Alors que l’hiver s’annonce, que les températures baissent et que nous allumons le chauffage, il est temps de faire face à des choix difficiles en matière de changements climatiques. En décembre, les gouvernements du monde entier se réuniront à Copenhague pour mettre au point un nouvel accord mondial qui sera la suite du Protocole de Kyoto. Malgré cela, le gouvernement conservateur canadien continue de faire fi des obligations légales du Canada conformément à Kyoto, notamment dans un secteur sous-estimé, soit cela des habitations canadiennes.
En janvier 2007, durant une période de questions, Stephen Harper a suggéré que « Ce pays prévoit d’être à 50% au dessus des objectifs de Kyoto en 2012. Nous ne pouvons tout de même pas dire à la population canadienne de chauffer leur maison 1/2 fois moins de temps. »
Cette déclaration résume assez clairement la politique d’information des conservateurs sur les changements climatiques.
Si cette feinte de Stephen Harper considère un premier volet de solution à la crise environnementale – l’engagement individuel pour changer nos modes de vie - elle ignore toutefois, le second aspect essentiel soit l’accès à des solutions techniques abordables et viables. Plutôt que d’éteindre le chauffage, peut-être serait-il temps de remplacer cette vieille chaudière à pétrole ou d’ajouter une isolation à base de soja biologique dans les murs et le toit ?? À l’inverse, les Conservateurs ont annulé le programme EnerGuide d’amélioration de l’efficacité énergétique pour les particuliers et le Programme incitatif pour les bâtiments commerciaux en 2006, réduisant ainsi l’accès pour les Canadiens aux options de bâtiments énergétiquement efficaces.
Nos maisons et immeubles représentent environ 1/3 de la consommation d’énergie canadienne, un exemple idéal démontrant bien que nous pouvons influer sur les changements climatiques dans nos décisions quotidiennes, mais où nous échouons clairement. Entre 1993 et 2003, les émissions du Canada ont augmenté de 27%, alors qu’en moyenne les émissions des autres nations du G7 ont augmenté de 12%, sur la même période.
Mais c’est cependant considérant l’aspect législatif du problème environnemental que le gouvernement conservateur du Canada a tout à fait échoué. Depuis 2005, aucune tentative ne fut entreprise pour proposer le moindre règlement sur la réduction des gaz des maisons. Aucune politique claire ni stratégie pour s’attaquer au problème ne fut produite en quatre ans.
Et aujourd’hui, en maître de l’opportunisme,le gouvernement Harper perçoit une façon de sortir le Canada de la seule loi contraignante sur les changements climatiques, le Protocole de Kyoto. Le Canada a ainsi rejoint le Japon, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande pour insister sur le fait que le nouvel accord de Copenhague soit LE SEUL accord mondial courant, contournant ainsi nos engagements légaux pris à Kyoto.
Malgré le manque de directions du Canada, plusieurs provinces démontrent le potentiel d’une législation et d’une régulation en matière de changements climatiques. La Colombie Britannique a adopté la première taxe carbone au Canada et l’Ontario a lancé une tarification progressiste de l’énergie domestique, faisant en sorte que la production d’énergie solaire soit compétitive. Ici au Québec, dans un futur proche, nous pouvons nous attendre à voir les normes de l’Agence de l’efficacité énergétique NovoClimat en matière de construction devenir des standards dans le code du bâtiment.
Les législations de ce genre fixent les règles. Elles mettent des technologies propres sur le marché à travers des pénalités et des interdictions liées au gaspillage d’énergie, et elles encouragent les engagements personnels des gens en donnant une forme concrète au vœu cohérent, personnel et politique des Canadiens de stopper la progression des changements climatiques.
Sans cela, notre seule option est d’éteindre le chauffage.