Révolutions arabes

Le Hirak algérien, la révolution soudanaise, les immenses manifestations de Honk Kong, nous racontent, chacun et chacune à leur manière, au delà de leurs contextualisations distinctes et de leurs particularités, le même air totalement nouveau, chargé d’espérance radicale, et par leur simultanéité nous font apparaître, un autre rapport au pouvoir et au politique. Ils semblent avoir tiré les leçons des moments de l’occupation des places (Occupy street, etc ) et des printemps arabes. Nous abordons ici, uniquement el Hirak algérien. A différents échelles et degrés, on relève cinq marqueurs (...)
Deux ans après la chute du dictateur Ben Ali, la Tunisie, berceau du printemps arabe, peine à sortir d’une crise politique qui a pris, au cours des derniers mois, l’allure d’un véritable drame dont les dérapages tendent à refroidir les ardeurs de ceux qui voyaient dans cette révolution le laboratoire d’une forme spécifiquement arabe de transition à la démocratie. Galvanisés par la promesse d’une rupture salutaire et portés par la fièvre du changement, les Tunisiens s’étaient pourtant prêtés au jeu des premières élections législatives, le 23 octobre 2011, avec l’enthousiasme juvénile qui avait (...)
Aux alentours de 4 heures dans la nuit de vendredi a samedi 21 septembre 2013, Nejib Abidi, Yahya Dridi, Abdallah Yahya, Slim Abida, Mahmoud Ayed, Skander Ben Abid, accompagnés de deux amies artistes et étudiantes engagées et activistes ont été arrêtés au domicile de Nejib Abidi situé dans le quartier Lafayette à Tunis. Nous n’avons réussi à obtenir que très peu d’informations. Nous savons qu’ils ont été d’abord conduits au commissariat de Bab Bhar à Tunis dans lequel ils sont restés environ douze heures et où ils ont été vus pour la dernière fois par une amie. A l’heure actuelle, nous ignorons (...)
La souffrance et la désolation du peuple syrien sont au-delà de tout ce qui pouvait être imaginé lorsque le début d’un soulèvement pacifique a commencé en mars 2011. En réalité, dès janvier 2011, des petites manifestations ont eu lieu à Damas et ont été fortement réprimées. Les avancées récentes, relatives, des forces rebelles armées leur ont permis d’acquérir sur le dos de l’armée syrienne un armement un peu plus efficace. Il limite, dans certaines régions, les attaques par hélicoptères et par avions. Néanmoins, les derniers rapports de médecins syriens montrent que les hôpitaux d’urgence de (...)
Ils sont, de fait, au cœur de la crise malienne, mais on parle à peine d’eux : les Touaregs, le peuple de nomades installé dans l’immensité du désert saharien. Ils détiennent peut-être une des clés essentielles de cette guerre. L’an dernier, lorsque la moitié nord du Mali – un territoire plus grand que la France – a fait sécession, c’est l’alliance entre plusieurs groupes radicaux islamistes et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), les nationalistes touaregs, qui a changé le rapport de force. Mais très vite, le MNLA s’est rendu compte qu’il avait conclu un marché de dupes (...)
Presque deux ans après le surgissement de la révolution en janvier 2011, les derniers événements de cette fin de mois de novembre et de début décembre 2012 montrent un pouvoir de Morsi et des Frères Musulmans fortement contesté par la rue et par une large fraction de l’appareil judiciaire, laissant place au sommet à un chaos politique manifeste. Ces événements entrent en résonance au même moment avec ceux de Tunisie, où les manifestants réclamant des emplois à Siliana exigent pour cela la démission du gouverneur d’Ennahda, après la chute récente de celui de Sidi Bouzid pour les mêmes raisons. (...)
Le deal entre les Frères musulmans et les États-Unis confirmé par Morsi Les événements qui se succèdent en Égypte ont fait la lumière sur une série de vérités et de données qui auront une grande influence sur les événements dans le monde arabe. Il est clairement apparu que les Frères musulmans en Égypte, qui représentent le cœur de cette confrérie transnationale, ont établi leur plan de prise du pouvoir sur la base d’un deal avec les États-Unis et Israël pour renouveler la fonction politique et sécuritaire qui avait été confiée au régime de Hosni Moubarak et d’Anouar Sadate, conformément aux (...)
