
La pièce de théâtre Bhopal, présentée récemment à l’Espace libre, rappelle avec justesse les événements tragiques survenus dans cette ville indienne au cours de la nuit du 2 au 3 décembre 1984. La mise en scène aborde l’ampleur du drame provoqué par l’explosion d’un réservoir d’isocyanate de méthyle de l’Union Carbide. Plus de 362 500 victimes avaient alors été intoxiquées. L’équipe de comédiens nous démontre la complicité involontaire des habitants du village et toute leur impuissance face à ce désastre. En nous faisant voyager dans l’espace, le temps et la richesse de la culture indienne, cette production nous rappelle notre devoir de mémoire.
Encore aujourd’hui, la population de Bhopal souffre de la contamination de leur environnement. Environ trente personnes meurent chaque mois des conséquences de cette toxicité active laissée par l’industrie chimique abandonnée en 1988. Depuis l’explosion, aucune opération de décontamination du site n’a encore été entreprise. Ainsi, Rahul Varma nous convie à réfléchir sur la catastrophe industrielle la plus meurtrière de l’histoire, et nous présente l’horreur pouvant surgir de notre modernité.
D’origine indienne, l’auteur Rahul Varma a immigré au Canada en 1976 et a fondé le théâtre Teesri Duniya dont il est le directeur artistique. Parallèlement, il a écrit plus d’une dizaine de pièces en hindi et en anglais dont Bhopal, écrite en 2001.
Bhopal sera prochainement en tournée provinciale.