Libye

Une légende est en train de naître qui va hanter les gens qui ont été propulsés au pouvoir à Tripoli. Dans Syrte, face à d’insurmontables défis, une poignée d’hommes a donné un exemple de bravoure qui finira par trouver sa place dans l’histoire arabe. Des semaines d’attaques de missiles et de bombes ont réduit le centre de la ville en ruines et tué un nombre inconnu de civils. Les photos qui ressemblent à celles du genre de Beyrouth montrent les dévastations. Les combattants défendant la ville semblent être condamnés. Ils ont le dos à la mer et sont entourés de trois côtés. Nous ne savons pas (...)
Au terme du G8 de Marseille, la néo-directrice du FMI, la française Christine Lagarde, a fait une annonce solennelle : « Le Fonds Monétaire International reconnaît le Conseil de transition comme gouvernement de la Libye et est prêt, en envoyant au plus tôt son staff sur le terrain, à lui fournir assistance technique, conseil politique et soutien financier pour reconstruire l’économie et commencer les réformes ». Aucun doute, sur la base de l’expérience consolidée du Fmi, que les réformes signifieront ouvrir grand les portes aux multinationales, privatiser les propriétés publiques et endetter (...)
La victoire des rebelles en Libye est « pleine d’incertitudes », a jugé lundi un expert en relations internationales de l’université SciencesPo de Paris, Bertrand Badie, interviewé par Xinhua à la veille de la conférence internationale sur la Libye prévue jeudi à Paris. Selon M. Badie, trois incertitudes sont à souligner : la grande diversité quasi-conflictuelle qui règne au sein du Conseil national de transition ou CNT (organe politique de l’opposition libyenne), la difficulté de mettre en place un nouveau régime politique et, enfin, le rôle que joueront les puissances étrangères dans cette (...)
Avec Kadhafi parti, une guerre de guérilla érodera inévitablement les nouveaux pouvoirs en place. A chaque fois condamné à mener la dernière guerre, nous répétons la même vieille erreur en Libye. Mouammar Kadhafi disparaît après avoir promis de se battre jusqu’à la mort. N’est-ce pas ce que Saddam Hussein a fait ? Et bien sûr, quand Saddam a disparu et que les troupes américaines ont subi leurs premières pertes face à l’insurrection irakienne en 2003, on nous a dit - par l’intermédiaire du proconsul américain Paul Bremer, des généraux, des diplomates et des « experts » en voie de délabrement des (...)
Une photo publiée par le New York Times raconte, plus que beaucoup de paroles, ce qui est en train d’arriver en Libye : elle montre le corps carbonisé d’un soldat de l’armée gouvernementale, à côté des restes d’un véhicule brûlé, avec trois rebelles autour qui le regardent avec curiosité. Ce sont eux qui témoignent que le soldat a été tué par un raid de l’OTAN. En moins de cinq mois, informe le Commandement conjoint allié de Naples, l’OTAN a effectué plus de 20mille raids aériens, dont 8mille d’attaques par bombes et missiles. Cette action, déclarent au New York Times de hauts fonctionnaires (...)
Alors que le régime de Kadhafi vit ses derniers instants, le point sur l’avenir de la Libye libérée. C’est la fin. Appuyés par l’Otan, les rebelles ont progressivement libéré la capitale libyenne. Tripoli n’a pas résisté, la garde rapprochée de Kadhafi, dernier rempart protégeant le Guide, a rendu les armes dans la soirée de dimanche. (Voir la vidéo de Tripoli en fête) Si nul ne sait où se trouve le colonel Kadhafi, l’annonce de sa reddition (mort ? fuite ? arrestation ? ) n’est plus qu’une question de jours. D’heures peut-être. En Libye, l’heure est déjà à l’« après ». A quoi ressemblera cet (...)
Trois jours après le début des opérations militaires internationales dans le ciel libyen autorisées par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, aucune réaction officielle n’avait été enregistrée lundi à Tunis. Les efforts des autorités tunisiennes restent essentiellement concentrés sur la gestion de la transition démocratique que vit le pays depuis la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali et ses impacts politique, économique et social. Seule référence officielle aux événements qui se déroulent en Libye, un communiqué diffusé samedi dernier par le ministère (...)
