Affolé par les mobilisations grandioses contre la mal-gouvernance et surtout la loi des finances 2018, le gouvernement nigérien a réagi férocement en jetant en prison les contestataires. Depuis plus de 2 mois, vingt-six (26) activistes dont trois (3) membres d’Alternative Espaces Citoyens (AEC) sont incarcérés dans différentes prisons du pays.
Vingt-trois (23) membres de la société civile nigérienne sont arrêtés et gardés par la police judiciaire depuis le 25 mars 2018 à Niamey. La plupart de ces activistes ont été arrêtés à leurs domiciles et lieux de travail sans aucun mandat légal, plusieurs heures avant le début des manifestations projetées, ce jour, par la société civile pour dénoncer les mesures antisociales contenues dans le budget 2018.
Après Bamako (2002), Addis abeba (2003), Lusaka (2004) et Conakry (2005), la 5ème édition du Forum Social Africain (FSA) vient de débuter par une marche d’ouverture dans les rues de Niamey ce 25 novembre. Cette manifestation a rassemblé entre 3000 et 5000 personnes selon différentes estimations. Ce chiffre est en peu en dessous de celui qui était espéré (6000) mais reste satisfaisant. Le cortège CADTM International était quant à lui constitué d’une soixantaine de personnes, arborant tous et toutes les nouveaux T-shirts (RNDD, CADTM International, Pour une Afrique sans dette).
Depuis bientôt deux mois, la société civile nigérienne s’est rassemblée autour d’un objectif : sauver son système scolaire. Une première marche, le 15 mars dernier, a réuni près de 30 000 personnes à Niamey, la capitale. Trois semaines plus tard, des manifestants de cinq régions du pays ont pris la rue pour revendiquer la gratuité scolaire.
Après le silence, le Niger est apparu depuis quelques mois à la une de l’actualité mondiale. Kofi Annan, Louis Michel, Bernard Kouchner et Philippe Douste Blazy, tous voulaient être vus et surtout filmés apportant leur contribution à la lutte contre la ‘famine’ qui touche certaines régions de ce pays sahélien. Cette crise alimentaire et son traitement par le gouvernement nigérien lui-même, l’Onu et ses agences, les bailleurs de fonds et les ONG mérite qu’on tente d’en comprendre les enjeux et causes véritables.
« Afrique esclavagisée, colonisée, martyrisée, dévalisée ! Ainsi donc, l’Afrique doit du fric ! » Sur la scène du Spectrum de Montréal, le militant reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly rappelait à la foule qu’après toutes ces insultes globales, le peuple africain doit encore et toujours consacrer une grande partie de ses capitaux au service du remboursement de la dette. Malgré l’ensemble des maux qui affligent le continent - et, surtout, le fait que cette dette a été, intérêts obligent, remboursée plus de trois fois déjà - l’Afrique doit du fric. Encore et encore.
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