à des logements abordables.
Mais encore plus important, le comité d’orientation du Sommet citoyen de Montréal veut favoriser l’éclosion d’un mouvement citoyen indépendant, démocratique et pluriel d’ici un an. « Le programme citoyen constitue la plateforme commune, et la structure servira à faire avancer ces propositions », dit Luc Rabouin. Selon lui, « il y a plusieurs réseaux à Montréal, mais ils sont sectoriels. Il y a des syndicats ou des groupes centrés sur les femmes, l’environnement ou un quartier en particulier. Nous voulons créer un regroupement qui envisage la ville comme un tout pour qu’on puisse s’appuyer mutuellement. On veut créer des espaces publics sur les grands enjeux et éventuellement promouvoir les enjeux de l’agenda citoyen ».
Ce projet sera présenté au prochain Forum social québécois qui aura lieu du 8 au 12 octobre à Montréal. La structure exacte à adopter fera par la suite l’objet de consultations auprès de groupes et de citoyens montréalais. Le défi sera de mettre sur pied une organisation souple, qui intègre à la fois des individus et des organisations, et qui rejoint aussi les communautés culturelles.
« Il est très clair que si on veut influencer les enjeux, les forces des mouvements sociaux doivent être rassemblées pour avoir un maximum d’impact, affirme Luc Rabouin. Ce constat est partagé par plusieurs groupes et syndicats. Cette idée avance, alors qu’il y a deux ans ce n’était pas dans le paysage. »
Luc Rabouin, auteur de Démocratiser la ville qui vient de paraître aux éditions Lux, constate que la situation est mûre pour un plus grand engagement citoyen au niveau municipal. Il rappelle que c’est là que le citoyen doit commencer pour reprendre en main son destin : « Si on n’est pas capable de changer notre ville, on ne pourra pas changer le monde ! »