Après un long parcours de négociations infructueuses entre le gouvernement provisoire et le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et suite à la négligence des revendications des journalistes toutes spécialités confondues, les membres du bureau exécutif du SNJT ont appelé, hier, les professionnels du secteur à observer une grève générale le mercredi 17 octobre 2012. Cette décision prise à l’issue de la réunion des membres du bureau exécutif élargi tenue au siège du syndicat, vient en guise réponse à l’appel lancé par les journalistes le 24 août 2012 lors de la réunion générale (...)
Analyse du programme de prêt de 500 millions de dollars auprès de la Banque Mondiale Le gouvernement provisoire de Tunisie n’a pas attendu l’Assemblée constituante pour engager le pays envers la Banque Mondiale (BM). Le 21 juin dernier, la banque approuvait deux prêts d’une valeur totale de 500 millions de dollars. Son montant a depuis été intégralement décaissé, engageant ainsi la Tunisie à un remboursement sur 30 ans (plus 5 ans de grâce) ! |1| Ce programme appelé « Prêt de Politique de Développement (PPD) pour la Gouvernance et les Opportunités en Tunisie », est censé appuyer la transition (...)
Les Tunisien-nes ont voté ! Et, contre toute attente, ils et elles ont choisi de porter leurs suffrages sur quelques partis seulement. Et ce alors même qu’il y avait une offre de plus de 1600 listes en présence et plus de 110 partis. Comment lire et décrypter, à chaud les résultats des élections du 23 octobre 2011. Et que retenir. Mais avant cela il faut insister sur le fait que c’est une victoire de la société tunisienne dans son ensemble qui s’est massivement mobilisée pour cette première élection démocratique. Les citoyen-nes ont fait preuve d’un sens civique extraordinaire. Et c’est (...)
Début août, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont réinvesti les rues du Caire et de la célèbre place Tahrir. Cette mobilisation, la plus importante depuis la chute de Moubarak, marquait une nouvelle étape du processus révolutionnaire. Le 11 février dernier, le soulèvement du peuple égyptien mettait fin à 30 ans de dictature d’Hosni Moubarak. Le début d’une grève générale a porté le coup de grâce au régime. Lors de ces mouvements de masse, l’état-major de l’armée a décidé de rester neutre, de peur de provoquer une scission au sein des troupes. Puis il a pris le parti des manifestants, pour les mêmes (...)
Le 23 octobre prochain, les Tunisiens seront appelés aux urnes pour choisir leurs représentantes et représentants à l’Assemblée Nationale Constituante. Ces élections sont essentielles à la transition démocratique dans la Tunisie de l’après révolution C’est la première fois que la Tunisie connaîtra des élections libres et transparentes après plus de cinquante ans d’indépendance. L’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) a décidé, lors de la division de la carte électorale, d’inclure le Canada dans la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe qui donnent deux représentants (...)
Au terme du G8 de Marseille, la néo-directrice du FMI, la française Christine Lagarde, a fait une annonce solennelle : « Le Fonds Monétaire International reconnaît le Conseil de transition comme gouvernement de la Libye et est prêt, en envoyant au plus tôt son staff sur le terrain, à lui fournir assistance technique, conseil politique et soutien financier pour reconstruire l’économie et commencer les réformes ». Aucun doute, sur la base de l’expérience consolidée du Fmi, que les réformes signifieront ouvrir grand les portes aux multinationales, privatiser les propriétés publiques et endetter (...)
éditeur e-joussour En arrivant à l’aéroport du Caire en début de semaine, la première fois que je revenais en Égypte depuis la « révolution du 25 janvier », quelque chose m’a fait penser que tout n’était plus comme avant. À la douane, nos sacs ont été ouverts : ils contenaient un grand nombre de documents d’Amnesty International en arabe sur la situation des droits humains en Égypte. Il y avait des rapports, des communiqués de presse et des brochures décrivant de graves violations commises à l’époque de l’ancien gouvernement mais aussi plus récemment, depuis la démission de Moubarak. Autrefois, (...)
(Koweït, le 13 juin 2011) - Le Koweït n’a toujours pas honoré ses promesses, faites depuis des décennies, de s’occuper des revendications de citoyenneté présentées par plus de 106.000 résidents apatrides, les Bidounes, a affirmé Human Rights Watch dans un rapport publié lundi. Ce rapport de 63 pages, intitulé Prisoners of the Past : Kuwaiti Bidun and the Burden of Statelessness (« Prisonniers du passé : Les Bidounes koweïtiens et le fardeau du statut d’apatride »), décrit comment le Koweït, l’un des pays les plus riches du monde, oblige les Bidounes à vivre sous le niveau et hors de vue de la (...)