On ne peut pas comprendre la situation actuelle en Libye en se fondant sur l’idée que le Colonel Muammar Kadhafi n’est resté au pouvoir jusqu’à maintenant uniquement grâce à ses capacités militaires et sécuritaires. Le facteur tribal lui-même n’est plus une carte gagnante dans les mains du régime, comme elle l’était au début de la révolution du 17 février 2011. D’après Abou-Bakr al-Farjani, le porte-parole du conseil local de la ville de Syrte, qui fait partie au Conseil National Transitoire (CNT) de l’opposition, la lenteur des progrès des opérations militaires de l’OTAN contre les brigades de (...)
Des migrants qui sont retournés au Niger pour fuir le conflit en Libye ont dit devoir mendier, voler ou vendre ce qui leur reste de terres ou d’animaux pour survivre. Ils ne veulent pas imposer un fardeau supplémentaire à leurs familles déjà pauvres qui, pour la plupart, sont confrontées à l’insécurité alimentaire. Quelque 66 200 Nigériens ont quitté la Libye pour retourner au Niger depuis la fin février. Selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), la plupart d’entre eux sont arrivés à Dirkou, une ville située dans le nord-est du pays, d’où ils ont ensuite trouvé le moyen de (...)
Libye : sachons pourquoi la Libye a été désignée pour une « intervention humanitaire » Le 9 avril, Condoleezza Rice a prononcé un discours à San Francisco. Du moins elle a essayé. L’ancienne Secrétaire d’Etat fut continuellement interrompue par des cris du public, « criminelle de guerre » et « tortionnaire » (grâce aux camarades de Code Pink et World Can’t Wait). Tandis qu’un des protestataires se faisait emmener par des membres de la sécurité, Rice a fait une déclaration qui est devenue un grand classique chez les officiels Américains dans une telle situation. « N’êtes vous pas contents de savoir (...)
La déclaration conjointe que le président des Etats-Unis Barack Obama, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre anglais David Cameron ont faite jeudi sur la Libye n’a pas comme seule conséquence l’escalade de la guerre. Elle accroît aussi, à l’intérieur de l’Europe, les divisions politiques qui forment l’arrière-plan de l’opération néo-coloniale en Afrique du Nord. Il y a beaucoup de battage médiatique autour de cette entreprise "humanitaire" mais on ne semble pas accorder beaucoup d’attention, du moins ouvertement, à la dispute qui s’envenime de plus en plus entre la France, (...)
Trois semaines de bombardements par les avions de combat britanniques, français et étatsuniens n’ont pour l’heure réussi qu’à instaurer une partition de fait entre une Tripolitaine (où les civils sont désormais armés) qui fait bloc derrière le colonel Kadhafi et une Cyrénaïque où les insurgés peu aguerris n’ont pas pu remporter de succès militaires décisifs, malgré le soutien aérien occidental. Officiellement les bombardiers étatsuniens ne participent plus aux actions directes sur la Libye depuis le 4 avril date du transfert du commandement à l’OTAN, mais ce retrait officiel ne serait en fait que (...)
L’offensive de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France pour imposer un changement de régime en Libye – car c’est là l’objectif de cette guerre – n’a pas grand-chose à voir avec le désir de sauver des vies et encore moins avec un soutien à la démocratie dans le monde arabe. Elle vise non pas à sauvegarder l’élan pour le changement au Moyen-Orient, mais à le contrôler en mettant l’ensemble du processus sous l’hégémonie occidentale. L’indice le plus flagrant en est la conviction des dirigeants du Bahrein et du Yémen qu’ils ont l’accord de l’Occident pour faire tout ce qu’il faudra (...)
Si la France et la Grande Bretagne ont mené le combat pour que le Conseil de Sécurité obtienne de ses membres le vote de la résolution 1973 c’est, d’une part parce que ses Etats-membres sont affolés de la venue potentielle de milliers de migrants et que la Libye qui faisait fonction des services policiers externalisés de l’Europe ne remplit plus, pour l’heure, ce rôle ; c’est aussi parce que l’Europe, n’arrêtant pas de justifier l’adoption de lois de plus en plus xénophobes et du coup liberticides -au point d’être montrée du doigt par le Conseil des droits de l’homme et d’être dénoncée par de (...)
