
De format réduit et souple, de facture simple, il a aussi l’avantage d’être à la portée des petits budgets.
Afghans. Peuple déchiré 1992-2002, présente une sélection parmi les plus belles photos de Stéphan Gladieu, qui collabore régulièrement à L’Express en France et au journal The Independent en Angleterre, et dont les photos sont diffusées principalement par l’agence Gamma. Le reporter écrit : « Le photographe est un voyageur solitaire. Quel que soit l’univers dans lequel il s’immerge, c’est du regard de l’autre et de sa bienveillance que dépendent son œuvre et parfois même sa vie. »
Ainsi, femmes, hommes, enfants, de la ville et de la campagne, de toutes les ethnies et de toutes les régions de l’Afghanistan, sous tous les régimes et toutes les menaces qui se sont succédés depuis 1992, défilent d’une page à l’autre. Des regards vides, défaits, hagards, vieillis trop tôt, absents, incongrus, souriants, et souvent voilés, cachés, niés, dans le cas des femmes.
Le tout est précédé d’un texte écrit par Gilles Dorronsoro, professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques (IEP) de Rennes en France, qui a effectué plusieurs études sur le terrain en Afghanistan et a publié La Révolution afghane, aux éditions Karthala en 2000. L’auteur commence ainsi : « Mon premier voyage en Afghanistan remonte à l’été 1988. Le retrait soviétique - officialisé en avril par les accords de Genève - semblait annoncer la chute du régime de Kaboul. [...] Pour tout dire j’avais l’impression d’arriver juste à temps - après les années héroïques de la résistance - pour voir la conclusion du conflit qui avait révélé le déclin de l’empire soviétique. Qui aurait pu imaginer que la guerre civile continuerait quinze ans après et que l’armée américaine combattrait à son tour dans les montagnes afghanes ? » Il ajoute : « Les années 1990 ont été le véritable désastre afghan. »
Le ton est donné, ne reste plus qu’à regarder... Et si c’était le peuple afghan qui nous perçait de son regard, demandant : « Et vous, qu’avez vous fait pour empêcher tout ça ? »
Pour sa part, Stéphan Gladieu écrit : « Ce livre est un rêve d’enfant. Et si la vie ne transforme pas souvent les rêves, en réalité, il arrive qu’une énergie collective les concrétise. »