Cancun : Exclus des négociations pour avoir porté "la parole des peuples"

jeudi 9 décembre 2010, par Maxime Combes

Ce mercredi 8 décembre, une vingtaine de représentants d’organisations de la société civile n’ont pu pénétrer sur les lieux des négociations à Cancun. Leur accréditation a été "suspendue".

Leur tort ? Avoir pris part à la conférence de presse du mardi 7 décembre organisée par la Via Campesina au Moon Palace. Rejointe par l’ambassadeur de Bolivie, Pablo Solon, les négociateurs en chef du Paraguay, Miguel Lovera et du Nicaragua Paul Oquin, la conférence de presse de 30 minutes s’est poursuivie sur le perron de l’édifice Azteca, suscitant un attroupement assez important de médias, représentants de la société civile et curieux de passage. Tour à tour, ce sont donc Josie Riffaud de la Via Campesina, Tom Goldtooth d’Indigenous Environmental Network, Ricardo Navarro des Amis de la Terre, Pablo Solon etc.. qui ont expliqué pourquoi se tenaient 1000 Cancun soit 1000 actions partout dans le monde ce mardi 7 décembre et pourquoi des milliers de manifestants partis à l’aube du centre de la ville de Cancun se rapprochaient peu à peu du centre de négociations officiel pour y organiser une assemblée des peuples. Cette vidéo retrace la journée :

Transformer notre modèle de développement

Formant un tout cohérent, ces initiatives ont montré que les véritables solutions sont moins dans les salons feutrés du Moon Palace que dans les revendications de ceux qui n’y ont pas accès. A ainsi été établie une assemblée alternative aux négociations officielles, ces dernières étant incapables de répondre de façon efficace, juste et soutenable au défi climatique. Y ont été énoncées des propositions concrètes qui s’inscrivent toutes dans l’esprit de l’accord des peuples de Cochabamba dans l’idée selon laquelle il n’est pas possible de régler la question climatique sans transformer profondément notre modèle de production et de développement : de véritables réductions d’émissions de GES des pays du Nord, la reconnaissance des droits des populations indigènes et paysannes dans la protection des forêts et le rejet du dispositif REDD actuellement en cours de négociation, l’arrêt de la marchandisation des ressources naturelles, le transfert hors marché de technologies propres et de financements conséquents vers les pays pauvres, la fin des traités de libre-échange agricoles détruisant l’agriculture paysanne et les marchés locaux, la relocalisation des activités de production, un moratoire sur l’exploitation de nouveaux champs pétrolifères, etc...

Moralès, seul à l’écoute, dénote

Malgré la présence de dizaines de médias sans doute à l’étroit dans des négociations figées, aucun délégué officiel des pays du Nord n’a daigné rencontrer les représentants de ces organisations de la société civile. Une nouvelle occasion de perdue. C’est d’ailleurs une situation qui ne devrait pas s’arranger avec l’éviction de cette vingtaine de représentants d’organisations de la société civile et l’arrivée des ministres et des chefs d’Etat. Seul Evo Morales, président de la Bolivie, a annoncé vouloir sortir du Moon Palace pour rencontrer la Via Campesina et ses alliés. Ce sera ce jeudi 9 décembre en début d’après-midi.


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