En avril 2011, à Kasserine, à 50 kilomètres de Sidi Bouzid en Tunisie, là où « tout à commencé », nous avons rencontré Samir Rabhi, enseignant, syndicaliste militant actif de l’UGTT et membre de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la Réforme politique et de la Transition démocratique. Interview très éclairante de Mireille Court et Chris Den Hond sur la situation de la Tunisie actuellement. C’est quoi cette « Haute Instance » ? Samir Rabhi : Juste après la révolution, le 14 janvier 2011, le gouvernement a créé une commission pour la réforme politique et la (...)
On ne peut pas comprendre la situation actuelle en Libye en se fondant sur l’idée que le Colonel Muammar Kadhafi n’est resté au pouvoir jusqu’à maintenant uniquement grâce à ses capacités militaires et sécuritaires. Le facteur tribal lui-même n’est plus une carte gagnante dans les mains du régime, comme elle l’était au début de la révolution du 17 février 2011. D’après Abou-Bakr al-Farjani, le porte-parole du conseil local de la ville de Syrte, qui fait partie au Conseil National Transitoire (CNT) de l’opposition, la lenteur des progrès des opérations militaires de l’OTAN contre les brigades de (...)
L’euphorie était grande en constatant à quel point la révolution était à portée de main et d’une telle facilité. Qui aurait cru qu’un acte d’immolation par le feu d’un jeune diplômé chômeur aurait mis fin à une aussi puissante dictature que celle de Ben Ali et être l’étincelle qui a mis le feu dans l’ensemble de la région du Maghreb et du Machrek. Qui aurait cru que de jeunes manifestants s’appuyant sur les nouvelles technologies (dans un monde considéré comme sous développé, y compris dans le domaine du numérique), mettrait en prison un Moubarak. L’Occident s’est empressé de parler du « réveil » (...)
L’Egypte vers une ouverture permanente de la frontiére avec gaza(reuters) dimanche 15 mai 2011 L’Egypte a l’intention d’ouvrir de manière permanente sa frontière avec la bande de Gaza afin d’alléger les souffrances des Palestiniens soumis à un blocus israélien, mais elle doit encore finaliser les modalités de cette mesure, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères. Cette initiative traduit une nouvelle évolution par rapport à la politique de l’ancien président Hosni Moubarak, dont le gouvernement coopérait avec Israël pour imposer un blocus au territoire contrôlé par le mouvement (...)
Libye : sachons pourquoi la Libye a été désignée pour une « intervention humanitaire » Le 9 avril, Condoleezza Rice a prononcé un discours à San Francisco. Du moins elle a essayé. L’ancienne Secrétaire d’Etat fut continuellement interrompue par des cris du public, « criminelle de guerre » et « tortionnaire » (grâce aux camarades de Code Pink et World Can’t Wait). Tandis qu’un des protestataires se faisait emmener par des membres de la sécurité, Rice a fait une déclaration qui est devenue un grand classique chez les officiels Américains dans une telle situation. « N’êtes vous pas contents de savoir (...)
Le bombardement de la Libye au printemps 2011 par les Etats-Unis pour soutenir les clients-rebelles fait partie d’une politique d’interventions militaires en Afrique ininterrompues depuis au moins le milieu des années 1950. Selon un rapport rédigé par le service de la Recherche du Congrès US (US Congressional Research Service) publié en novembre 2010, Washington a déployé pratiquement tous les ans entre des centaines et plusieurs milliers de troupes, des dizaines d’avions de combat et de navires de guerre pour mettre en place des dictatures clientes ou pour renverser des régimes hostiles (...)
La déclaration conjointe que le président des Etats-Unis Barack Obama, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre anglais David Cameron ont faite jeudi sur la Libye n’a pas comme seule conséquence l’escalade de la guerre. Elle accroît aussi, à l’intérieur de l’Europe, les divisions politiques qui forment l’arrière-plan de l’opération néo-coloniale en Afrique du Nord. Il y a beaucoup de battage médiatique autour de cette entreprise "humanitaire" mais on ne semble pas accorder beaucoup d’attention, du moins ouvertement, à la dispute qui s’envenime de plus en plus entre la France, (...)
Trois semaines de bombardements par les avions de combat britanniques, français et étatsuniens n’ont pour l’heure réussi qu’à instaurer une partition de fait entre une Tripolitaine (où les civils sont désormais armés) qui fait bloc derrière le colonel Kadhafi et une Cyrénaïque où les insurgés peu aguerris n’ont pas pu remporter de succès militaires décisifs, malgré le soutien aérien occidental. Officiellement les bombardiers étatsuniens ne participent plus aux actions directes sur la Libye depuis le 4 avril date du transfert du commandement à l’OTAN, mais ce retrait officiel ne serait en fait que (...)
