Bonne gouvernance et sécurité alimentaire au Niger

mercredi 25 janvier 2006, par François L’ÉCUYER

Notre programmation au Niger aborde conjointement les enjeux de lutte à la pauvreté et de bonne gouvernance afin de favoriser un réel développement démocratique et économique pour la société nigérienne.

Notre intervention en matière de lutte à la pauvreté vise d’abord à renforcer les capacités de production agricole en milieu urbain (Niamey) et rural (Diffa). Deux centres de vulgarisation et de formation des techniques d’agriculture urbaine et organique seront ainsi mis sur pied, et recevront les jardiniers et paysans soucieux d’acquérir de nouvelles techniques de production plus efficaces et moins dommageables pour l’environnement.

Afin de favoriser l’augmentation des revenus des familles vulnérables, nous travaillons à la mobilisation des producteurs et transformateurs agricoles de Niamey et Diffa, en consolidant la Coopérative alternative de production, de transformation et d’achat (CAPTA). La mise en réseau de ces producteurs facilite leur accès aux marchés locaux et leur permet d’obtenir des outils de travail à prix réduit. Diverses formations en gestion de coopératives et en commercialisation sont offertes.

Notre travail auprès de Radio Alternative et du Journal Alternative permet de rejoindre un large public et ainsi œuvrer à l’éducation citoyenne des populations à la démocratie et la bonne gouvernance. Ces médias communautaires initient également diverses activités (débats, séminaires, conférences) sur la démocratisation et le processus de décentralisation des pouvoirs qui rassembleront associations citoyennes, agents municipaux, décideurs et représentants gouvernementaux. Ces activités sont transmises au grand public par le biais de la radio.

Les médias étant garant d’une transparence accrue en matière de gestion des affaires publics, divers dossiers journalistiques sont publiés et diffusés par les journalistes de Radio Alternative et le Journal Alternative.

Bénéficiaires

Le chantier de lutte à la pauvreté au Niger visera à améliorer les conditions de vie et accroître les revenus de 2000 familles les plus vulnérables dans les régions de Niamey et de Diffa. Ces familles seront sélectionnées à travers le travail des Clubs Alternative, dont les membres sont déjà impliqués dans des activités agricoles et génératrices de revenus dans ces deux localités. Un accent particulier sera mis envers les familles monoparentales dirigées par des femmes, envers les sans-emploi, et envers les familles ayant un faible accès à des terres agricoles de qualité. Le processus de sélection des familles sera participatif, et inclura des leaders communautaires, des membres des Clubs Alternative, ainsi que des employés du Groupe Alternative. L’implication sociale au sein de la communauté sera également un critère de sélection.

En plus de contribuer directement à ces familles, par un revenu accru et un plus grand accès à de la nourriture saine, ce projet viendra appuyer les activités des Clubs Alternative, de la Coopérative alternative de production, de transformation et d’achat (CAPTA) et du Groupe Alternative. Les 750 membres des Clubs Alternative, la trentaine d’employés du Groupe Alternative et les membres de la CAPTA bénéficieront du programme grâce aux diverses formations en gestion de projet, et autres appuis techniques, qui leur seront offertes. D’ici à la fin du projet, nous évaluons à 10 000 le nombre de membres de la coopérative.

Plusieurs organisations affiliées comptent également au nombre des bénéficiaires indirects du programme. Nombreux sont les organismes communautaires de Niamey et Diffa qui seront associés au projet, tant au niveau de la sélection des bénéficiaires directs que des formations agricoles et professionnelles qui seront au programme. Les travaux d’études d’impact et autres analyses en agriculture organique et en économie sociale pourront également bénéficier aux instituts publics et privés du Niger travaillant à ces dossiers.

Quant au chantier axé sur la bonne gouvernance, on retrouve parmi les bénéficiaires directs les bénévoles et employés de la Radio Alternative - environ 150, à 80% des femmes - ainsi que les vingt journalistes à l’embauche du journal Alternative. L’ensemble de ceux-ci participeront à l’élaboration, la production et la diffusion des dossiers approfondis et des campagnes d’éducation populaire portant sur la lutte à la corruption, la citoyenneté, la décentralisation des pouvoirs et les pratiques de bonne gouvernance. Plusieurs organisations y seront associées, notamment le Réseau des journalistes pour les droits humains, les syndicats de la fonction publique du Niger, ainsi que d’autres organes de presse privés et communautaires du Niger.

Les divers séminaires portant sur des enjeux spécifiques de gouvernance rassembleront les joueurs-clés du processus de démocratisation nigérienne : représentants des partis politiques, des gouvernements national et locaux, des syndicats de la fonction publique et de la société civile en général. Les échanges entre ces acteurs, ainsi que les ateliers de formation offerts à ceux-ci, permettront à l’ensemble d’entre eux d’améliorer les pratiques de gestion publique à différents niveaux gouvernementaux. En bout de ligne, la population en général, ainsi que le secteur privé, bénéficieront d’une gouvernance renforcée au Niger.

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