Depuis quelques jours, les frappes aériennes se poursuivent en Libye. La communauté internationale, représentée ici par les États-Unis, la Grande Bretagne et la France ont entrepris une nouvelle guerre aux objectifs obscurs d’où, déjà, il apparaît impossible de s’extirper. Nouvel Irak ? Nouvel Afghanistan ? Une seule chose de claire, on apprend décidément rien de l’histoire… Pendant ce temps, chez nous, on s’inquiète de la couleur des nouveaux souliers du Ministre Flaherty... Steven Harper vient de lancer le pays sur un nouveau front armé alors qu’aucune porte de sortie ne se présente du (...)
D’ici quelques jours ou quelques semaines, le régime du colonel Kadhafi passera à l’histoire. Les armées impérialistes du Canada, des États-Unis, d’Angleterre, d’Italie appuyée par les pétromonarchies du Golfe devront aller « jusqu’au bout », maintenant qu’elles sont engagées sur le terrain. Immédiatement, elles vont « sécuriser » des périmètres, selon l’expression consacrée. Des forces « spéciales » déjà présentes sur le terrain vont transformer les forces militaires des rebelles en « armée » et elles pourront reprendre l’offensive. Kadhafi, ses fils et son cercle rapproché vont s’accrocher, transformer la (...)
Durant des décennies, le président Kadhafi a agacé ses pairs africains par sa condescendance, par son incessante volonté de fédérer l’Afrique ou de prendre la tête d’une alliance des rois et chefs traditionnels, forgée de toutes pièces et très critiquée par les présidents en place, comme l’Ougandais Yoweri Museveni. Mais en même temps qu’il agaçait, le « Guide » libyen distribuait largement l’argent du pétrole, finançant l’Union africaine, bouclant les fins de mois de pays sahéliens en panne de trésorerie, tandis que la Compagnie libyenne d’investissements (Laico) investissait 480 millions de dollars (...)
Bien qu’elle semble motivée par des raisons humanitaires, il y a six sérieux problèmes avec cette résolution des Nations Unies. La première réaction est le soulagement. La résolution du 1973 du Conseil de sécurité autorisant l’intervention 1973 en Libye a été présentée comme une tentative pour protéger les rebelles libyens et alléger leurs souffrances. Et qui ne serait pas d’accord avec cela ? Qui ne voudrait pas que l’on tente d’arrêter un agresseur qui veut « l’élimination » de ceux qui s’opposent à lui ? Mais tout soulagement devrait être tempéré par de sérieux doutes. Tout d’abord, quelles (...)
Mouammar Kadhafi, qui a lancé que les révolutionnaires menacent de chaos l’ensemble de la région et surtout Israël, a-t-il été entendu ? Différentes sources parmi des médias, dont le Jérusalem Post, ont relayé une information selon laquelle « Netanyahu a demandé à la société israélienne Global CST de secourir le régime ami du colonel Kadhafi ». Ainsi, « Global CST envisage de recruter et d’acheminer jusqu’à 50 000 mercenaires, ce qui paraît fort ambitieux, est-il ajouté ». Une source israélienne a révélé des informations selon lesquelles une institution de sécurité israélienne (et avec (...)
« Les Etats-Unis sont en train de déplacer leurs forces navales et aériennes dans la région » pour préparer « leur gamme complète d’options » à l’égard de la Libye : c’est ce qu’annonce hier (mardi 1er mars) le porte-parole du Pentagone, colonel de marines Dave Lapan. Il a ainsi dit que « c’est le président Obama qui a demandé aux militaires de préparer ces options », car la situation en Libye empire. Les militaires ont donc commencé « la phase de planification et préparation » pour une intervention en Libye. Les stratèges du Pentagone travaillent à plusieurs plans spécifiques, en fonction desquels a (...)
Les « mercenaires africains », dont certains s’expriment en français et qui sont en première ligne de la répression des manifestants sont le résidu de tous les conflits dans lesquels le président libyen s’est ingéré durant quatre décennies. Au début des années 70, peu après sa prise de pouvoir, Kadhafi, qui rêve de prendre la tête d’un grand Etat saharien, se présente comme le protecteur naturel de tous les peuples nomades du Sahara et du Sahel. Entrant en concurrence avec la France qui soutient les régimes post coloniaux, il contribue à la formation militaire de la future rébellion touareg en (...)

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