L’offensive de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France pour imposer un changement de régime en Libye – car c’est là l’objectif de cette guerre – n’a pas grand-chose à voir avec le désir de sauver des vies et encore moins avec un soutien à la démocratie dans le monde arabe. Elle vise non pas à sauvegarder l’élan pour le changement au Moyen-Orient, mais à le contrôler en mettant l’ensemble du processus sous l’hégémonie occidentale. L’indice le plus flagrant en est la conviction des dirigeants du Bahrein et du Yémen qu’ils ont l’accord de l’Occident pour faire tout ce qu’il faudra (...)
L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont envahi le petit royaume de Bahreïn dans l’indifférence quasi générale. Pourtant l’évolution de la situation et les conséquences qui peuvent en découler sont d’une importance capitale non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier. Il y a trop de pétrole dans cette partie du monde et la moindre étincelle peut embraser tout le Moyen-orient. La révolte des peuples de la région qui veulent se débarrasser des tyrans d’un autre âge peut constituer cette étincelle. A Bahreïn par exemple, la population mène depuis plus d’un mois, un (...)
Durant des décennies, le président Kadhafi a agacé ses pairs africains par sa condescendance, par son incessante volonté de fédérer l’Afrique ou de prendre la tête d’une alliance des rois et chefs traditionnels, forgée de toutes pièces et très critiquée par les présidents en place, comme l’Ougandais Yoweri Museveni. Mais en même temps qu’il agaçait, le « Guide » libyen distribuait largement l’argent du pétrole, finançant l’Union africaine, bouclant les fins de mois de pays sahéliens en panne de trésorerie, tandis que la Compagnie libyenne d’investissements (Laico) investissait 480 millions de dollars (...)
Bien qu’elle semble motivée par des raisons humanitaires, il y a six sérieux problèmes avec cette résolution des Nations Unies. La première réaction est le soulagement. La résolution du 1973 du Conseil de sécurité autorisant l’intervention 1973 en Libye a été présentée comme une tentative pour protéger les rebelles libyens et alléger leurs souffrances. Et qui ne serait pas d’accord avec cela ? Qui ne voudrait pas que l’on tente d’arrêter un agresseur qui veut « l’élimination » de ceux qui s’opposent à lui ? Mais tout soulagement devrait être tempéré par de sérieux doutes. Tout d’abord, quelles (...)
Mouammar Kadhafi, qui a lancé que les révolutionnaires menacent de chaos l’ensemble de la région et surtout Israël, a-t-il été entendu ? Différentes sources parmi des médias, dont le Jérusalem Post, ont relayé une information selon laquelle « Netanyahu a demandé à la société israélienne Global CST de secourir le régime ami du colonel Kadhafi ». Ainsi, « Global CST envisage de recruter et d’acheminer jusqu’à 50 000 mercenaires, ce qui paraît fort ambitieux, est-il ajouté ». Une source israélienne a révélé des informations selon lesquelles une institution de sécurité israélienne (et avec (...)
Le monde bouge, le monde change. Des sociétés que l’on croyait immuables sont en train de secouer nos certitudes. Des dictateurs corrompus et leurs clans sont tombés coup sur coup en Tunisie et en Égypte. Le monde arabe s’embrase. Aucun pays n’est épargné du Yémen au Maroc en passant par Bahrein et l’Algérie. Des soulèvements populaires se produisent là où on ne les attendait pas. Les Libyens payent un lourd tribut pour se libérer. Tous ces peuples réclament des libertés démocratiques, écrasés sous une chape de plomb de silence. Leurs revendications sont aussi sociales : ils demandent des emplois, (...)
Les déploiements militaires au large de la Libye ne sont pas destinés uniquement à évacuer des réfugiés en fuite d’un pays en plein tumulte. Ce sont des pré-positionnements armés en attente d’une opportunité d’intervention.Et c’est de Kadhafi et de ses milices qu’ils attendent le vrai feu vert. Kadhafi et son clan sont surpris de la versatilité de leurs amis occidentaux qui les lâchent aujourd’hui alors qu’ils ont fait preuve de tant de largesses envers eux. Le « zingua, zingua » de Tripoli ne désespère pas, apparemment, de les convaincre qu’il est le rempart qui empêcherait Ben Laden d’envoyer (...)

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